La suspension imposée à Todd Bertuzzi devait avoir un impact considérable sur les patineurs, membres en règle de l'Association des joueurs de la Ligue nationale. Elle devait refroidir les esprits, elle devait imposer aux joueurs un sérieux examen de conscience relativement à leur comportement parfois barbare sur la patinoire.

Pourtant… C'est du pareil au même. Ça n'a absolument rien changé. Samedi soir, c'était Wade Belak, des Maple Leafs de Toronto, qui s'improvisait joueur de baseball et qui prenait un élan avec son bâton, sauf qu'au lieu d'une balle, c'était la tête et le cou du défenseur Ossi Vaananen, de l'Avalanche du Colorado, qui étaient les cibles. Plus tard en soirée, bagarre générale à Calgary entre les Flames et les Prédateurs. Lundi dernier, Chris Drury était écrasé, la tête contre la surface de jeu, par Joe Nieuwendyk alors qu'il avait perdu son casque. Deux jours plus tard, Daniel Brière recevait un coup de coude en plein visage du géant défenseur Andy Sutton, des Trashers d'Atlanta.

Pendant ce temps, Bob Goodenow ne fait rien. Il se balade d'un amphithéâtre à l'autre avec sa gueule de bois et il ne veut absolument rien commenter les événements de Vancouver, pas plus que les autres incidents qui se sont produits la semaine dernière. Dans un sens, il faut le comprendre, il ne veut pas commenter parce qu'il passe déjà pour un irresponsable et ouvrir la bouche ne ferait que le confirmer.

Au moins, il y a des joueurs qui ont encore à cœur le produit, je pense entre autres à Teemu Selanne qui, après le match de samedi soir à Toronto, affirmait : " Il est présentement du devoir des joueurs de prendre la situation en main, lançait-il. Nous n'avons pas à attendre que la Ligue nationale se manifeste de façon encore plus sévère et, de toute manière, reconnaissons qu'il s'agit d'un grave problème que les joueurs eux-mêmes et non la ligue doivent résoudre. Chaque équipe devrait tenir une réunion, les joueurs doivent s'impliquer parce que c'est le hockey qui en souffre, ce sont les joueurs qui passent pour des athlètes dangereux. "

J'espère que Goodenow s'arrêtera sur la proposition de Selanne. Après tout, ce sont les membres de son syndicat qui sont en train de ridiculiser leur gagne-pain…

L'important : la préparation

Le septième rang ou encore le sixième, et même le cinquième, dans une association aussi bien équilibrée que celle de l'Association de l'est, peu importe le classement général, il y a si peu d'écart entre les formations impliquées, sauf les Islanders de New York, que les positions de fin de saison n'auront pas une influence sur le déroulement du tournoi.

J'Imagine que dans l'esprit de Claude Julien, il retirerait une satisfaction particulière si le Canadien coiffait le classement de l'est mais, ce qu'il le préoccupe avant tout, c'est la préparation physique et mentale de son équipe. Au fil des dernières années, il a été démontré souvent que l'avantage de la patinoire ne constituait plus un facteur d'une si grande importance même si tous les entraîneurs vous diront qu'ils préféreraient disputer un septième et décisif match sur leur patinoire.

Parité exige, ce sont les petits détails qui détermineront les gagnants. Ce sont les formations les mieux préparées à une compétition féroce, celles qui n'hésiteront pas à payer le prix pour chaque pouce sur la surface de jeu, qui se démarqueront. Le pilote du Canadien sait qu'il entreprendra les séries éliminatoires avec l'un des deux meilleurs gardiens du groupe des huit finalistes. C'est déjà un avantage et pas étonnant que les autres formations de l'est veulent éviter le Canadien à tout prix en lever de rideau. Par conséquent, Julien qui a donné congé à sa troupe avant d'entreprendre le dernier parcours du calendrier, se propose des expériences lors des six derniers matchs. Il est clair également que certains joueurs devront multiplier les efforts pour être de la formation partante quand le tournoi s'ébranlera le 7 avril.


Le hockey canadien

Peut-être qu'au 48e étage de l'édifice habitant les bureaux de la Ligue nationale, rue des Amériques, à New York, Gary Bettman réalise de plus en plus que le hockey au Canada connaît un essor inespéré. Il se pourrait que les six concessions canadiennes participent aux séries éliminatoires, les Oilers étant la seule formation en danger, et que pendant tout ce temps, Bettman sera privé de ses trois grands marchés américains : New York, Chicago et Los Angeles.

Pure coïncidence? Peut-être! Mais, arrêtons-nous sur les efforts déployés par les dirigeants des formations canadiennes qui ne lancent pas leur argent par les fenêtres et qui présentent une gestion réfléchie avant des plans directeurs. Bettman et ses penseurs devraient se tourner vers les concessions canadiennes pour dresser un plan d'affaires efficace. Ça lui éviterait de dire des commentaires aussi ridicules que : " Ted Leonsis mérite beaucoup de considération pour ce qu'il vient de faire. Ça prenait du courage pour effectuer des changements aussi draconiens afin de redresser sa concession. "