En plus du recrutement, le développement est souvent identifié comme l’autre élément qui fait défaut chez le Canadien de Montréal. Sylvain Lefebvre et Larry Carrière, qui seront aux commandes du Rocket de Laval, ont défendu le bilan de l’organisation montréalaise.

Carrière agira en tant que directeur général alors que Lefebvre a été reconduit dans les fonctions d’entraîneur du club-école en se voyant octroyer un nouveau pacte de deux saisons. L’an passé, il a mené sa troupe en séries pour la première fois en cinq saisons.

L’entraîneur québécois considère tout de même que lui et ses collègues du développement remplissent bien leur mandat. 

« Je connais mon rôle avec le Canadien, c’est de développer de jeunes joueurs et les amener au sommet de leur potentiel. Ensuite, le Canadien prend les décisions pour les utiliser ou les échanger. Je dois aussi m’assurer qu’ils sont prêts quand l’équipe a besoin d’eux pendant la saison. Au fil des années, en saison régulière et en séries, le Canadien a connu de bonnes saisons et plusieurs de nos joueurs sont allés aider le Canadien. Il y a aussi d’autres joueurs qui évoluent ailleurs dans la LNH et il y a beaucoup de jeunes qui s’en viennent aussi », a déclaré Lefebvre lors d’un point de presse à la Place Bell, le nouveau domicile de la relève du CH.

« Si le Canadien a décidé de prolonger mon contrat, c’est la chose importante », a pointé l’entraîneur.

« C’est un coach de première classe, on est très content de son travail », a jugé Carrière.

Invité à qualifier le développement effectué, Lefebvre n’a pas hésité.

« Les joueurs francophones sont une priorité »

« Très positif et je me développe aussi comme entraîneur. [...] Je pense que l’organisation est contente de notre travail et on en a eu la preuve aujourd’hui (jeudi). Je ramène tout mon personnel avec moi, ce sont des gars loyaux et qui ne comptent pas les heures. Ils sont enthousiastes et appréciés des joueurs », a-t-il mentionné.

Sans surprise, Carrière a utilisé un discours similaire en refusant d’identifier le développement comme un problème.

« Ce n’est pas du tout un problème à mes yeux. On a pu développer beaucoup de joueurs et d’autres s’approchent de la LNH. Les ressources sont là pour aider les jeunes avec les entraîneurs de l’équipe et ceux du développement comme Martin Lapointe, Rob Ramage et Francis Bouillon », a noté Carrière.

Lefebvre a fait le travail aux yeux du Canadien

Lefebvre ne se laisse donc pas ébranler par les critiques qui sont nombreuses.

« La critique, tout le monde doit composer avec ça. Si je n’étais pas prêt à le faire, je n’aurais pas joué aussi longtemps dans la LNH (945 parties) et je ne serais pas entraîneur maintenant. Les critiques viennent souvent des gens qui ne voient pas le travail qu’on accomplit et la passion qu’on a de travailler avec ces jeunes », a évoqué l’ancien défenseur.

Évidemment, la pression est indissociable de la critique. Lefebvre sait que la pression est toujours présente et qu’elle augmentera de quelques crans puisque l’équipe s’est rapprochée de Montréal après avoir été basée à St. John’s et à Hamilton.

Lefebvre voit d’un bon œil le déménagement dans la région montréalaise qui réduira considérablement la durée des voyages.

« Il faut voir ça positivement. Parfois, les joueurs pouvaient se sentir loin de faire le saut dans la LNH. Ça pourrait les aider de se rapprocher. Certains soirs, ils pourront aller voir des matchs au Centre Bell. De plus, ils évolueront dans le plus bel édifice de la Ligue américaine, du moins dans l’Est. En plus, c’est si près de Montréal », soulevé l’entraîneur.

Les dossiers de Charles Hudon et Jacob de la Rose

Durant leur rencontre médiatique, Lefebvre et Carrière ont notamment parlé de Charles Hudon et Jacob de la Rose. Les attentes des partisans demeurent élevées envers Hudon qui a obtenu seulement six matchs d’audition dans la LNH jusqu’à présent.

« Charles est tout près, il doit avoir en tête de faire la LNH cet été. Sur la glace, il lui manque peut-être un peu de constance. Son patin est bon, mais il doit être davantage en mouvement. Il a beaucoup joué pour nous dans les dernières années », a décrit Lefebvre invité à donner son avis sur le gaucher.

Quant à de la Rose, Lefebvre a réitéré sa confiance envers le Suédois de 22 ans qui a eu à rebâtir sa confiance après des rappels et des rétrogradations.

« Je l’ai surtout utilisé comme centre, je suis persuadé qu’il peut jouer dans la LNH à cette position ou à l’aile. Il a bel avenir devant lui, il a énormément aidé notre équipe. C’est un joueur polyvalent et il était l’attaquant qui obtenait le plus de minutes. Il est un travaillant infatigable », a souligné Lefebvre.

Lefebvre prétend que Laval était son plan A

Le dossier de Lefebvre a soulevé des interrogations récemment puisqu’on lui prêtait des intentions de retourner dans la LNH en tant qu’adjoint.

« Sans dire que c’était un moment d’incertitude, c’était important pour moi de faire une rétrospective pour me poser des questions sur ce que je voulais.

« Ce n’était pas un choix, c’était mon plan A. Si les gens pensent que c’était mon plan B, ce n’est vraiment pas ça. Mon contrat arrivait à échéance, je voulais prendre un peu de temps et regarder certaines options », a expliqué Lefebvre qui voulait impliquer sa famille dans le processus.

L’option de retourner dans le circuit Bettman comme adjoint l’enchante moins.

« Ça fait cinq ans que je suis entraîneur-chef et que j’investis dans une carrière dans ce rôle. Quand j’ai pris la décision de m’en venir dans ce rôle avec le Canadien, je venais de signer un nouveau contrat avec l’Avalanche en tant qu’adjoint. Pour moi, ce qui est important, c’est de continuer mon cheminement comme entraîneur-chef. J’y ai pensé et j’ai regardé certaines opportunités, mais ma première idée est de rester entraîneur-chef », a exposé Lefebvre.

Sur le plan personnel, l’association avec la formation de Laval était très attirante.

« Au niveau de la famille, c’était une décision vraiment facile. Un de mes enfants travaille ici et mes deux petits-enfants sont à côté. Mes trois autres enfants sont à Montréal », a dit l’ancien du Canadien, des Maple Leafs, des Nordiques, de l’Avalanche et des Rangers. Larry Carrière

« C’est un retour aux sources dans mon cas. Je reviens à Laval et c’est comme si je n’étais jamais parti parce que j’ai commencé ma carrière junior dans cette ville. J’ai joué pendant trois ans avec les Voisins et le Titan », a enchaîné celui qui a percé sans avoir été repêché.

En ce qui concerne le travail de Carrière, l’implantation à Laval facilitera l’acquisition de vétérans.

« Les gens de hockey veulent jouer à Laval. Ils savent que les partisans seront là et que ce sera une culture de hockey », a admis Carrière qui veut développer une culture gagnante avec les jeunes, les vétérans et les entraîneurs.

Naturellement, les partisans voudront s’identifier à des joueurs francophones. Carrière prétend que l’organisation œuvre déjà en ce sens.

« Les joueurs francophones sont une priorité pour nous. Chaque fois que nous avons la chance d’en repêcher ou d’en acquérir par une transaction, on le fait », a conclu Carrière dont les résultats seront épiés à ce sujet.