La saison 2020-2021 a été particulière à bien des niveaux dans la Ligue américaine.

Les joueurs ont vu leur chèque de paie diminué, leur Coupe Calder annulée et certaines équipes ont même ouvert leur vestiaire à leurs rivaux.

Ce fut notamment le cas du Crunch de Syracuse, le club-école du Lightning de Tampa Bay, qui a partagé sa saison avec les espoirs affiliés aux Panthers de la Floride, après que ces derniers aient vu leur équipe, les Checkers de Charlotte, faire l’impasse sur la saison pour des raisons financières.

Un grand nombre de joueurs ont donc évolué sous les ordres de l’entraîneur-chef du Crunch, Benoît Groulx, lors de cette saison pour le moins particulière.

« Je pense qu’on est rendus à 48 joueurs qui ont joué dans notre équipe, c’est énorme. J’ai fait une rencontre en début de saison pour leur dire qu’ici, c’était une équipe. On avait notre façon de faire les choses et les espoirs des Panthers devaient faire les choses à notre façon. Notre but était le même avec eux qu’avec nos joueurs pour les quatre mois et demi ensemble», a mentionné Groulx, qui a également eu à collaborer avec le personnel d’entraîneurs du club-école rival.

« Les entraîneurs de la Floride ont été ici pendant six à sept semaines fractionnées par trois semaines. Tout le monde a bien travaillé ensemble. Je pense que nos gars ont été exceptionnels et je n’ai que de bons mots à dire sur les joueurs des Panthers. Ils ont été faciles à coacher, donc dans l’ensemble, on est contents de la façon dont ça s’est passé », a ajouté celui qui détient une longue feuille de route dans la LHJMQ.

Bien qu’ils ne sont pas à plaindre puisque les hockeyeurs de la Ligue américaine vivent de leur passion, ils sont tout de même nombreux à avoir connu quelques difficultés à l’extérieur de la glace.

« C’est la première fois que j’entendais parler d’argent dans la Ligue américaine, a avoué Benoît Groulx. Beaucoup ont quitté le Canada à la fin août pour venir s’entraîner en Floride à leurs frais. Sans être logés ni être nourris. Ensuite, ils sont arrivés à Syracuse pour le début de la saison en janvier. Par exemple, le joueur québécois qui s’entraîne à Tampa Bay, il doit payer un logement en Floride, à Syracuse et au Québec pour sa famille, car certains ont des enfants. Et ils ont seulement 52% de leur salaire cette saison. Les joueurs de hockey ne sont pas à plaindre, mais ceux dans la Ligue américaine, financièrement, ça leur a donné un coup. L’initiative de Jason Spezza à Toronto est extraordinaire », a souligné l’entraîneur-chef de 53 ans au sujet du vétéran des Maple Leafs qui a sorti son portefeuille pour soutenir financièrement des joueurs des Marlies de Toronto avec l’aide de quelques coéquipiers.