OTTAWA - En plusieurs occasions, les dirigeants du Canadien ont claironné qu'il fallait absolument que les hommes de hockey adoptent la gestion administrative des Devils du New Jersey.

+ Repêchage astucieux
+ Développement des joueurs dans un réseau de filiales
+ Application d'une échelle salariale bien structurée
+ Effectuer des transactions à un moment stratégique

Un cahier de charge impressionnant pour une organisation qui ne parvient plus à sortir des bas-fonds du classement, qui possède une relève pas très reluisante et qui voit la valeur de ses patineurs s'amenuiser au fur et à mesure que les défaites s'accumulent.

Il faudra un miracle pour arriver à respecter le plan de gestion des champions de la Coupe Stanley. Il faudra un miracle et surtout des années, plusieurs années. On n'adopte pas un tel plan sans avoir, au préalable, une base intéressante. Sans avoir dans les ligues mineures des jeunes patineurs capables de faire le saut rapidement et devenir des acteurs de premier plan.

On ne peut préconiser un tel plan après avoir loupé tellement d'occasions sur le marché des transactions ou encore à la table du repêchage universel. On ne peut pas s'accomoder d'un tel plan quand on a repêché Jason Ward au lieu de Marian Hossa. Ou encore Eric Chouinard (remarquez bien qu'on ne sait toujours pas ce qu'il peut faire dans la LNH) à la place de Simon Gagné.

S'il y a un modèle que le Canadien, dans un premier temps, devrait chercher à plagier, c'est bien celui des Oilers, l'équipe qu'il affrontera ce soir. D'autant plus que le marché des joueurs autonomes avec restriction est considéré comme zone interdite par les propriétaires, qui ont découvert des failles dans la convention de travail qui font très mal paraître le directeur exécutif de l'Association des joueurs, Bob Golodenow. Pourquoi les Oilers?

Parce qu'ils ont été aussi lamentables à la table du repêchage universel que le Tricolore.

Un rapide coup d'oeil :

+ 1990 : Aucun joueur n'a gradué
+ 1991 : Tyler Wright et Martin Rucinsky : les deux échangés
+ 1992 : Kirk Maltby, Joaquin Cage
+ 1993 : Jason Arnott (Guerin - Carter), Miroslav Satan (à Buffalo)
+ 1994 : Jason Bonsignore (échangé à Tampa), Ryan Smyth
+ 1995 : Steve Kelly (échangé), George Laraque
+ 1996 : Boyd Devereaux (a Detroit), Tom Poti
+ 1997 : Aucun n'a gradué
+ 1998 : Aucun n'a gradué
+ 1999 : Aucun n'a gradué
+ 2000 : Aucun n'a gradué

Rien de bien impressionnant. Comme le Canadien. Et, pourtant, les Oilers, sans réaliser de miracle, parviennent à maintenir le pas dans la super puissante association de l'ouest. Ils tiennent le coup parce que Glen Sather a laissé un bel héritage et parce que Kevin Lowe apprend rapidement. Sather a toujours réussi à colmater les brèches avec des transactions réfléchies, avec un budget répondant aux exigences des équipes des petits marchés. Aujourd'hui, Kevin Lowe ne craint pas de briser l'un des meilleurs trios de la Ligue nationale en expédiant Bill Guerin à Boston en retour du rapide Anson Carter, une question de système de jeu mais surtout une question économique.

Le plus court chemin pour André Savard serait pas mal mieux d'utiliser le concept des Oilers plutôt que de se rabattre sur la gestion des Oilers. Mais, encore faudra-t-il que les transactions qu'il va concocter dans les prochaines semaines devront être à l'opposé de celle réalisées il y a trois et quatre ans.

Il doit trouver un moyen pour hausser la valeur de Trevor Linden.

Il doit persuader ses homologues que ses patineurs sont supérieurs à l'évaluation du marché.

Il doit se montrer aussi rusé que Sather l'était lorsqu'il exploitait une équipe dans un marché difficile et sans trop de ressources!

Rebonjour Eric!

Eric a obtenu la permission de reprendre le collier.

Il n'y a plus de séquelles aux six commotions cérébrales qu'il a subies depuis le début de sa carrière jusqu'à ce qu'il se fasse " ramasser " à la Scott Stevens.

Entre-temps, il veut jouer mais il n'a pas d'équipe. C'est Bobby Clarke qui décidera et le grand patron des Flyers de Philadelphie veut un retour sur son investissement. Lindros veut jouer à Toronto. Parfait, mais Clarke à l'intention d'expédier une facture salée aux Leafs.

Au fait, j'espère que le Canadien et André Savard ont fait des démarches auprès de Clarke et des Flyers pour obtenir plus de détails sur les exigences des Flyers, sur les intentions de l'organisation et aussi sur la possibilité de pouvoir discuter avec Lindros.

Pourquoi pas?

Si on veut relancer une concession, il faut nécessairement un coup fumant!

J'imagine que l'embauche de Lindros s'effectuera sur une série de conditions à laquelle se grefferont des sommes d'argent. Tant de dollars pour disputer 30 matches, encore plus pour 40 matches, vous saisissez. Alors, ça vaut la peine de tenter sa chance.

Il faut bien comprendre que pour suivre l'exemple des Oilers, il faut un joueur de centre de premier plan. Edmonton compte sur Doug Weight.

Le Canadien mise sur... oups!