Il est difficile de prédire avec précision l'allure d'une saison de hockey. Alors que je jouais encore, mes coéquipiers et moi nous moquions très souvent de ses soi-disant experts prêts à interpréter le moindre soubresaut comme un signe de la fin des temps. Je suis de ce côté-là de la clôture maintenant!!!

Je me contente, le plus souvent possible, d'analyser le jeu qui se déroule devant moi, sans script, sans motifs ultérieurs. Cette chronique me permet toutefois de partager avec vous certaines de mes expériences. Ces expériences qui m'ont façonné et fait de moi l'homme que je suis devenu. La vérité de la LNH, parfois, peut déplaire lorsque relevée par quelqu'un qui l'a vécue de l'intérieur.

Ainsi, lorsqu'un « ancien », joueur ou dirigeant, parle de robustesse, il devient un dinosaure. Lorsqu'il parle du travail des officiels, il est partisan. Lorsqu'il pointe du doigt, il est amer. Je ne suis pas un dinosaure partisan et amer. Mais je suis, avec fierté, un « ancien ».

MSG

C'est dans cette optique que je reviendrai brièvement sur le travail des arbitres lors du match de samedi à New York. Plus particulièrement, sur la séquence de la mise en échec de Blunden sur Dubinsky. L'ancien arbitre de la LNH, Kerry Fraser, sur son blogue du site web de TSN, résume très bien ce qui aurait dû être la liste des punitions imposées. Après avoir visionné les événements, je ne change pas mon fusil d'épaule. Le contact était légal. Le changement de joueurs ne l'était pas. Callahan a été l'instigateur de son combat contre Blunden. Tournons la page.

Je sais bien que les Canadiens se sont retrouvés à court de deux hommes et ont alloué le premier but de trois aux Rangers en première période. La tâche des athlètes dans ces moments où tout semble se dresser contre eux, c'est de passer à autre chose. C'est surtout de canaliser leurs énergies là où elles seront utiles. Dans ce cas précis, les joueurs du CH ont relativement bien réagi, mais seulement à leur retour de l'entracte. Une meilleure focalisation, un rappel à l'ordre immédiat par un des leaders du groupe aurait peut-être permis de limiter les dégâts au premier tiers. Je crois néanmoins que le message envoyé par les joueurs de la formation à l'effet qu'ils feront face à l'adversité et qu'ils ne considèrent pas un déficit de trois buts comme insurmontable, sera bénéfique pour le reste de la saison.

Gomez

À l'approche du retour de Scott Gomez dans la formation, il m'appert important de mettre un petit détail au clair. Dans le vestiaire, un joueur est apprécié, ou non, pour plusieurs raisons. Son effort, son oubli de soi, son leadership, son implication et son interaction avec les autres sont tous des facteurs qui attirent le respect de ses pairs. Le chèque de paye ne fait pas partie des critères qui font d'un individu un membre du groupe ou un élément de trop.

La situation dans laquelle se retrouve Gomez relève des dirigeants qui ont pris la décision de lui accorder son contrat, de faire son acquisition en connaissance de cause et de prendre, éventuellement, les décisions qui s'imposent. Tout ce que le vétéran peut faire, c'est de donner des arguments à ceux qui veulent son bien en se démarquant comme indispensable au sein de l'équipe, d'une façon ou d'une autre.