(RDS) - Il y a de quoi se secouer la tête dans tous les sens et ma foi, bien à l'abri des regards, c'est à se demander si Peter Laviolette et ses joueurs ne le font pas à répétition depuis le début des présentes séries. Les Hurricanes de la Caroline ont profité encore une fois d'une conjugaison d'événements exceptionnelle lors du premier match de la finale de la Coupe Stanley et nul doute qu'à l'issue du premier affrontement, ils ont fait un pas de géant vers la grande conquête.

Après la blessure à Saku Koivu, qui fut à l'origine de l'effondrement du Canadien, après avoir affronté des Devils du New Jersey méconnaissables tant ils étaient médiocres en deuxième ronde, après avoir profité de l'absence de quatre défenseurs réguliers et du centre Tim Connolly des Sabres lors du match ultime en finale d'association, voilà qu'ils viennent de voir disparaître le principal obstacle qui se dressait devant eux au début de la grande finale, soit le gardien Dwayne Roloson des Oilers. Si le vieux Forum de Montréal a déjà abrité des fantômes, il faut croire que les Hurricanes, eux, ont les astronomes de leur bord! Car à n'en pas douter, les planètes semblent parfaitement alignées cette fois en faveur de la Caroline.

Cela dit, il ne faut certainement pas discréditer le succès qu'ils ont obtenu jusqu'ici en séries. Maintes fois envoyés au tapis, les Hurricanes ont toujours su se relever avec panache pour renverser l'adversaire. La plupart du temps, c'est un tout jeune gardien de 22 ans qui fut à l'origine de ces remontées, en frustrant l'adversaire qui cherchait à porter le coup fatal. Lors du premier match, après que Rod Brind'Amour eut marqué le premier but de son équipe, Cam Ward a été étincelant, empêchant ainsi les Oilers de placer le match hors de portée des Hurricanes. Avec ses arrêts importants, tout au long des séries, Ward est directement responsable du fait que les ‘Canes ont remporté 7 victoires jusqu'ici en ayant accordé le premier but à l'autre équipe.

L'autre facteur d'importance, c'est évidemment le jeu exceptionnel du vétéran Brind'Amour. Avec un temps d'utilisation comparable aux bons défenseurs de la Ligue, employé dans toutes les missions délicates, il vient de prouver, lors de ces séries, pourquoi Peter Laviolette disait de lui qu'il était le joueur le plus utile à son équipe en saison régulière, malgré les statistiques éloquentes d'Eric Staal.

Quelques réflexions

Les Oilers d'Edmonton devraient revoir à répétition la reprise de la 2e période du premier match. Ils ont été remarquables dans le contrôle du jeu et dans leur mission d'étouffer les attaquants des Hurricanes. S'ils parviennent à refaire la même chose lors des prochaines rencontres, ils pourraient alors réduire, en partie, les effets de la perte de Roloson et qui sait, prolonger la série.

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Les Oilers sont toujours aussi « relax ». Les joueurs déambulent allègrement en jeans ou en bermudas dans le lobby de l'hôtel Embassy Suites où nous logeons, en banlieue de Raleigh. Kevin Lowe nous salue et vient faire un brin de jasette avec nous dès qu'il en a l'occasion. Les joueurs et entraîneurs prennent le petit déjeuner dans l'aire centrale de l'hôtel, au cœur même de la clientèle régulière. Igor Ulanov et quelques réservistes sont venus s'entraîner dans le petit gymnase de l'établissement et n'a jamais hésité à prendre des nouvelles de Montréal et de RDS tout en soulevant ses poids et haltères, lundi. Un portrait à la fois civilisé et décontracté qui pourrait bien être celui du Canadien sous Guy Carbonneau…

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Avec sa barbe des séries, ses petites lunettes arrondies, sa casquette bien enfoncée sur sa tête, sa petite taille et ses épaules découpées, Sergeï Samsonov ressemble vraiment à Jacques Villeneuve. Il a peut-être un peu plus de cheveux que Jacques mais il reste qu'au premier coup d'œil, il y a assurément une ressemblance qui ne trompe pas