MONTRÉAL - Guy Carbonneau dit comprendre beaucoup mieux aujourd'hui la frustration qu'ont ressentie ses prédécesseurs.

Lors de son point de presse quotidien, Carbonneau a livré une partie de ses états d'âme en regard de la couverture de son équipe par les médias.

L'entraîneur du Canadien ne remet pas en cause le travail des médias attachés à la couverture quotidienne de son club. Il s'interroge toutefois sur la pertinence de certains commentaires lus dans les journaux et entendus à la télé et à la radio.

Il admet ainsi avoir du mal à accepter les critiques dont son équipe fait l'objet, surtout après une victoire. Il dit s'étonner de l'importance qu'on accorde à des joueurs qui sont retranchés au lieu de s'attarder à ceux qui vont jouer.

"Je comprends mieux aujourd'hui ce que pouvaient ressentir les autres entraîneurs. Je peux aussi comprendre la frustration de certains joueurs", a-t-il dit.

La ville est hockey

Montréal étant la ville d'un seul sport, toute l'attention médiatique est tournée vers le hockey et le Canadien.

"La situation serait différente s'il y avait d'autres sports comme c'est le cas ailleurs."

Carbonneau a vécu à Dallas. Il constate que les Stars et le Canadien évoluent dans des univers complètement différents.

"À Dallas, il y a trois pages sur les Cowboys (NFL) et des demi-pages pour parler des Rangers (baseball), des Mavericks (NBA) et des Stars. Les articles sur ces équipes portent à 100 pour cent sur le match."

Le vase déborde

Carbonneau apprécie la passion qu'inspire son équipe. Il ne croit pas que les journalistes cherchent à le coincer par leurs questions. Mais il déplore les débordements.

"J'aime l'intensité que ça amène, dit-il. Mais des fois, le vase déborde. On entend parler du Canadien 24 heures par jour à la radio et à la télé. Et souvent, les commentaires n'ont rien à voir avec le jeu. C'est ça qui devient frustrant. On y pense alors entre les matchs et durant la journée des matchs."

La tête dure

Carbonneau n'a pas l'intention de quitter son poste pour autant même si le cirque médiatique montréalais lui tombe souvent sur les nerfs.

"Je n'y pense plus une fois arrivé derrière le banc, dit-il. Et puis je ne vais pas arrêter de coacher à cause de ça. J'ai la tête plus dure que ça."