Pour ma première chronique de cette nouvelle saison, j’aimerais vous parler d’un sujet qui me tient à cœur : le hockey mineur.

En ce début de saison dans tous les arénas du Québec, plusieurs jeunes hockeyeurs et hockeyeuses débutent leur camp d’entraînement et/ou d’évaluation. Malheureusement, un des plus importants fléaux du monde du hockey mineur s’active, c’est-à-dire, certains parents et certains dirigeants. J’ai deux garçons qui pratiquent ce merveilleux sport et qui ont un plaisir fou avec leurs amis. Mes garçons ont 8 ans (novice) et 10 ans (atome), mais malgré leur bas âge, je remarque déjà des tendances troublantes. Martin Leclerc de Radio-Canada et mon collègue Luc Gélinas ont déjà commenté et investigué certaines politiques des plus douteuses de la part de Hockey Québec et je suis en total accord avec eux.

Par contre, je veux vous engager dans une réflexion sur les décisions de certains parents et certaines associations de hockey mineur.  Année après année, on entend et on constate que le système d’évaluation a plusieurs failles et que certains parents influents tentent d’assurer  la place de leur enfant dans les niveaux les plus élevés de AA, BB, CC et même A. Ce que ces parents ne comprennent pas est qu’ils font plus de mal que de bien à leurs enfants s’il est dans un niveau trop fort pour lui. Ce jeune n’aura aucun plaisir à jouer et il risque même de voir sa confiance diminuer.  De plus, si cette place n’était pas tout à fait méritée, ça voudra dire qu’un autre jeune a perdu sa place sur cette équipe. Personnellement, j’y vais à l’inverse. Je garde un œil attentif sur mes garçons pour être certain qu’ils ne soient par surclassés pour la simple et unique raison que leur père a joué dans la LNH et que je me porte volontaire comme assistant-entraîneur de leur équipe pour aider lors des pratiques.

Il y a aussi plusieurs bons jeunes joueurs ou joueuses qui sont dans les plus hauts niveaux et qu’ils le méritent, mais dont les parents les poussent plus que nous sommes poussés comme athlètes professionnels. Je vois des jeunes qui sont sur la glace 12 mois par année et 6 à 7 fois par semaine. Ceci est totalement INSENSÉ! Il est très fréquent de voir des jeunes arriver en vitesse à l’aréna tout habillés avant un match ou une pratique puisqu’ils arrivent d’une autre session de power skating, de maniement de rondelles, de leçons de lancers, etc. J’entends toujours la même réponse lorsque je pose la question : « Mon gars aime tellement ça, il en mange ». Je serais prêt à parier ma chemise que 90 % de ces jeunes disent ça pour ne pas décevoir papa qui veut vivre son rêve à travers ses enfants. D’autres se présentent à ces leçons à 6 h du matin avant l’école, ce qui est ridicule aussi, sans compter les deux sessions par jour les fins de semaine. Comment un enfant peut-il fonctionner adéquatement à l’école avec ce genre d’horaire?

Je suis peut-être un peu virulent dans mes propos, mais j’ai trop souvent vu des jeunes jouer sans plaisir puisqu’ils sont épuisés et perdent le goût du hockey. Je ne condamne pas ces camps puisqu’ils sont très bons et importants pour le développement d’un jeune, mais en petite dose. Mes garçons ont déjà fait un camp d’une semaine (2 heures par jour) de power skating, mais jamais avec la fréquence dont je vois plusieurs parents inscrire leur enfant.

De plus, chers parents, laissez les entraîneurs et les arbitres faire leur boulot. Soyez des SPECTATEURS et non des gérants d’estrade. Encouragez les jeunes, ne leur criez pas après pour leur mettre de la pression inutile. Soyons honnête, les probabilités que votre enfant atteigne la LNH sont extrêmement minces pour ne pas dire nulles. Je ne veux pas être cynique avec ce propos, mais il y a une trentaine de joueurs québécois dans la LNH sur des milliers de joueurs. Croyez-moi, les jeunes doivent continuer à rêver d’atteindre la LNH comme moi j’en ai rêvé et comme mes garçons en rêvent, mais tout ceci en favorisant la réussite scolaire et le plaisir de jouer.

Je rejoins Martin Leclerc et Luc Gélinas en disant que le but premier d’un jeune est d’avoir du plaisir à pratiquer ce merveilleux sport. De même, je crois que ça devrait aussi être la mission de Hockey Québec qui devrait utiliser le bon sens au lieu de renforcer certaines règles qui ne font justement aucun sens.

Sur ce, bonne saison à tous les jeunes (et moins jeunes) hockeyeurs, hockeyeuses et parents. Bonne saison aussi à mes amis qui amorcent leur camp d’entraînement dans la LNH aujourd’hui et surtout à mes amis chez le CH.