Sans vouloir revenir dans le passé inutilement, Alain Vigneault avait prédit l'actuelle série de succès du Canadien lorsqu'il a rencontré la presse quelques jours après son congédiement. Oui, Vigneault avait vu juste mais à la différence, que Michel Therrien arrive à ses fins en faisant énormément confiance aux jeunes; ce qui fouette peut-être certains vétérans comme Martin Rucinsky et Brian Savage.

En uniforme dans seulement cinq matchs sur vingt (dont deux a
l'attaque) sous l'ancien régime, Stéphane Robidas n'a pas raté un seul rendez-vous depuis la venue de Therrien qui l'utilise d'ailleurs a
profusion. Le défenseur recrue a hérité de responsabilités importantes dès l'arrivée du nouvel entraîneur. Il a sa place sur les unités spéciales et on lui fait confiance dans les moments critiques. Comment faire autrement car Robidas joue avec l'assurance d'un vétéran et on peut se demander pourquoi Alain Vigneault l'a t-il ainsi ignoré? Surtout que le jeune homme avait connu un camp d'entraînement exceptionnel aux yeux de tous.

"Je ne sais pas et on ne saura jamais ce qui aurait pu arriver si Alain était demeuré en poste. Il m'avait quand même utilisé lors des deux derniers matchs avant d'être congédié. C'est certain que Michel me connaît plus mais je ne m'attendais pas à jouer autant. Je suis surpris mais surtout très content", de raconter Robidas. Reconnu pour aimer diriger de gros joueurs costauds au style agressif, Therrien ne cache cependant pas son admiration pour Robidas qui ne fait que 5 pieds et onze pouces. "C'est un gars qui se sacrifie tellement pour l'équipe. Il exécute les jeux sachant très bien qu'il se fera frapper par la suite. Il donne beaucoup de mises-en-échec mais en reçoit aussi énormément. C'est un petit défenseur qui joue comme un gros. C'est un gars qui paye le prix" de dire le pilote du Tricolore.


Dans chacune des cinq dernières rencontres, Robidas a joué pendant plus de vingt minutes. A Vancouver, contre les Canucks il a passé 26:10 minutes sur la glace et seul Eric Weinrich a vu plus d'action que lui ce soir-là. "Je n'hésite pas à l'employer sur les unités spéciales car c'est un joueur très intelligent" d'expliquer Therrien qui ne se dit pas impressionné outre mesure par la qualité du jeu de Robidas, car pour l'avoir dirigé pendant deux saisons dans la Ligue américaine, il savait très bien que le jeune pouvait fort bien se tirer d'affaires dans la Ligue nationale. Mais depuis six matchs, il n'y a pas que Robidas qui a bien su tirer son épingle du jeu...Michel Therrien aussi, avouons-le.