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LAH : Les influences québécoises de Michael Carcone

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LAVAL – Si vous avez croisé des gens de Drummondville venus encourager un Ontarien représentant une équipe de l'Arizona dimanche à la Place Bell, vous êtes tombés sur les membres de la famille de pension de Michael Carcone, l'improbable meilleur compteur de la Ligue américaine.

Carcone, qui est natif de la région d'Oshawa, a été ignoré au repêchage de la Ligue junior de l'Ontario. À 18 ans, il s'est tourné vers la LHJMQ à l'invitation du directeur général des Voltigeurs Dominic Ricard. Sous la gouverne de Martin Raymond et Louis Robitaille, il est devenu l'un des principaux pourvoyeurs d'attaque de sa nouvelle équipe, inscrivant 89 points à sa deuxième année.

Sa participation au Match des étoiles de la Ligue américaine à Laval a donc été l'occasion pour lui de replonger dans ses souvenirs. Surtout qu'en plus de ses anciens hôtes, il a pu fraterniser avec Alex Barré-Boulet, qu'il qualifie de son meilleur ami de l'époque. « J'ai vu sa mère à l'hôtel tantôt, elle m'a reconnu et m'a serré dans ses bras! », racontait-il, tout ému, en enrubannant ses bâtons avant le concours d'habiletés.

Carcone n'a plus vraiment été un joueur offensif après la fin de sa carrière junior. À ses quatre premières saisons dans la LAH, il a amassé plus de minutes de pénalité que de points. Quand l'organisation des Predators de Nashville l'a prêté à celle des Coyotes de l'Arizona au début de la COVID, il en était à sa cinquième organisation en quatre ans.

Son éclosion depuis est, pour reprendre une expression chère à notre ami Marc-André Dumont, phénoménale.

Durant son premier stage avec les Roadrunners de l'Arizona, Carcone a fourni 25 points en 35 points. Les Coyotes l'ont aimé au point de lui offrir un contrat. L'année suivante, non seulement il a produit 41 points en 48 matchs dans la LAH, mais il a obtenu le premier rappel de sa carrière dans la Ligue nationale, disputant une vingtaine de parties en mars et avril.

Cette année, le petit attaquant de 5 pieds 9 pouces a poussé l'improbabilité à un autre niveau. À la pause des étoiles, il domine le classement des pointeurs de la Ligue américaine avec 62 points en seulement 39 matchs. S'il maintient sa cadence actuelle de 1,59 point par match, il conclura la saison avec 97 points.

Il faut remonter à la saison 2006-2007 pour recenser un champion compteur produisant à une fréquence supérieure dans la LAH. Darren Haydard avait alors amassé 122 points en 73 matchs, un rythme de 1,67 point par rencontre.

Une explication? Comme seul un joueur de hockey sait le faire, Carcone parle d'abord de la chimie entre ses coéquipiers et lui – les anciens du Rocket Laurent Dauphin et Jean-Sébastien Dea sont du nombre. Il poursuit en s'excusant presque d'obtenir des mentions d'aide secondaire ou de pousser un retour bien placé dans un cage déserte de temps en temps. Il dit que n'importe qui, dans le vestiaire des étoiles de l'Association Ouest, ferait la même chose à sa place.

Tu es trop humble, lui répond-on. On insiste. Michael, il doit bien y avoir une autre raison qui explique pourquoi tu ramasses des points comme Keith Tkachuk dans ses bonnes années?

« Quand tu commences l'année en sachant que tu auras une vraie chance de monter et de montrer ce que tu peux faire au plus haut niveau, dans la LNH, ça fait une différence. Ça en fait une pour moi en tout cas. Les vingt matchs que j'y ai joués l'an dernier m'ont permis d'amorcer cette saison avec beaucoup de confiance. Elle est là la plus grosse différence honnêtement. »

Carcone prend sa part de blâme pour avoir parfois lui-même érigé les barrières qui l'ont éloigné de la LNH dans le passé. Mais il ajoute qu'il n'avait jamais, de toute sa carrière professionnelle, joui d'un encadrement digne de celui qui lui a permis de se développer en Arizona. Entrent ici en scène deux autres hommes de hockey québécois qui l'ont aidé à définir son identité.

Le premier est Steve Potvin, un Montréalais qui a joué son hockey junior à Sudbury avant de connaître une carrière d'une quinzaine d'années aux États-Unis et en Europe. Depuis 2017, il fait partie du personnel d'entraîneurs du club-école des Coyotes. En fait, il en est aujourd'hui l'entraîneur-chef.

« Potzy a été incroyable pour moi. C'est un communicateur comme je n'en avais jamais rencontré auparavant dans la Ligue américaine. C'est une de ses grandes forces. Il sent quand je suis frustré et a toujours le tour de me remettre un sourire au visage et de me garder motivé. Même chose avec son adjoint John Slaney. Ces gars-là sont des vrais, je ne pourrais travailler avec du meilleur monde. »

L'autre, mieux connu ici, est André Tourigny. Carcone n'a joué que 30 matchs sous les ordres du « Bear », mais ça lui a suffi pour prendre la pleine mesure du personnage.

« Lui, Mario [Duhamel] et tout le personnel me traitent de façon exceptionnelle chaque fois que je joins les Coyotes. Ils me font sentir comme un membre à part entière de l'équipe. Ce sont des bonnes personnes, c'est aussi simple que ça. Leur approche est très humaine, ils ne s'emportent pas quand on fait une erreur, l'environnement qu'ils créent est propice à l'apprentissage. Que du positif à dire à leur sujet. »

Carcone pourrait devenir le premier ancien de la LHJMQ à remporter le titre de champion marqueur de la Ligue américaine depuis Alexandre Giroux en 2009.