OTTAWA - Tony Amonte s'est fait écorcher par le grand manitou de l'Association des joueurs, Bob Goodenow.

Pourquoi?

Parce que le prolifique marqueur des Blackhawks de Chicago a parlé avec intelligence, avec bon sens. Il recommande tout simplement à son association d'amorcer les négociations afin d'éviter un lockout en 2004.

«Nous avons amplement le temps d'en arriver à un accord, alors pourquoi ne pas s'asseoir immédiatement à la table des négociations et ensuite chercher un terrain d'entente,» a-t-il déclaré récemment. Quelques jours plus tard, Amonte recevait un appel de Goodenow qui lui conseillait de se mêler de ses affaires.

Et, pourtant, Amonte a dit plus haut ce que plusieurs joueurs de la Ligue nationale pensent tout bas. Brett Hull, lui aussi, suggère à l'Association des joueurs d'entamer les discussions sur le champ. Peut-être Goodenow devrait-il modifier son plan d'attaque et pour une bonne raison. L'arrivée de Wayne Gretzky dans le rôle de propriétaire des Coyotes de Phoenix ajoute encore plus de poids à la charge que mèneront les propriétaires pour implanter un plafond salarial.

Les joueurs savent très bien que les propriétaires ne lâcheront pas prise cette fois-çi. Ils savent aussi que Gretzky et Mario Lemieux, le joueur-propriétaire des Penguins de Pittsburgh, exerceront une grande influence autant du côté des proprios que du côté des athlètes. Les joueurs, dans la grande majorité des cas, estiment qu'ils possèdent des conditions de travail idéales et qu'ils ne voient pas la nécessité de laisser trainer en longueur des négociations que leur association pourrait déclencher immédiatement.

En revanche, Goodenow sait très bien qu'il s'embarque dans une négociation corsée. Que les deux meilleurs joueurs de l'histoire de la Ligue nationale se retrouvent maintenant du côté patronal ne fait que compliquer les choses pour le directeur exécutif de l'AJLNH. Autant les deux hommes ont fait valser les millions de dollars sur la patinoire, autant sont-ils devenus des hommes d'affaires intransigeants.

Quand on joue avec l'argent des autres, il n'y a jamais de problèmes. Quand on doit fouiller dans le fonds de ses poches, c'est une toute autre histoire. Goodenow devrait suivre le conseil de Tony Amonte… et vite!

Manque de respect?

Un manque de respect ou encore une situation incontournable?

A prime abord, je croyais que Bob Hartley avait poussé trop loin son arrogance. Utilisé David Aebischer au lieu de Patrick Roy face à la meilleure formation de l'Association de l'est représente un manque de respect à l'endroit de Jacques Martin et de sa jeune troupe. Un manque de respect envers le public d'Ottawa.

«Nous avons préparé un agenda avant de quitter Denver pour ce voyage de quatre matchs dans l'est, et il était prévu que Aebischer jouerait contre Ottawa,» a lâché sèchement Hartley avant le match.

Les Sénateurs lui ont fait payer la note en disputant un match sans bavure. Non seulement ont-ils offert une solide prestation mais ils n'ont jamais laissé le moindre espoir d'une victoire aux joueurs de l'Avalanche. Ils ont dominé à ce point pendant que Aebischer avait effectivement le profil d'un gardien auxiliaire.

C'est après le match cependant que la décision de Hartley m'a apparu un peu plus compréhensible. Patrick Roy a été secoué par tous les événements qui ont marqué son passage à Montréal, par tous les événements qui ont suivi sa réaction inadmissible et irrespectueuse à l'endroit de mon camarade Bertrand Raymond.

Un brin de jasette avec le gardien de l'Avalanche n'a laissé aucun doute sur ses états d'âme. Un bonhomme passablement perturbé. Mais il est trop tard, le mal est fait, il a démasqué une partie de sa personnalité que les amateurs, qui l'ont chaleureusement applaudi, mardi soir, ne connaissaient pas.

Le départ de Ladouceur…

Pierre Ladouceur quitte le Canadien moins d'un an après avoir succédé à Bernard Brisset. Une démission qui étonne bien des gens parce qu'on croyait que l'ex-vice-président marketing chez McDonald's avait trouvé une niche dans le monde du hockey.

Ladouceur mentionne dans la lettre remise à Pierre Boivin qu'il abandonnait son poste pour des raisons familiales. Je ne crois qu'on puisse mettre en doute les explications qu'il a fournies pour expliquer son départ inattendu. Sauf que Ladouceur n'a jamais été un lâcheur et ce qui m'étonne c'est qu'il abandonne aussi rapidement.

Il y a plus que des raisons familiales derrière tout ça.

Ladouceur désirait changer l'atmosphère du Centre Molson, il avait ajouté des éléments particuliers mais le produit sur la patinoire, comme à l'époque de Bernard Brisset, a fait en sorte que toute initiative n'avait pas l'impact escompté.

Il aura aussi embauché un concepteur de Vancouver, un concepteur unilingue anglais, pour animer le tableau d'affichage. Or, ça n'aura sûrement pas été son meilleur coup. Mais, on ne pourra jamais l'accuser d'inertie. Il a tenté des expériences, il a cherché à animer le Centre Molson, il s'est retrouvé dans un monde particulier, un monde qui diffèrent totalement de la vente de produit de consommation.

Je lui souhaite bonne chance. Je sais que Pierre va trouver un poste qu'il lui va sur mesure.