MONTRÉAL - Ceux qui craignaient qu'il y ait des contrecoups à la défaite du Canadien à Boston seront rassurés. Les séquelles de la défaite de 8-6 subie mercredi n'auront pas duré très longtemps.

Pourtant, il y avait bel et bien danger que se prolonge le cauchemar vécu face aux Bruins, alors que la troupe de Jacques Martin a été malmenée aux points et aux poings.

Car samedi au Centre Bell, elle se retrouvait face à ses autres grands rivaux, les Maple Leafs. Une équipe qui lui donne souvent du fil à retordre, que la formation torontoise traîne ou non dans les bas-fonds du classement. Et cela, parce que les Dion Phaneuf, Mike Komisarek et compagnie aiment bien mettre de l'avant un style robuste.

Les joueurs montréalais ont toutefois disputé un match impeccable en défensive, allant même jusqu'à menacer plusieurs fois le filet de Jean-Sébastien Giguère pendant que les Leafs étaient en avantage numérique. Les Leafs n'ont jamais eu l'occasion de vraiment montrer les dents.

Le mauvais souvenir de la soirée des horreurs à Boston a ainsi été effacé. Du moins, jusqu'au prochain affrontement contre les Bruins.

Benoît Pouliot a reconnu, samedi, après le gain de 3-0 aux dépens des Leafs, qu'il était important que le CH réagisse de la sorte.

«Surtout contre Toronto, alors que la rivalité est aussi forte que Boston, a souligné l'attaquant franco-ontarien. Et c'était important d'obtenir les deux points de cette façon.»

«On est revenu à notre pain et notre beurre, a noté Carey Price. Quand on joue avec autant d'ardeur de notre filet jusqu'au leur, c'est là qu'on connaît le plus de succès.»

S'il y a eu un vague à l'âme collectif après le duel contre les Bruins, il n'aura duré que le temps d'un match, soit celui de jeudi contre les Islanders. Et encore là, la défaite de 4-3 en fusillade, subie après que la formation new-yorkaise eut effacé des déficits d'un but à trois reprises, est davantage attribuable à la fatigue d'avoir disputé un deuxième match en autant de soirs.

C'était d'ailleurs le troisième programme double du genre que le CH disputait en 10 jours.

«Même si on venait de perdre trois matchs de suite, on était confiants et on avait recommencé à retrouver notre style de base contre les Islanders, a commenté Brian Gionta. Et (samedi), on a bien joué dès le départ.»

Deux congés en trois jours

Pour tenter de combattre la fatigue accumulée, Martin a donné congé à ses joueurs, dimanche, tout comme il l'a fait vendredi.

«On a quelques jours pour souffler un peu, a noté Pouliot. On va récupérer avant de reprendre la route.»

Après l'affrontement de mardi au Centre Bell contre les Sabres de Buffalo, qui ont repris du poil de la bête dernièrement, le Canadien disputera trois matchs dans l'Ouest canadien.

Il affrontera les Oilers à Edmonton, jeudi, avant de disputer le match de la Classique Héritage à Calgary, face aux Flames, dimanche prochain. Suivra une sortie contre les Canucks à Vancouver, mardi le 22 février.

Martin espère que le bref répit auquel l'équipe aura droit d'ici là permettra à ses joueurs de reprendre des forces. Du moins, assez pour pouvoir continuer à combler l'absence des joueurs blessés.

C'est là un groupe dont les rangs ont peut-être gonflé, samedi, alors que ç'a été au tour de Max Pacioretty de subir un tel sort. Blessé lors d'un contact avec Luke Schenn en deuxième moitié de troisième période, il n'a pas terminé la rencontre.

Martin a indiqué, après le match, que l'état de Pacioretty allait être réévalué dimanche et qu'on serait en mesure d'en annoncer davantage à ce sujet après l'entraînement de lundi à Brossard.

«(Pacioretty) est un dur», a dit de lui Ryan White, qui l'a côtoyé à Hamilton cet automne avant de venir le rejoindre chez le Canadien la semaine dernière. Ce n'est pas la première fois qu'il se fait sonner et il joue bien présentement. Je suis sûr qu'il va trouver une façon de revenir dans la formation.»

Pacioretty a effectivement continué de jouer même s'il a été atteint aux côtes dans les premières minutes du match du 18 janvier dernier à Buffalo.

Sauf que même s'il devait revenir rapidement au jeu, reste que Mathieu Darche et Hal Gill ont raté les deux dernières rencontres et qu'on ne sait toujours pas s'ils seront de retour bientôt. Par ailleurs, la guérison de Michael Cammalleri semble se faire au ralenti. Tout cela vient évidemment s'ajouter aux absences d'Andrei Markov et Josh Gorges, qui ne joueront plus cette saison.

Simplicité dans le jeu

En même temps, l'absence de plusieurs joueurs de premier plan constitue un argument dont Martin pourra se servir pour inciter ceux qui sont encore en santé à respecter à la lettre le plan de match conservateur qu'il préconise.

«Il nous manque beaucoup de monde, alors pour connaître du succès, il s'agit d'effectuer des jeux simples», a souligné Price.

Price, d'ailleurs, aura également son mot à dire dans ce contexte. Le CH aura besoin qu'il soit au maximum de sa forme.

Ce qui semble être le cas. Mine de rien, le gardien de 23 ans a réussi son sixième blanchissage de la saison, samedi, lui qui n'en avait récolté que quatre à ses trois premières campagnes avec le Canadien. Sauf que Price, lui, fait peu de cas de ces jeux blancs.

«C'est plaisant, mais c'est seulement une statistique parmi d'autres. La seule statistique qui importe, c'est la colonne des victoires», a-t-il dit à ce sujet.

«Il est vrai que lorsqu'on obtient un blanchissage, ça veut dire qu'on a gagné, a par ailleurs reconnu Price. À moins de perdre 1-0 en fusillade... Ça, ce serait vraiment nul!»