QUÉBEC – Les preneurs au livre de Las Vegas ne vous le conseilleraient sans doute pas, mais Phillippe Boucher vous prévient, ne pariez pas contre sa troupe ce soir face aux Rockets de Kelowna.

Et ce même si ses Remparts de Québec disputeront à compter de 19 h 30 un troisième match en autant de soirées à la Coupe Memorial, avec cette fois pour enjeu une place en finale face aux Generals d’Oshawa.

« Je l’ai dit hier soir, ne doutez pas de nos joueurs. Je ne sais pas quels sont les pronostics à Vegas et les parieurs sont peut-être contre nous, mais tout le monde a parié contre nous durant toute l’année et jusqu’à date, on a prouvé qu’on est capable de se mesurer à tout le monde. C’est ce qu’on va faire ce soir », promet l’entraîneur-chef au lendemain de sa victoire de 5-2 sur l’Océanic de Rimouski lors du match de bris d’égalité.

« Il reste plein d’essence. Assez d’essence pour 60 minutes de jeu et même plus si on en a besoin », assure quant à lui le capitaine Kurt Etchegary, le porte-voix de tout un vestiaire pour une deuxième journée consécutive.

Le réservoir est peut-être plein aux dires de l’équipe hôte, mais il reste que cette dernière est amochée, comme le concédait d’ailleurs Boucher jeudi au terme du plus récent triomphe des siens.

« Je vous ferai la liste des gars blessés près le tournoi, vous allez être impressionnés », avait-il lancé aux journalistes.

Les joueurs des Remparts auront beau cogner à la porte de la chambre d’hôtel du thérapeute athlétique de l’équipe toute la journée, les mains de Steve Bélanger ne peuvent soulager tous les maux.

N’empêche, la formation québécoise devrait afficher le même visage que la veille au moment de la mise en jeu initiale, assure Boucher, qui n’est toutefois pas à l’abri d’un pépin de dernière minute, prévient-il.

Jouer à l’opossum

Si l’état de santé des Remparts est de notoriété publique dans les entrailles du Colisée, il suscite néanmoins le doute dans la tête de l’entraîneur-chef qui leur fera face dans quelques heures.

« C’est à se demander s’ils ne jouent pas à l’opossum », s’interroge le pilote des Rockets Dan Lambert, faisant référence à la capacité du petit marsupial à faire le mort pour tromper ses prédateurs.

Mais que les Remparts soient mal en point ou non, Lambert en fait la promesse, la performance de ses joueurs sera bien supérieure à celle offerte dans le revers de 4-3 infligé en tout début de tournoi par les Québécois.

« Il y a eu des moments où on était bons, et d’autres où on avait l’air nerveux. On n’a pas joué notre style pendant 60 minutes. C’est le genre de partie que ça va prendre. »

« C’était l’un de pires match que nous avons joué en tant qu’équipe depuis mon arrivée, estime pour sa part l’attaquant allemand Leon Draisaitl. On n’était pas bons et on n’a pas commencé le match de la façon appropriée. Dans un tournoi de la sorte, c’est difficile de rebondir d’une telle défaite, mais je pense que ce sera une tout autre histoire ce soir. »

Après deux jours complets de congé, Draisaitl et ses coéquipiers espèrent donc que ce privilège d’avoir conclu la phase préliminaire au deuxième rang leur sera utile.

« Avoir du repos c’est toujours apprécié, spécialement à ce temps-ci de l’année, rappelle l’espoir des Oilers d’Edmonton. Tout le monde a joué beaucoup de matchs durant la saison et on éprouve tous un peu de fatigue, mais c’est la même chose pour tous. »

Philippe Boucher ne pourrait être plus d’accord.

« Nos gars sont sur l’adrénaline, en plus d’être confiants et d’avoir hâte de jouer. Ils (les Rockets) sont pour leur part sur la glace et sont reposés. C’est quoi le mix parfait? Je ne sais pas, mais on va le savoir ce soir », a observé Boucher alors que les Rockets s’entraînaient toujours sur la patinoire de son domicile.

À Tkachev de se racheter

Après le réveil de quelques-uns de ses piliers offensifs face à l’Océanic, notamment Jérôme Verrier, Anthony Duclair et Marc-Olivier Roy, le pilote des Remparts est à tout le moins en droit de s’attendre à un bien meilleur effort de Vladimir Tkachev.

Sans but à ses 11 derniers matchs, l’attaquant russe s’est fait remarquer pour les mauvaises raisons face à l’Océanic. Coupable d’un revirement en plein centre de la glace, Tkachev n’a alors pas jugé bon de se replier en défense pour empêcher François Beauchemin de mettre la table au but égalisateur de Jérémy Lépine en deuxième période.

Appuyant sa tête sur ses gants à son retour au banc, Tkachev y a passé le reste de la rencontre, à l’exception d’une courte présence sur le jeu de puissance.

« Le langage corporel de certains joueurs peut parfois être frustrant pour un entraîneur ou pour les gens qui regardent. On ne se le cachera pas, on essaie au sein de notre équipe de limiter cela, mais quand ça arrive dans un match comme celui d’hier, c’est impardonnable », admet Boucher.

Mais dans un tournoi aussi court où le prochain match en est toujours un sans lendemain ou presque, Boucher ne peut s’en permettre d’en vouloir éternellement à un joueur aussi menaçant quand le coeur lui en dit. La pénitence a assez duré.

« Vous allez le voir sur la glace ce soir, garantit Boucher. Il peut gagner un match à lui seul et on va lui donner la chance de le faire », annonce Boucher, qui dirigera un troisième match en autant de soirées pour la troisième fois de la saison. En chaque occasion, les Remparts ont signé la victoire.

La Coupe Memorial, c'est toutefois bien différent de la saison.