(ESPN.com) - On commence à connaître le refrain.

Randy Jones s'est confondu en excuses après que sa mise en échec par derrière sur Patrice Bergeron eut presque laissé l'attaquant vedette des Bruins paralysé. Bergeron, qui s'en est tiré avec une commotion cérébrale et une fracture du nez, pourra revenir au jeu dans un mois.

Vous a-t-on mentionné que Jones était désolé? Vraiment désolé?

Comme Jesse Boulerice l'était après avoir presque décapité Ryan Kesler avec un double-échec au visage. Comme Steve Downie l'était après avoir tenté d'arracher la tête à Dean McAmmond.

Désolé, désolé, désolé.

Il n'y a même pas un mois d'écoulé à la saison et déjà, les Flyers de Philadelphie ont dû défendre trois de leurs joueurs qui ont perdu la tête et commis un geste impardonnable envers un adversaire.

Je suis prêt à admettre que la mise en échec de Jones sur Bergeron ne se compare pas aux deux autres incidents mentionnés plus haut, mais il ne faudrait pas commettre l'erreur de la banaliser. Prétendre que ce genre de coup se donne chaque soir dans la LNH serait d'ignorer complètement ce qui s'est passé samedi à Boston.

Jones pourchassait Bergeron alors que celui-ci se dirigeait vers la zone des Flyers. Tout ce temps, Bergeron faisait dos à son assaillant, ce qui n'a pas empêché Jones d'utiliser son avant-bras pour enfoncer la tête de Bergeron dans la bande.

N'en doutez surtout pas : si un joueur des Flyers, disons Daniel Brière, avait encaissé ce genre de mise en échec, l'organisation crierait encore au meurtre. En ne donnant que deux matchs de suspension à Jones, la Ligue a fait un pas en arrière dans sa volonté de se montrer sérieuse pour contrer les coups dangereux.

On a vanté le travail du directeur général Paul Holmgren et de l'entraîneur John Stevens pour avoir remis les Flyers sur les rails, mais finalement, ces trois incidents ne font que démontrer que cette organisation n'a aucun contrôle sur ses joueurs. Quelle autre conclusion peut-on en tirer? Après tout, trois hommes qu'ils ont évalués et à qui ils ont offert un contrat ont commis des gestes qui auraient pu mettre fin à la carrière de collègues.

La mentalité du hockey à Philadelphie est bien connue, elle remonte à l'époque des Broad Street Bullies. Elle fait partie de l'identité de la concession, qu'on le veuille ou non. Holmgren lui-même était reconnu comme l'un des joueurs les plus durs de la Ligue.

Quand la LNH décidera-t-elle qu'il est temps de changer cette mentalité?

Apparemment, deux incidents dont les conséquences auraient pu être dévastatrices n'ont pas suffi. Peut-être que le troisième incitera quelqu'un à lever la main et à prendre la parole.

Le moment serait idéal pour la LNH d'envoyer un message à ses 30 équipes : si vous ne pouvez pas contrôler vos joueurs, vous aussi en subirez les conséquences.

En début de saison, la NFL a mis à l'amende les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et leur a enlevé des choix au repêchage pour avoir espionné les tactiques des Jets de New York. C'était une sanction sévère et pourtant, personne n'avait été envoyé à l'hôpital.

Quand Colin Campbell, le préfet de discipline de la LNH, se penche sur un cas possible de suspension, il prend en considération les antécédents du joueur visé. Pourquoi ne pas faire la même chose pour les équipes? La deuxième fois qu'un joueur de la même équipe commet un geste grave, son entraîneur pourrait être suspendu pour cinq matchs. La troisième fois, commencer à priver l'organisation de quelques choix au repêchage.