Le retour de l'année
Boston Bruins lundi, 13 avr. 2009. 10:14 samedi, 14 déc. 2024. 06:00
Lors d'un match contre les Flyers le 27 octobre 2007, Patrice Bergeron, des Bruins, se fait frapper dangereusement par derrière par le défenseur Randy Jones.
L'impact est tellement violent que non seulement Patrice Bergeron est inconscient, mais en plus du sang lui sort du nez, ce qui n'est jamais une bonne nouvelle lorsque la tête frappe la bande aussi durement. Les médecins des Bruins sautent sur la glace et lorsqu'ils se présentent devant la victime, ils sont presque pris de panique parce qu'ils craignent d'abord pour la vie de leur joueur. Ils sont rapidement rassurés parce que Bergeron respire. Quelques minutes plus tard, un tas de questions se bousculent. Les médecins craignent que sa vie ne sera plus jamais pareille. Quelles seront les séquelles? Retrouvera-t-il une vie normale? On ne pense même pas à un retour au jeu ici.
Les jours passent et Patrice Bergeron est dans un état si lamentable qu'il se déplace en chaise roulante. Marcher représente un effort insurmontable. La lumière du jour le rend malade. Il passe sa vie dans la noirceur à dormir et à tenter de guérir ses maux de têtes. Il est tellement mal en point qu'il n'est même pas en mesure de regarder la télévision.
Le 8 novembre, près de deux semaines après l'incident, il se présente devant les médias pour une première fois au Garden, l'endroit où sa vie s'est arrêtée suite à un geste qui a bien failli ne même pas être puni par la Ligue nationale. Deux matchs de suspension seulement. Plusieurs commentateurs affirment même qu'il est le responsable de son malheur parce qu'il s'est mal protégé. Une affirmation qui le dérange au plus haut point. Il passe une vingtaine de minutes à répondre aux questions des journalistes en anglais d'abord et en français par la suite.
Lorsque la conférence de presse se termine, il se dirige directement dans le bureau du soigneur. Il demande à demeurer seul dans la pièce sans lumière. Il est complètement vidé. Sa tête tourne, les symptômes de sa commotion cérébrale sont bien présents. Il devra quitter le Garden en chaise roulante.
Long retour à la vie normale
Dix-huit mois plus tard, Patrice Bergeron termine une saison qui lui aura permis de redevenir le joueur qu'il était le matin du 27 octobre 2007. Il est d'ailleurs un candidat au trophée Bill-Mastreton et à moins d'une surprise, il ira chercher son prix à Las Vegas en juin. Lorsque je l'ai rencontré à Boston la semaine dernière, il a avoué qu'il se considère très chanceux aujourd'hui d'avoir non seulement retrouvé une vie normale, mais aussi son métier. "Très souvent, je me lève le matin et je remercie la vie de m'avoir permis de revenir au jeu et de faire ce que j'aime le plus au monde. J'apprécie chaque match maintenant et c'est la même chose pour les entraînements. J'ai fait beaucoup de chemin et je suis fier de moi", dit-il calmement quelques heures avant son match face aux Canadiens.
Son retour au jeu, le jeune homme de Québec l'a réalisé au début de la saison. Mais rappelez-vous il y a un an jour pour jour, Patrice Bergeron avait recommencé à patiner. Il avait perdu une bonne dizaine de livres et à chaque jour on lui posait la question suivante: allait-il effectuer un retour au jeu en série face à Montréal? À quelques heures du septième match de la série, des informations circulaient à l'effet qu'il pourrait bien disputer cette rencontre. Bergeron garde espoir, mais les médecins ne lui ont pas donné pas le feu vert tant attendu. "J'ai vraiment travaillé fort afin de disputer cette rencontre. J'ai d'ailleurs posé la question aux médecins dernièrement. Je voulais savoir s'ils avaient l'intention de me donner le feu vert au printemps dernier. La réponse est non. Le plan était de me laisser croire que je pouvais revenir au jeu afin que je garde espoir et que je m'entraîne avec un objectif important devant moi. Avec le recul, je dois toutefois avouer que ce fût la bonne décision".
Effectivement, l'expérience des derniers mois permet aujourd'hui au jeune homme de 23 ans de comprendre beaucoup mieux la décision des médecins à l'époque. Son début de saison s'est fait sans que son entraîneur lui mette trop de pression. Il s'est retrouvé sur le troisième trio et Claude Julien lui a donné le temps de reprendre sa confiance et de retrouver son rythme de jeu. "C'est le retour de l'année il n'y a aucun doute là-dessus, " de dire Claude Julien. "Il vivait dans la noirceur et au point où il est rendu présentement c'est incroyable! Écoute, on parle présentement de mon meilleur joueur dans les deux sens de la patinoire. Depuis six semaines, il est un de nos meilleurs joueurs. C'est vraiment à ce moment que j'ai remarqué qu'il avait retrouvé son "jump" dans son coup de patin. Il est plus alerte sur la glace maintenant."
Patrice Bergeron a aussi remarqué qu'il est maintenant redevenu le joueur qu'il était avant la blessure. "Je saute sur la glace avec la même confiance depuis quelques semaines. Je n'ai plus aucune crainte d'aller dans les coins. Au camp d'entraînement et au début de la saison, je dois avouer que je m'éloignais du jeu physique. J'avais encore en tête cette blessure. Je ne pensais pas que ça allait prendre autant de temps avant que je reprenne mon rythme. Même chose côté confiance parce que ma progression a été retardée en raison de cette commotion," lui qui a aussi raté un autre mois d'activité en raison d'une blessure à la tête subie face aux Hurricanes le 20 décembre.
Il aura donc disputé 64 matchs cette saison. Il aura marqué 8 buts et amassé 31 passes. "Les derniers 18 mois m'auront permis d'apprendre de cette expérience. Je suis plus fort mentalement et je sais que ça m'aidera pour le reste de ma carrière," ajoute-t-il en conclusion.
Pour être franc, un seul mot résume ce retour au jeu : courage.
École de hockey
L'entraîneur des gardiens du Canadien, Roland Melanson, sera encore une fois sur la glace cet été pour une école de gardiens de but.
Voici donc les dates et l'endroit où vous pourrez recevoir les conseils de Roland Melanson.
Pierrefonds, QC 6 au 10 juillet Sportplexe 4 glaces
Brossard, QC 6 au 10 juillet Complexe sportif Bell
Orléans, ON 13 au 17 juillet Ray Friel Recreation Complexe
St-Étienne-de-Lauzon,QC 20 au 24 juillet Centre Bruno-Verret
Moncton, NB 17 au 21 août Centre 4-plex
Roland ne sera pas seul alors que d'autres entraîneurs des gardiens au niveau junior québécois seront aussi sur la glace. Vous pouvez vous inscrire au www.protekhockey.com.
L'impact est tellement violent que non seulement Patrice Bergeron est inconscient, mais en plus du sang lui sort du nez, ce qui n'est jamais une bonne nouvelle lorsque la tête frappe la bande aussi durement. Les médecins des Bruins sautent sur la glace et lorsqu'ils se présentent devant la victime, ils sont presque pris de panique parce qu'ils craignent d'abord pour la vie de leur joueur. Ils sont rapidement rassurés parce que Bergeron respire. Quelques minutes plus tard, un tas de questions se bousculent. Les médecins craignent que sa vie ne sera plus jamais pareille. Quelles seront les séquelles? Retrouvera-t-il une vie normale? On ne pense même pas à un retour au jeu ici.
Les jours passent et Patrice Bergeron est dans un état si lamentable qu'il se déplace en chaise roulante. Marcher représente un effort insurmontable. La lumière du jour le rend malade. Il passe sa vie dans la noirceur à dormir et à tenter de guérir ses maux de têtes. Il est tellement mal en point qu'il n'est même pas en mesure de regarder la télévision.
Le 8 novembre, près de deux semaines après l'incident, il se présente devant les médias pour une première fois au Garden, l'endroit où sa vie s'est arrêtée suite à un geste qui a bien failli ne même pas être puni par la Ligue nationale. Deux matchs de suspension seulement. Plusieurs commentateurs affirment même qu'il est le responsable de son malheur parce qu'il s'est mal protégé. Une affirmation qui le dérange au plus haut point. Il passe une vingtaine de minutes à répondre aux questions des journalistes en anglais d'abord et en français par la suite.
Lorsque la conférence de presse se termine, il se dirige directement dans le bureau du soigneur. Il demande à demeurer seul dans la pièce sans lumière. Il est complètement vidé. Sa tête tourne, les symptômes de sa commotion cérébrale sont bien présents. Il devra quitter le Garden en chaise roulante.
Long retour à la vie normale
Dix-huit mois plus tard, Patrice Bergeron termine une saison qui lui aura permis de redevenir le joueur qu'il était le matin du 27 octobre 2007. Il est d'ailleurs un candidat au trophée Bill-Mastreton et à moins d'une surprise, il ira chercher son prix à Las Vegas en juin. Lorsque je l'ai rencontré à Boston la semaine dernière, il a avoué qu'il se considère très chanceux aujourd'hui d'avoir non seulement retrouvé une vie normale, mais aussi son métier. "Très souvent, je me lève le matin et je remercie la vie de m'avoir permis de revenir au jeu et de faire ce que j'aime le plus au monde. J'apprécie chaque match maintenant et c'est la même chose pour les entraînements. J'ai fait beaucoup de chemin et je suis fier de moi", dit-il calmement quelques heures avant son match face aux Canadiens.
Son retour au jeu, le jeune homme de Québec l'a réalisé au début de la saison. Mais rappelez-vous il y a un an jour pour jour, Patrice Bergeron avait recommencé à patiner. Il avait perdu une bonne dizaine de livres et à chaque jour on lui posait la question suivante: allait-il effectuer un retour au jeu en série face à Montréal? À quelques heures du septième match de la série, des informations circulaient à l'effet qu'il pourrait bien disputer cette rencontre. Bergeron garde espoir, mais les médecins ne lui ont pas donné pas le feu vert tant attendu. "J'ai vraiment travaillé fort afin de disputer cette rencontre. J'ai d'ailleurs posé la question aux médecins dernièrement. Je voulais savoir s'ils avaient l'intention de me donner le feu vert au printemps dernier. La réponse est non. Le plan était de me laisser croire que je pouvais revenir au jeu afin que je garde espoir et que je m'entraîne avec un objectif important devant moi. Avec le recul, je dois toutefois avouer que ce fût la bonne décision".
Effectivement, l'expérience des derniers mois permet aujourd'hui au jeune homme de 23 ans de comprendre beaucoup mieux la décision des médecins à l'époque. Son début de saison s'est fait sans que son entraîneur lui mette trop de pression. Il s'est retrouvé sur le troisième trio et Claude Julien lui a donné le temps de reprendre sa confiance et de retrouver son rythme de jeu. "C'est le retour de l'année il n'y a aucun doute là-dessus, " de dire Claude Julien. "Il vivait dans la noirceur et au point où il est rendu présentement c'est incroyable! Écoute, on parle présentement de mon meilleur joueur dans les deux sens de la patinoire. Depuis six semaines, il est un de nos meilleurs joueurs. C'est vraiment à ce moment que j'ai remarqué qu'il avait retrouvé son "jump" dans son coup de patin. Il est plus alerte sur la glace maintenant."
Patrice Bergeron a aussi remarqué qu'il est maintenant redevenu le joueur qu'il était avant la blessure. "Je saute sur la glace avec la même confiance depuis quelques semaines. Je n'ai plus aucune crainte d'aller dans les coins. Au camp d'entraînement et au début de la saison, je dois avouer que je m'éloignais du jeu physique. J'avais encore en tête cette blessure. Je ne pensais pas que ça allait prendre autant de temps avant que je reprenne mon rythme. Même chose côté confiance parce que ma progression a été retardée en raison de cette commotion," lui qui a aussi raté un autre mois d'activité en raison d'une blessure à la tête subie face aux Hurricanes le 20 décembre.
Il aura donc disputé 64 matchs cette saison. Il aura marqué 8 buts et amassé 31 passes. "Les derniers 18 mois m'auront permis d'apprendre de cette expérience. Je suis plus fort mentalement et je sais que ça m'aidera pour le reste de ma carrière," ajoute-t-il en conclusion.
Pour être franc, un seul mot résume ce retour au jeu : courage.
École de hockey
L'entraîneur des gardiens du Canadien, Roland Melanson, sera encore une fois sur la glace cet été pour une école de gardiens de but.
Voici donc les dates et l'endroit où vous pourrez recevoir les conseils de Roland Melanson.
Pierrefonds, QC 6 au 10 juillet Sportplexe 4 glaces
Brossard, QC 6 au 10 juillet Complexe sportif Bell
Orléans, ON 13 au 17 juillet Ray Friel Recreation Complexe
St-Étienne-de-Lauzon,QC 20 au 24 juillet Centre Bruno-Verret
Moncton, NB 17 au 21 août Centre 4-plex
Roland ne sera pas seul alors que d'autres entraîneurs des gardiens au niveau junior québécois seront aussi sur la glace. Vous pouvez vous inscrire au www.protekhockey.com.