HELSINKI - Sept minutes remplies d'erreurs. C'est ce qui a coûté au Canada une place en demi-finale du championnat du monde de hockey.

Sauf que ces sept minutes-là contre des négligés slovaques, jeudi, illustrent bien toutes les déceptions qu'ont vécues les Canadiens à l'échelle internartionale depuis que Sidney Crosby a marqué son fameux but en prolongation aux Jeux olympiques de 2010 à Vancouver.

Deux mauvaises pénalités. Des joueurs-clés pris hors position au cours d'une séquence qui a mené à un but crève-coeur. Une incapacité à protéger une avance pendant un match serré.

C'est ce genre d'erreurs qui a empêché les joueurs canadiens de vivre des moments de gloire, ces derniers temps. Et jeudi, ces erreurs ont été commises contre un adversaire qui était «largement inférieur», comme l'a indiqué le directeur général Kevin Lowe en décrivant la Slovaquie à la suite de la défaite de 4-3 du Canada en quarts de finale.

«Ils n'auraient jamais dû être dans le match», a même dit Lowe des Slovaques.

Et pourtant, ils l'étaient alors que les dernières minutes s'écoulaient à l'aréna Hartwall. La Slovaquie était bien au fait de la situation et a joué son rôle de négligée à la perfection, attendant patiemment que le Canada lui donne des ouvertures.

Sauf que le Canada s'est tout simplement écroulé. Rien de moins.

Tout d'abord, le trio du capitaine Ryan Getzlaf, complété par Corey Perry et Evander Kane, a été surpris profondément dans le territoire slovaque quand Milan Bartovic s'est lancé et a égalé le score sur un retour de tir après une attaque en surnombre, à 13:25 de la troisième. Ensuite, Ryan Nugent-Hopkins a été pénalisé pour avoir donné de la bande. Quand le Canada a fini de purger cette punition, Getzlaf a écopé d'une majeure pour coup de genou à l'endroit de Juraj Mikus à 17:28.

Quatre secondes plus tard, Michal Handzus a marqué le but vainqueur en faisant dévier la rondelle.

«Quand tu amorces la troisième avec l'avance, quand tu as les devants 3-2, il faut que ce soit ton pain et ton beurre, a commenté l'entraîneur canadien Brent Sutter. Les matchs sont serrés et il faut être en mesure de fermer les livres dans ces cas-là.

«Nous nous sommes probablement battus nous-mêmes dans les sept dernières minutes de jeu, avec des erreurs qu'il ne fallait pas commettre. Nous en avions d'ailleurs parlé tout au long du tournoi.»

Tomas Kopecky et Miroslav Satan ont enfilé les autres buts de la Slovaquie (6-2-0), tandis que Kane, Jeff Skinner et Alex Burrows ont marqué pour le Canada (6-1-1).

Pour ce championnat du monde, Sutter a décidé de ne pas imposer une structure trop rigide à ses joueurs, espérant que les habiletés individuelles des siens feraient la différence. Pratiquement tous les adversaires du Canada ont répliqué avec des systèmes de jeu détaillés.

Ce qui a incité Lowe à se demander si «l'approche robotique» ne serait pas la meilleure.

«La ligne est toujours mince entre la décision de faire place à la créativité et le désir de priver l'adversaire d'opportunités», a affirmé Lowe.

Ce sera sûrement un sujet de discussion quand les dirigeants de Hockey Canada feront leur post-mortem du championnat du monde, et commenceront à définir leur approche en vue des Jeux olympiques de 2014.