QUÉBEC - Les Generals d'Oshawa n'ont plus qu'un match à gagner pour mettre fin à une disette de 25 ans sans remporter la Coupe Memorial. Un tel tour de force viendrait redorer le blason d'une glorieuse organisation, par laquelle sont passés Bobby Orr, Eric Lindros et John Tavares, et mettre un peu de baume sur une région qui s'est déjà portée beaucoup mieux.

La vie est dure à Oshawa, une ville où l'industrie automobile a déjà occupé une très grande place, ce qui n'est plus nécessairement le cas aujourd'hui. Il y a un peu moins de 30 ans, l'usine General Motors comptait quelque 15 000 employés; en décembre prochain, elle n'en utilisera que 2 500 après que l'entreprise eut annoncé, en avril, le licenciement de 1000 ouvriers.

Quelque 12 heures après que ses jeunes joueurs eurent mérité un laissez-passer vers la grande finale grâce à leur victoire de 2-1 contre les Rockets de Kelowna, l'entraîneur-chef des Generals, DJ Smith, a eu une pensée pour la population de sa ville d'adoption.

« En ce moment, les gens vivent pour les Generals d'Oshawa, a confié Smith, qui est originaire de Windsor. C'est tellement dur sur le plan économique, et pour ce que ça peut leur apporter, ils nous suivent. Nous aimerions ramener le trophée à la maison et leur donner un peu de bonheur.

« Plusieurs de nos partisans ont fait le voyage, et je pense qu'il y en a beaucoup d'autres qui vont s'ajouter dimanche. La vie n'est pas facile en ce moment, mais ils trouvent le moyen de mettre des sous de côté pour venir ici », ajoute Smith, qui craint des répercussions au niveau des assistances la saison prochaine.

Talent local d'abord

En cours de route cette saison, les Generals ont mis le paquet pour bâtir un club qui pourrait faire graver son nom sur la coupe Memorial pour la première fois depuis le passage de Lindros il y a un quart de siècle.

En plus de Michael McCarron, les Generals ont acquis Matt Mistele, Brent Pedersen et Dakota Mermis, des éléments de qualité, reconnaît Smith.

Ce faisant, ils ont, à toutes fins pratiques, vidé leur banque de choix au repêchage. À la suite de toutes leurs transactions, les Generals se retrouvent, pour l'instant, sans choix de deuxième tour d'ici 2022, et sans sélection de troisième ronde d'ici 2020.

« J'ai toujours pensé que vos meilleurs joueurs doivent avoir grandi chez vous. Il faut qu'ils proviennent de vos choix au repêchage. Ici, c'est le cas avec Michael Dal Colle, Cole Cassels, Josh Brown, Ken Appleby. Ils forment le coeur de notre équipe et ils ont grandi avec les Generals du début à la fin. Ce sont eux qui font vivre notre vestiaire », mentionne Smith.

Souvenirs du Colisée

En attendant la grande finale dimanche, Smith et ses joueurs auront tout le loisir de découvrir Québec, une ville que l'entraîneur-chef des Generals adore. Aujourd'hui âgé de 38 ans, il aura la chance de voir la Vieille Capitale sous un angle différent de celui qu'il avait lorsqu'il s'y était pointé à titre de joueur pee-wee, avec une équipe de Windsor.

Smith a gardé de précieux souvenirs de ce passage, à l'exception d'un moment.

« J'ai participé au Tournoi pee-wee en 1989, et nous avions perdu en deuxième ronde contre une équipe de Surrey, en Colombie-Britannique. J'en suis encore secoué! », a-t-il lancé.

« Ce fut probablement la plus belle semaine pendant que je jouais au hockey mineur, a-t-il enchaîné. Je me rappelle qu'ils avaient lancé des frisbees après le match. Le Bonhomme était là. C'est le plus beau tournoi auquel j'ai participé. C'était incroyable. »