Les premiers joueurs soupçonnés auront droit de parole.

Pas étonnant donc que plusieurs gardiens de la Ligue nationale ont pris la direction de Detroit, hier. Ils veulent " préparer leur défense " suite aux attaques répétées et aux accusations portées contre eux relativement à la détérioration du produit sur la surface de jeu.

Au fil des ans, ils sont devenus trop bons. Trop dominants. Alors dans le monde de Gary Bettman et de certains penseurs de la Ligue nationale, il faut s'attaquer aux meilleurs, leur rendre la tâche encore plus dure, plus compliquée. Il y a 15 ans, les attaquants menaient le jeu à leur guise. On leur offrait tous les avantages mais, parce qu'ils étaient justement trop puissants, il a fallu leur compliquer l'existence en modifiant certains règlements.

Pire encore, comme si ce n'était pas suffisant, l'administration Bettman devait se farcir neuf nouvelles équipes sur une période de 12 ans, diluant dangereusement le produit, permettant aussi à 200 joueurs de faire le saut dans la Ligue nationale alors qu'ils n'avaient pas le talent requis pour le faire les années précédentes.

Maintenant, on cherche des coupables… et on s'est tourné du côté des gardiens qui ont capitalisé sur les gaffes des penseurs du hockey pour devenir les rois et maîtres du jeu.

Par conséquent, ils auront à répondre de leurs actes. Pourquoi ont-ils réussi, au fil des ans, à intimider les meilleurs pointeurs du circuit au point que marquer 20 buts dans cette ligue est devenu pratiquement un haut fait d'armes?

Ils devront aussi répondre aux accusations qu'ils ont faussé les donnes en devenant les " Monsieur Michelin " du sport professionnel avec des équipements sophistiqués.
Les gardiens ont donc obtenu l'opportunité de faire connaître leur point de vue. Hier soir, à Detroit, ils devaient tenir une première réunion. Aujourd'hui, les discussions devraient se poursuivre et, demain, ils pourraient être entendus à la table des discussions.
On devinera qu'ils sont tout à fait en désaccord avec des filets agrandis. Ils auront un mal fou à modifier leur technique, à trouver des points de repère pour bien couvrir les angles. Ils sont d'accord au sujet de l'équipement, ils sont prêts à faire des concessions mais va-t-on interdire, du même coup, aux attaquants d'utiliser des bâtons synergies?
Il sera intéressant de voir si les gardiens pourraient apporter des arguments solides afin d'ouvrir les yeux aux penseurs du hockey professionnel qui refusent toujours de regarder dans la bonne direction, c'est-à-dire du côté du livre des règlements…

Goodenow : la pression…

Qu'on ait discuté pendant sept heures et que les joueurs se soient retirés pendant six heures, le point qu'on retient de la rencontre de lundi, c'est qu'on a profité de l'occasion pour faire un peu de défrichage. Qu'on est prêt à regarder des solutions qui permettront au hockey professionnel de relancer son produit tout en priant pour que la clientèle, écoeuré par la bataille de deux coqs, revienne aux amphithéâtres.

Les propriétaires, comme je le précisais au cours des derniers jours, veulent à tout prix éviter les joueurs de remplacement.

Les joueurs, de leur côté, veulent éviter une autre saison perdue. Et, sur ce plan, Bob Goodenow subit des pressions de toutes parts. Les joueurs s'impatientent et plusieurs d'entre eux font connaître leur mécontentement par le biais de leurs agents.

Et, parlant des agents, ils ne se gênent pas pour faire part à Goodenow et à son comité de direction, que leurs clients espèrent que les prochaines rencontres offriront une lueur d'espoir en vue d'un règlement. Goodenow doit réaliser qu'il n'a plus tellement d'argument pour menacer les propriétaires qui, jusqu'ici dans ce conflit, ont défié la stratégie des joueurs en refusant carrément de plier l'échine comme ils l'avaient fait, en 1994.

Goodenow croyait bien que Bettman et les proprios céderaient en décembre ou en janvier mais il s'est trompé sur toute la ligne et maintenant il doit trouver une solution pour s'en sortir sans trop de dommages.