HAMILTON, Ont. - Après avoir créé une impression très favorable au camp d'entraînement du Canadien, Jacob De La Rose connaît des débuts professionnels modestes en Amérique. L'attaquant suédois, âgé de seulement 19 ans, ne montre qu'une passe à sa fiche en six matchs chez les Bulldogs de Hamilton.

C'est tôt dans la saison de la Ligue américaine, mais l'entraîneur des Bulldogs Sylvain Lefebvre a ressenti la nécessité d'avoir un entretien avec le jeune homme, mardi, parce qu'il observait une forme de découragement de sa part.

« Il se cherche sur le plan offensif, mais on ne veut pas qu'il se démoralise. C'est sa première saison en Amérique, on veut qu'il garde confiance », a affirmé Lefebvre, après la séance d'entraînement des Bulldogs.

De La Rose possède la mentalité d'un joueur défensif. On a pu voir au camp du Tricolore qu'il est très fiable dans sa zone, ce qui est plutôt exceptionnel pour un jeune de son âge.

« Je sais que je peux miser sur lui sur le plan défensif, mais je veux le voir tenter des jeux et s'impliquer davantage à l'attaque, a élaboré Lefebvre. Je ne veux pas lui attacher les mains offensivement parce que j'ai besoin de son attaque. Je veux qu'il se fasse davantage confiance. »

De La Rose, choix de 2e ronde du CH en 2013, a lui-même reconnu à l'entraîneur qu'il se concentre trop sur son rendement en défense.

« Il m'a dit qu'il avait le sentiment de devoir toujours être le troisième joueur en échec-avant et le premier en repli défensif », a rapporté Lefebvre.

L'entraîneur de l'équipe-école du CH a soumis que De La Rose agit de la sorte parce qu'il se dit sans doute qu'il va être appelé à jouer un rôle plutôt défensif dans la Ligue nationale. Mais l'un n'empêche pas l'autre.

« Ça ne t'enlève pas le droit de marquer, a-t-il mentionné. Si Tomas Plekanec joue sur un troisième trio, ça ne l'empêche pas de contribuer à l'attaque. »

Lefebvre a indiqué que De La Rose est en avance sur bien d'autres de son âge parce qu'il est capable de reconnaître quand il joue bien ou mal.

« Il m'a dit qu'il n'avait pas aimé ses trois matchs de la dernière fin de semaine, a relaté l'entraîneur. C'est correct de l'admettre, mais après un mauvais match tu dois t'assurer d'être meilleur. Tu ne dois pas ruminer ça et céder au découragement. Il va faire les ajustements, c'est un bon jeune. Il a une bonne tête sur les épaules. »

Thomas frustré

Un autre qui connaît un début de saison plus ardu, c'est Christian Thomas. L'ailier a connu un gros camp à Montréal, mais il n'a réussi que deux buts en six matchs chez les Bulldogs, tout en montrant un différentiel de moins-2 en défense.

« Il se frustre quand il ne produit pas suffisamment, a expliqué Lefebvre. C'est un franc-tireur, il faut lui trouver quelqu'un qui va lui passer la rondelle. Il doit aussi utiliser davantage sa vitesse pour récupérer la rondelle quand il ne l'a pas. Ce ne sont que six matchs, il va se replacer. »

Thomas a été jumelé aux deux meilleurs attaquants de l'équipe jusqu'à maintenant, Charles Hudon et Sven Andrighetto, lors du dernier match dimanche.

Les Bulldogs (2-2-2), qui vont disputer trois rencontres à l'étranger cette semaine, connaissent un départ en dents de scie. Ils ont signé leurs deux victoires sur la route, mais ils ont été incapables de signer un gain en quatre matchs à Hamilton.

Avec l'arrivée de 14 nouveaux joueurs, Lefebvre estime avoir les éléments pour que l'équipe connaisse du succès.

Les Bulldogs ont raté les séries éliminatoires au cours des trois dernières saisons, mais on estime que la profondeur de l'organisation cette saison représente un atout.

L'attaquant Eric Tangradi, acquis des Jets de Winnipeg dans l'échange de Peter Budaj, et le défenseur Magnus Nygren sont à l'écart du jeu en raison de blessures mineures. Le plus amoché des deux, Tangradi, pourrait devoir s'absenter pendant deux semaines.

Aux funérailles

Tous les joueurs des Bulldogs ainsi que le personnel d'encadrement ont assisté aux funérailles du caporal Nathan Cirillo à Hamilton, après la séance d'entraînement qui s'est déroulée dans un aréna de banlieue. Le militaire âgé de 24 ans a été tué dans la fusillade au Parlement d'Ottawa, la semaine dernière.

« On a tendance à se plaindre parfois quand ça ne va pas bien au hockey, mais un événement comme celui-là nous rappelle qu'il y a bien pire dans la vie, a résumé le capitaine des Bulldogs, Gabriel Dumont. Ça aide à remettre les choses en perspective, disons. »