MONTRÉAL - L’an dernier, après huit rencontres, Anthony Mantha collectionnait déjà les points. Cette année, il les chérit.

Sa fiche de deux buts et une passe après ses huit premiers matchs dans la Ligue américaine fait effectivement contraste avec les 23 (13-10) qu’il avait déjà amassés dans l’uniforme des Foreurs de Val-d’Or au même stade la saison dernière.

« Pour être franc, je ne suis pas satisfait. Je m’attendais peut-être à avoir plus de points et de buts », reconnaît sans détour l’espoir des Red Wings de Detroit au RDS.ca.

Complètement remis d’une fracture du tibia droit qui l’a momentanément fait dévier de la voie express dans laquelle il semblait engagé, Mantha apprend les rudiments de la vie professionnelle avec les Griffins de Grand Rapids, le club-école des Wings.

« C’est une nouvelle ligue pour moi et je dois m’accorder un certain temps d’adaptation. Ça va venir... J’espère seulement que ça va débloquer dans les prochains jours ou les prochains matchs », signale Mantha, qui a effectué ses débuts le 14 novembre dernier après près de deux mois d’inactivité.

Anthony ManthaS’il tarde à renouer avec le rythme de croisière qui lui a récemment permis d’emmagasiner 120 points en 57 matchs avec les Foreurs, le choix de premier tour des Red Wings en 2013 a néanmoins vite fait de briser la glace.

Après s’être buté à deux poteaux, dont un en prolongation, lors de son tout premier match avec les Griffins le 14 novembre, Mantha a touché la cible dès le lendemain face à ces mêmes Stars du Texas.

« Il faut parfois attendre longtemps avant de marquer son premier but professionnel. Le poids supplémentaire reposant alors sur mes épaules a aussitôt disparu », note Mantha, qui se concentre à présent à perfectionner avant tout son jeu d’ensemble.

« Il y a plein d’aspects de mon jeu que je dois changer si je veux devenir meilleur, concède-t-il. Dans le junior, un simple coup de bâton à une main sur celui d’un adversaire me permettait souvent d’obtenir une échappée. Ce n’est plus le cas maintenant. Je dois mettre les bouchées doubles sur les batailles à un contre un, ce que je n’étais pas habitué de faire dans le junior. Tout comme moi, les joueurs que j’affronte visent la LNH et sont nécessairement plus forts sur la rondelle. »

Employé pendant 13 minutes par match en moyenne selon sa propre estimation, Mantha obtient son temps de jeu à cinq contre cinq et sur le jeu de puissance.

« Lors de mes premiers matchs à domicile, j’évoluais sur le premier trio, précise-t-il. Le coach (Jeff Blashill) m’a ensuite rencontré pour me dire qu’il allait répartir les forces afin que je ne sois pas confronté aux meilleurs défenseurs adverses lors d’un long séjour sur la route. » 

C’est ainsi que Mantha se retrouve à présent au sein du deuxième ou troisième trio, aux côtés d’Andreas Athanasiou et Mark Zengerle.

« On peut compter sur de très bonnes unités à l’heure actuelle, alors que je sois sur la deuxième ou la troisième, ça n’a pas d’importance », martèle le Québécois de 20 ans.

Car ce qui importe pour l’instant, c’est qu’il est de retour sur la route qui le mènera au Joe Louis Arena avant longtemps.

Objectif revisité

« Certains croient peut-être que j’aurais dû faire mes débuts à Detroit, mais je pense que le cheminement qu’ils (les Red Wings) désirent que je suive est le bon », estime Mantha, l’un des plus bels espoirs de l’organisation depuis Henrik Zetterberg, sélectionné au septième tour en 2002.

Auteur de quatre buts et deux passes en trois rencontres face à la relève des Blues, des Blue Jackets et du Wild pendant le camp des recrues des Wings, Mantha a alors fait honneur aux attentes placées en lui. Mais c’est à ce moment qu’une fissure dans la glace l’a fait dévier sur la voie d’accotement, où il a dû patienter et soigner sa fracture du tibia.

« Ce n’est qu’une étape qui retarde de plusieurs semaines ou quelques mois mon premier match dans la LNH », relativise l’imposant ailier droit de 6 pieds 4 pouces et 214 livres, qui croit encore être en mesure de rejoindre les Zetterberg, Datsyuk et compagnie dès cette année.

« C’est mon défi. Avant ma blessure, mon objectif était de jouer le 21 octobre contre Montréal. Maintenant, c’est simplement de jouer ce premier match cette année. »

Avec la passation des pouvoirs qui est à l’horizon dans le vestiaire des Red Wings, Mantha peut se permettre de rêver.

« Le fait d’avoir vu Gustav Nyquist, Tomas Tatar, Tomas Jurco et Riley Sheahan faire le saut dans la dernière année et demie me prouve que mon tour peut venir plus vite que je le pense. »