Par Réal-Jean Couture, Président LHSBSL/G - Si la tendance se maintient, les séries finales de division risquent d'être moins longues que prévues alors que les Castors de Matane et les Nomades du Témiscouata ont pris les devants 2-0 dans leurs séries respectives sur les Rafales de Cap Chat et les Forestiers de La Vallée.

Mais attention : on a vu des équipes prendre les devants 2-0 et perdre en 7. Même chose dans une série 3-1. Rappelez-vous les parcours de Témiscouata et de Matane la saison dernière, en séries…

Ce fut très serré jusqu'à 3e période à Matane vendredi avant que les Castors disposent des Rafales. C'est pire samedi à Cap Chat alors que - privés de leur as défenseur Luc Roy - les Castors ont combler un déficit de 3 buts après 2 périodes et 2 buts avec moins de 3 minutes pour finalement gagner en prolongation.

Pour les Rafales, le fait de jouer le prochain match de la série à la maison pourrait être l'outil pour les relancer. Mais le temps presse. Cap Chat doit commencer à gagner, faute de quoi, la prochaine fin de semaine sera sa dernière de 2003-2004…

La situation est aussi dramatique pour les Forestiers de La Vallée qui ont vu les Nomades du Témiscouata y aller de 91 tirs en 2 rencontres sur le gardien Tony Pichette pour des victoires de 4-2 samedi et 4-1 dimanche et ainsi mener 2-0 dans la série.

Là encore, les Forestiers sont dans une situation de victoire obligatoire le week end prochain, faute de quoi, ce sera l'élimination en 4, ce qui n'est pas dans les prévisions de bien des poolers.

Hockey Senior au Québec : encore un loisir ? (11)
Si au moins l'affaire Bertuzzi faisait réfléchir !

Je ne suis certes pas très satisfait avec la sentence de la LNH envers Todd Bertuzzi des Canuks de Vancouver pour son agression sur Steve Moore de l'Avalanche. Encore une fois, il me semble que la LNH a fait preuve de mollesse.

Ce n'est pas beaucoup, 12 parties de saison et 4 de séries (pour le moment) et une perte de salaires de ± 501 000 $ pour avoir cassé le cou d'un adversaire. OK, il ne voulait pas le blesser à ce point, mais son geste était prémédité. Ce ne fut pas genre action/réaction. Loin de là.

Quant aux 250,000 $ chargés à l'équipe, C'est une vraie farce. C'est faire abstraction du rôle de l'instructeur Crawford dans cette affaire. Il avait averti que Moore serait vengé. Tout le monde savait que ça venait. Et je n'ai guère aimé l'intervention de Brian Burke des Canuks jeudi après-midi qui tentait de laver son organisation et son coach de toute responsabilité.

Rien que pour le sourire que Crawford adressait à la caméra lorsqu'il était engueulé par Tony Granato pendant qu'on secourait Moore laissait voir une satisfaction à peine réprimée de la part de l'instructeur-à-la-grande-menace. D'ailleurs Crawford n'en était pas à sa première gaffe. Rappelez-vous sa mesquinerie de bas étage contre Scotty Bowman - s'en prenant à l'intelligence de ce dernier, alléguant des choses pas très catholiques en raison d'une plaque d'acier que Bowman a au crâne.

C'est donc Crawford qui aurait du écoper, et non les Canuks. Et sur-le-champ, au moment des menaces. Peut-être qu'ainsi, l'incident Bertuzzi aurait été évité. Au même titre que Bobby Clarke des Flyers devait être mis à l'amende pour ses propos pour le moins incendiaires à l'endroit de Jacques Martin des Sénateurs. Ça dépasse l'entendement. Il va arriver quoi, le 2 avril, quand ces deux clubs vont s‘affronter, si la LNH ne réprime pas de telles attitudes « débiles » avant qu'elles dégénèrent ?

Et voici une question de règlement :

- compte tenu qu'on suspendra un instructeur pour cinq (5) parties - ou plus - quand c'est un de ses joueurs qui quitte en premier le banc pour déclencher une bagarre générale, pourquoi on ne suspend pas un entraîneur quand il est évident qu'un joueur est en mission, genre Bertuzzi ? Parce que là, on suspend le coach pour une série de claques sur la margoulette dans une affaire action/réaction, mais on ne le pénalise pas pour un geste de violence très prémédité et très médiatisé au surplus ?

Enfin, on n'a pas fini d'en entendre parler, tout en souhaitant malgré tout que s'il manque un boulon ou deux dans la tête des justiciers (dirigeants) de la LNH, que le joueur Moore reviendra en pleine santé et qu'il gardera le moins de séquelles possibles de cette mésaventure…

Retour sur l'affaire Paspébiac du 28 février 2004
On souhaite faire quoi, dans nos arénas : jouer « Franc Jeu » ou jouer l'hypocrisie ?

Face à des allégations et rumeurs, je me dois de revenir sur les incidents de Paspébiac du 28 février où les officiels ont été enfermés sur la patinoire plus de 75 minutes après un match, parce qu'une poignée de personnes voulait s'en prendre à eux, sous le regard de ± 300 « voyeurs » qui attendaient le spectacle tel celui en vigueur du temps de Jules César alors qu'on prônait DU PAIN ET DES JEUX !!! Vous vous souvenez des chrétiens qu'on ‘pitchait' dans l'arène, en attendant que les lions leur sautent dessus ? Cette fois, les lions ont possiblement craint que leurs griffes ne soient pas efficaces pour courir sur la glace. Une chance !

(PS : sautez pas en l'air. C'est une figure de style, une forme caricaturale pour décrire les événements si tant terribles - faut-il le croire - que même la SQ n'a pas voulu intervenir sans renforts…Comme si ces valeureux policiers se croyaient à la porte de Kanasatake ou devant un repaire même vide des Hells... C'en était même pas drôle, et ça ne l'est pas plus aujourd'hui…)

Il n'en demeure pas moins que, caricature ou non, il y a eu des incidents où des gens ont été clairement « menacés sur le plan physique », où des gens ont été vandalisés quant à leurs affaires personnelles. Ces gens aujourd'hui en supportent des retombées psychologiques avec lesquelles nous devrons négocier dans les prochaines semaines, les prochains mois.

Et quoique des gens fassent des pieds et des mains pour nous faire croire qu'il ne s'est rien passé, en bout de ligne, il y a eu incidents. À n'en pas douter ! Bien sûr, c'est la faute des autres. On s'est vite retourné de bord pour mettre tout ça sur dos des arbitres eux-mêmes et on attribue tout ça à la frustration des amateurs. Voici comment la direction de l'équipe explique ce qui s‘est passé :

« Cette situation est attribuable à l'accumulation de frustrations qui s'est installée chez les spectateurs. Suite au faible rendement de l'arbitre en chef et surtout du juge de lignes, Monsieur (…), qui contrôlait le match, les spectateurs sont demeurés sur place pour manifester leur frustration »

Bien sûr… C'est pourquoi aussi la chambre des arbitres a été ouverte, que des vêtements des officiels ont été vandalisés et un cellulaire détruit. Qui avait la clé ??? Enfin, on continue dans certaines chaumières à dire qu'il ne s'est rien passé. Mais ma première question est la suivante : s'il eut fallu que des individus sautent sur la glace et s'attaquent aux officiels, que leur serait-il arrivé compte tenu de l'absence d'une sécurité adéquate par l'équipe locale et d'une police qui ne VOULAIT PAS intervenir avant d'avoir des renforts ? Et si la police n'intervient pas AVANT la première claque sur la gueule, va-t-elle le faire après ? Poser la question, c'est y répondre !

Même question, mais sans la claque sur la gueule : s'il eut fallu que la bouteille de bière qui est passée à quelques pouces de la tête de l'arbitre l'atteigne et le blesse, il y aurait eu quoi, comme effet d'entraînement sur les officiels et sur la foule non contenue et qui n'aurait plus été contrôlable par la suite, avec ou sans une police ? Non, je n'exagère pas. J'ai déjà vu neiger, pour votre information. Et je ne suis pas le seul à me poser ces questions. Et un jour, quelqu'un devra y répondre.

Au hockey, que des officiels après un match se sentent menacés et demandent la protection policière pour quitter leur chambre après le match et regagner leur véhicule et même quitter la cour de l'aréna, on voit ça de 5 à 10 fois par année au Québec, toutes catégories confondues. Il y a les sanctions d'usage et ça s'arrête là. Mais que l'on enferme les officiels sur la glace pendant près de 90 minutes, je n'avais jamais vu ça. Et qu'au Québec, les policiers refusent d'intervenir de manière aussi ouverte sans renfort, pendant plus de 75 minutes, j'ai rarement vu ça. Si l'équipe avait eu sa propre technique de sécurité, se peut-il que les choses aient été différentes pour la SQ ? Pas certain. J'ose espérer qu'oui, quand même. On est en 2004 et on est au Québec et ici, on ne saute pas sur les policiers, que je sache, surtout quand ils sont dans l'exercice de leurs fonctions.

Sauf qu'en attendant que nous détenions la preuve que la situation a changé pour la peine, les officiels ne se présenteront plus à Paspébiac sans une garantie de mesures sévères et étanches quant à leur sécurité sur glace et hors glace, tandis que la LHSBSL/G n'entend pas céduler quelque activité sanctionnée que ce soit à l'aréna de Paspébiac sans un plan de sécurité approuvé par la ligue, comme le prévoit la réglementation. Sans un tel plan de sécurité approuvé, la ligue aura le choix : ne plus prévoir de partie à Paspébiac, ou laisser des matchs y être présentés mais avec une sécurité décidée par la ligue - aux frais de l'équipe locale, bien sur !

Dans les mesures annoncées, en plus d'un bon de garanti majoré pour l'avenir, l'équipe s'est aussi vue imposer une amende de 2 500,00 $ en plus d'être informée que les frais relatifs aux dommages aux effets des officiels dans la chambre des arbitres seront à la charge de l'équipe, quant à ceux du moins que les assurances refuseront de compenser. Il y a des limites qui ne devaient pas être atteintes et elles l'ont été ! Nous n'en sommes pas à une première action répréhensible dans cet aréna. Ne suffise de rappeler que Jo Circé s'est fait enlever son casque de sur la tête par un spectateur en plein jeu, le long de la bande. Voici une très bonne question : à qui un officiel s'adresse-t-il pour faire expulser quelqu'un lorsque quelque chose est lancé aux joueurs ou officiels sur la glace ? Personne à Paspébiac, car il n'y a personne pour remplir ce rôle…

Ça suffit !

Il nous sert à rien d'autre part d'enseigner à nos jeunes de diminuer la violence et les pénalités dans nos arénas si ceux-là même qui leur enseignent ou leurs propres parents sont les premiers à leur montrer comment faire de la désobéissance civile, attaquer les autorités en place, pour ensuite nier avoir fait quelque chose parce que les personnes visées sont ni blessées, ni mortes. Ben voyons !

On enseigne aux jeunes à jouer FRANC JEU avec des programmes de Hockey Québec et, dans les heures qui suivent, on fait exactement le contraire en s'en prenant aux officiels, on les menace, on les vandalise, on tente de les blesser en lancer des projectiles, y compris des bouteilles de bière en vitre. Ma parole : On joue FRANC JEU, ou on joue aux HYPOCRITES ?

« Comment, cinq minutes ? Maudit pourri ! Vendu !!!!!! » C'est comme dans l'annonce, pas vrai ?

Dommage qu'il n'y ait plus de Régie de sécurité dans les sports au Québec. Dommage que la commission parlementaire sur la violence au hockey dans nos arénas n'ait rien donné, ou si peu que ce ne soit pas très palpable. Avez-vous vu des changements, vous ? Oh, il y a bien des tentatives timides - comme les punitions de foule - mais c'est presque des coups d'épée dans l'eau, car voilà des initiatives non encadrées, non supportées par d'autres gestes concrets et simples.

Je demeure encore persuadé qu'une des façons de virer ça de bord et la création d'une « police des arénas » qui surveillerait le port des équipements de sécurité, la présence des équipements de premiers soins, la mise en place de réels programmes de sécurité lors de manifestations majeures, etc. Et encore plus quand il y a de-la-bonne-bièr'en vente libre dans l'aréna. Ça ne prend pas un cours classique pour comprendre ça. Mais c'est une solution trop simple pour certains de nos dirigeants - tant sportifs que politiques. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Dans tous les arénas de la LHSBSL/G, il est annoncé avant le match qu'il est interdit de jeter quelque chose sur la glace sous peine d'expulsion immédiate. On s'en fout tu pas rien qu'un peu à Paspébiac de cette annonce quand on sait qu'il n'y a PERSONNE pour faire respecter la règle ? Voilà pourquoi je vous dis que l'ère du laissez-aller est terminée. Là comme ailleurs, s'il le faut !

Nous avons pris des décisions dans le cas de Paspébiac et toutes nos équipes savent que la limite est atteinte. Il n'y aura pas de passe-droit pour elles non plus. Cela va fonctionner de gré… ou de porte-feuille ! Rien de plus clair ? Quant aux amateurs qui estiment que les arénas sont des arènes pour y voir des chrétiens se faire dévorer par les lions, vous êtes au mauvais endroit, en une mauvaise époque.

Pensez-y avant de retourner à l'aréna. Parce qu'en agissant en imbécile, certains amateurs oublient que c'est la survie de LEUR équipe qu'ils mettent en péril. Et en lançant toutes sortes de choses sur la glace, c'est peut-être un des leurs qu'ils blesseront. En agissant comme des gens pas de tête, c'est peut-être à leur enfant qu'ils montreront comment devenir des criminels en puissance…

Bien sûr, notre solution n'est possiblement pas la meilleure. Mais nous n'en connaissons pas d'autres qui puissent fonctionner. Nous appliquerons donc les remèdes qui sont à notre connaissance et notre portée. Il appartient donc aux équipes de négocier avec les dispositions réglementaires qu'elles se sont données, à l'unanimité !

« Le hockey n'est pas un sport compliqué. Ce sont les gens qui le compliquent ! »

Bien fait, le hockey, c'est l'fun ! Après tout, c'est un J E U !!!