Dimanche soir à Windsor, les Spitfires sont devenus la septième équipe hôtesse de l’histoire à remporter le tournoi de la Coupe Memorial après avoir auparavant été éliminés dans les séries éliminatoires de sa propre ligue. Les « Spits » battent aussi le record pour une équipe gagnante en ce qui a trait au délai entre l’élimination et la conquête : 44 jours d’entraînement sans jouer, c’est long!

Tous les joueurs s’accordaient toutefois pour dire hier que l’attente en a valu la peine. Pour les Otters d’Erie, il s’agit d’une amère déception. Cette équipe vient de connaître quatre saisons de suite de 50 victoires (202 au total en quatre ans). Elle a aligné des joueurs comme Conor McDavid, Dylan Strome, Alex DeBrincat, mais n’aura pas été capable de gagner le gros trophée et le dernier match de la saison.

Quand vient  le moment de tracer le bilan de cette 99e Coupe Memorial, on se doit de constater quelques faits. D’abord la domination des deux équipes de la Ligue de l’Ontario, qui, au final, auront conservé un dossier combiné de sept gains contre deux échecs, les deux revers subis lors des deux affrontements contre les rivaux de leur ligue respective.

D’ailleurs, pour la première fois de son histoire, l’OHL va chercher une troisième Coupe Memorial de suite après les conquêtes d’Oshawa à Québec il y a deux ans et de London l’an dernier à Red Deer.

On en a parlé à quelques reprises cette saison : l’Association ouest de la Ligue de l’Ontario était extrêmement puissante. D’ailleurs certains observateurs, et ce sans manquer de respect aux équipes des deux autres ligues, soutiennent que les cinq meilleures équipes de l’entière Ligue canadienne se trouvaient peut-être en Ontario cette année et toutes dans la même association. Au fond, la finale d’hier soir opposait les équipes classées 1re et 5e dans cette conférence de l’Ouest ontarien. Au matin du 21 mars, dans l’ordre, le classement dans cette infernale association se lisait comme suit : 1- Erie (103 points), 2- Owen Sound (102), 3- Sault Ste-Marie (100), 4- London (99), 5- Windsor (90).

En séries, dès le 1er tour, les Spitfires (5e) sont tombés en sept matchs face aux Knights de London (4e), qui eux-mêmes ont subi le même sort face aux Otters d’Erie (1er) en 2e ronde. Le 7e match s’est d’ailleurs terminé en prolongation.

Pendant ce temps Owen Sound (2e) prenait la mesure de Sault Ste-Marie (3e) en six matchs.  En finale d’association, ce que tous les observateurs en Ontario considéraient comme la VRAIE finale du circuit, les Otters ont éliminé l’Attack d’Owen Sound en six matchs. Certes, les Otters avaient encore Mississauga (3e dans l’Est) sur leur chemin pour la finale du circuit,  mais on était presque certain de la victoire de l’équipe américaine avant le début de cette série. Les Otters ont finalement gagné en cinq matchs.

On peut donc affirmer sans crainte de se tromper que n’importe laquelle des cinq formations de cette puissante Association ouest de l’OHL auraient fait belle figure au Tournoi de la Coupe Memorial.  Autant les Otters que les Spitfires ont dû faire face à beaucoup d’adversité en saison et en séries et cette adversité leur aura sans doute été bénéfique dans le tournoi qui s’est terminé hier. 

Si on compare la situation de ces deux équipes à celles des représentants de la LHJMQ, les Sea Dogs de Saint John il y a un monde de différence.  Les Sea Dogs ont traversé les quatre rondes éliminatoires en 18 matchs, ne subissant que deux revers face aux Saguenéens en 3e ronde.  Quand l’adversité s’est pointée véritablement pour la première fois, à Windsor, on a senti l’équipe du Nouveau-Brunswick jouer sur les talons et très nerveusement. On ne peut rien y changer mais des séries plus féroces dans le circuit Courteau auraient peut-être mieux préparé la troupe de Danny Flynn au tournoi final. Ce n’est évidemment ici qu’une hypothèse parmi tant d’autres...