L'an passé, le Canadien ne se serait jamais relevé comme on l'a vu jeudi à Newark. Pas contre les Devils. Les hommes de Guy Carbonneau auraient probablement bataillé sans trop de conviction en pensant aux vacances qui arrivaient. Revenir ainsi de l'arrière contre Martin Brodeur et ses coéquipiers révèle beaucoup de l'attitude qui règne maintenant dans le vestiaire du Tricolore.

Avant le match face aux Devils, on parlait d'une partie baromètre parce que les Devils font partie de l'élite de la LNH et que les Montréalais souffrent visiblement d'un grand complexe face à cette équipe. En disposant ainsi de sa bête noire, le Tricolore a démontré qu'il peut, certains soirs, rivaliser contre les meilleures formations du circuit.

Et c'est ce qui avait fait défaut jusqu'à présent cette saison avec des défaites contre Ottawa, Detroit et Dallas. Ce gain arraché au New Jersey aura sans doute des conséquences profitables d'ici la fin du calendrier régulier. Pour le moment, les résultats immédiats sont qu'au classement général, seuls les Red Wings, les Sénateurs et les Stars (avec trois parties de plus de disputées cependant) revendiquent plus de points que le Canadien. Et lors du retour au travail, après la pause du match des étoiles, les hommes de Carbo profiteront d'un calendrier plutôt favorable. Cinq des six prochaines parties seront disputées au Centre Bell et l'équipe voyagera ensuite très peu en février. J'entends déjà les sceptiques répéter que l'an passé, en revenant de la classique annuelle, le Tricolore avait connu sa pire séquence en remportant seulement deux des onze affrontements suivants. C'est vrai. Mais le Canadien de l'an passé et celui de cette année est fort différent.

Honnêtement, si les séries éliminatoires devaient commencer demain, est-ce qu'il y a une équipe dans l'Est que le Canadien n'a aucune chance de battre à l'exception des Sénateurs? Et comme on l'a déjà mentionné plus tôt cette saison, l'esprit d'équipe a rarement été aussi bon à Montréal. Pierre Gervais, le gérant de l'équipement, travaille pour le Bleu-Blanc-Rouge depuis vingt ans et jeudi, en bavardant de choses et d'autres, il mentionnait n'avoir jamais vu un groupe aussi uni depuis son arrivée à Montréal. Ne soyez donc pas surpris si, au retour des vacances, le discours porte sur un nouvel objectif, celui de rejoindre Ottawa au sommet du classement de l'association. Il reste encore cinq parties à disputer entre les deux équipes, mais les Sénateurs pourraient vite ramener tout le monde sur terre dès la première semaine de février alors que les deux équipes croiseront le fer à deux reprises.

Le dossier Roberto Luongo

Des observateurs mal informés ont raconté toutes sortes de ragots stupides lorsque Roberto Luongo et Martin Brodeur ont annoncé qu'ils ne seraient pas à Atlanta pour participer au match des étoiles, ce week-end. Leur absence se veut certes très décevante pour les amateurs, mais il faut prendre le temps de savoir ce qui se passe avant de sauter aux conclusions et colporter toutes sortes de faussetés sur le dos des deux gardiens québécois.

Les deux vedettes ont choisi de dire la vérité sur les motifs de leur décision alors qu'ils auraient facilement pu prétexter une légère élongation musculaire à l'aine pour justifier leur absence. Les pires absurdités ont été dites et écrites dans le cas de Roberto Luongo qui sera au chevet de son épouse, elle qui est rentrée chez ses parents en Floride depuis quelques semaines déjà. La jeune femme, qui attend le premier enfant du couple, est obligée d'être au repos complet sinon, elle risquerait de perdre le petit. Seule à Vancouver, elle se retrouve maintenant entre de bonnes mains avec ses parents. Le gardien vedette des Canucks a d'ailleurs demandé aux dirigeants de l'équipe ce qu'ils pensaient de sa décision avant de déclarer forfait pour Atlanta. Après la pause des étoiles, les Canucks joueront à Dallas puis ils se rendront immédiatement en Floride pour affronter le Lightning et les Panthers. Luongo ratera donc la partie face aux Stars, ce qui lui procurera la chance de passer une semaine complète auprès de sa femme Gina.

On peut toutefois comprendre les amateurs d'être déçus mais comme Stéphane Richer l'a déjà dit avec justesse « y'a pas juste le hockey dans la vie » et Luongo et Brodeur seront assurément au rendez-vous l'an prochain à Montréal.