Des expertes affirment que les parents de jeunes hockeyeurs, qui sont certainement secoués par le nouveau scandale d'agressions sexuelles touchant les Blackhawks de Chicago, peuvent questionner les organisations sportives pour savoir ce qu'elles font pour assurer la sécurité des jeunes athlètes.

Kyle Beach, originaire de North Vancouver, s'est dévoilé comme l'un des accusateurs de l'enquête sur les agressions sexuelles au sein des Blackhawks de Chicago, qui a créé une onde de choc dans toute la Ligue nationale de hockey (LNH).

Kyle Beach a déclaré à TSN qu'il s'était senti abandonné par l'équipe dans les jours qui ont suivi l'agression sexuelle présumée par un entraîneur-vidéo en 2010, alors qu'il était âgé de 20 ans.

La cheffe de la direction du Centre de règlement des différends sportifs du Canada souligne que les accusations concernant la gestion des allégations d'agression sexuelle par les Blackhawks de Chicago font ressortir un peu partout les inquiétudes concernant la sécurité des joueurs, des ligues professionnelles aux patinoires communautaires.

« Si cela peut arriver à un adulte... imaginez à quel point les enfants sont vulnérables dans le sport, a souligné Marie-Claude Asselin. Si c'est ce qui arrive à un joueur de hockey professionnel, alors que se passe-t-il dans les arénas et les patinoires communautaires? »

Gretchen Kerr, doyenne du programme de kinésiologie et d'éducation physique de l'Université de Toronto, affirme que l'inconduite sexuelle est souvent sous-déclarée, et qu'il est donc difficile d'évaluer à quel point elle est répandue dans le sport. Mais elle dit que la recherche suggère qu'il s'agit d'une composante d'un problème systémique d'abus contre les athlètes.

« Les abus sexuels se produisent, mais pas aussi fréquemment que les formes psychologiques de préjudice, déclare Mme Kerr. Il existe des stratégies utilisées pour développer le talent chez les jeunes qui peuvent être potentiellement nuisibles psychologiquement. »

« Il incombe vraiment aux organisations sportives d'assurer la sécurité des jeunes, affirme Mme Kerr. Je pense que c'est là que les questions devraient se concentrer. »

Lorraine Lafrenière, cheffe de la direction de l'Association canadienne des entraîneurs, encourage les parents à questionner les organisations sportives sur leurs politiques de prévention des abus sexuels.

Elle suggère des questions telles que: Quel type de formation est disponible pour les entraîneurs et les athlètes? Existe-t-il un moyen de signaler les plaintes à une partie indépendante? L'organisation a-t-elle une "règle de deux", ce qui signifie qu'il doit y avoir au moins deux adultes et deux enfants présents à tout moment?

« Nous devons considérer la remise en question des politiques d'un club non pas comme des questions de suspicion, mais simplement comme des questions sur une responsabilité partagée dans un sport sain pour tous les participants », fait valoir Mme Lafrenière.

Signy Arnason, directrice générale adjointe au Centre canadien de protection de l'enfance, exhorte les parents à être à l'affût des interactions inappropriées entre les entraîneurs et les jeunes athlètes, comme les contacts physiques, les blagues à caractère sexuel, l'attention excessive ou les tentatives d'isoler un enfant.

Mme Arnason estime que les parents devraient impliquer leurs enfants dans des discussions sur les comportements sains et les limites à respecter, et sur la façon dont ils peuvent obtenir de l'aide s'ils se sentent mal à l'aise. Mais elle dit que ces conversations doivent être adaptées à l'âge et non enracinées dans la peur.

« En fait, il ne s'agit pas de sport, affirme-t-elle. Il s'agit de ces environnements où les individus vont avoir accès aux enfants, et de s'assurer, en tant qu'adultes, que nous mettons tous les systèmes appropriés en place pour répondre à ce type de problèmes. »