Le suspense est terminé. Depuis 11 h 30 mardi matin, le Canada peut reprendre son souffle. On connaît maintenant l'identité des joueurs qui feront partie d'Équipe Canada aux Jeux de Sotchi.

Et depuis, le débat porte sur ceux qui ont été laissés de côté et particulièrement sur Martin St-Louis.

Yzerman explique ses sélections


 
Parce que pour la deuxième fois, l'attaquant a été ignoré par son patron chez le Lightning de Tampa Bay. Il fallait voir d'ailleurs le malaise de Steve Yzerman lorsqu’il répondait aux questions de James Duthie de TSN à ce sujet.  Le Lightning connaît une saison au-delà de toutes attentes et c'est beaucoup grâce à Martin St-Louis qui n'a jamais caché son rêve de participer aux Jeux de Sotchi. Mardi matin, ce rêve s'est envolé, probablement à jamais, à moins d'une blessure à un des joueurs sélectionnés.

Je me demande comment se sent Jon Cooper aujourd'hui. Parce que c'est lui qui devra réparer les pots cassés.
 
D'autres « gros noms » ont été laissés sur la touche : Eric Staal, Joe Thornton, Brent Seabrook et Dan Boyle qui étaient à Vancouver, ainsi que Claude Giroux et James Neal.

Par contre, Jamie Benn et Patrick Marleau, qui n'avaient pas été invités au camp d'orientation à Calgary, ont réussi à attirer l'attention suffisamment pour mériter un billet vers la Russie. En entrevue, Peter Chiarelli a avoué que Marleau avait été celui qui avait impressionné le plus le comité de sélection.
 
Chaque sélection a été faite à partir de critères bien précis. Ou comme le dit si bien Alain Vigneault : « quelle est la chaise de ce joueur sur notre équipe? » Le jeu de puissance, le désavantage numérique, les mises au jeu, gaucher ou droitier, etc.  Ajoutez à cela qu'on a voulu réunir les duos déjà existants : Kunitz-Crosby, Sharp-Toews et Perry-Gretzlaf.  Le problème d’Yzerman a été l'abondance de talent canadien dans la LNH.
 
Le souhait des partisans du Canadien a été exaucé. Carey Price et P.K. Subban seront de l'aventure olympique. Dans le cas de P.K., c'est son lancer et son maniement de rondelle qui lui ont ouvert les portes de Sotchi. Et comme Mike Babcock l'avait souvent répété, on voulait des défenseurs à leur position naturelle. On aura donc quatre droitiers et autant de gauchers.  À lire et à entendre les commentaires de certains amateurs et journalistes, plusieurs avaient fait de la présence de P.K. une affaire personnelle.  Ils vont pouvoir mieux dormir, j'espère.
 
Quant à Marc-Édouard Vlasic, c'est le triomphe d'un des joueurs les plus sous-estimés, mais dont la réputation n'a jamais cessé de grandir à travers la LNH depuis son arrivée à San Jose.
 
St-Louis et Yzerman, même combat
 
S'il y en a un qui doit savoir comment se sent Martin St-Louis aujourd'hui, c'est bien Steve Yzerman. En 1987 et 1991, il avait été écarté de la sélection canadienne à la Coupe du monde de hockey.  En 1991, même s'il était considéré comme le troisième meilleur joueur de centre de la LNH derrière Wayne Gretzky et Mario Lemieux, on lui avait préféré un jeune homme qui n'avait jamais joué un seul match dans la Ligue nationale : Eric Lindros.
 
En 1972, lors de la Série du siècle, Bobby Hull avait été ignoré parce qu’on a voulu le punir d'avoir fait le saut dans l'AMH.

Son fils Brett a subi un sort semblable en 1986 aux Championnats du monde. Mais comme il possédait la double citoyenneté, il a porté les couleurs des États-Unis et terminé le tournoi avec 7 buts en 10 matchs.  Il jouera pour les Américains pendant les 15 années suivantes.
 
Coupe du monde de 1996 : les trois gardiens canadiens sont Martin Brodeur, Curtis Joseph et Bill Ranford. Pourtant, cette année-là, Brodeur et Joseph avaient raté les séries et Ranford avait été éliminé en première ronde. Patrick Roy, lui, avait remporté sa première coupe Stanley avec l'Avalanche.
 
Aux Jeux olympiques de Nagano en 1998, c'est la première présence des joueurs de la LNH. Gretzky est là, mais pas son fidèle compagnon, Mark Messier. On lui avait préféré Rob Zamuner!
 
Enfin, aux Jeux de Turin, la candidature de Sidney Crosby n'est pas retenue. À sa première saison dans la LNH, il termine au sixième rang des meilleurs marqueurs.  Le Canada est écarté du podium et subit même une défaite de 2-0 face à la Suisse.
 
Martin St-Louis ne fait qu'ajouter son nom à cette liste.  C'est une mince consolation, mais il pourra au moins dire qu'il se retrouve en bonne compagnie.