Nicolas Roy a grandi dans la petite ville rurale d'Amos, où s'épanouissent paisiblement 12 800 âmes. Une petite communauté située en bordure de la rivière Harricana, tout juste au nord de Rouyn-Noranda et Val-d'Or, où un jeune garçon peut grandir dans un anonymat relatif, loin du bouillonnement des grandes villes.

Les particularités de cette ville se retrouvent dans ce jeune homme de 17 ans qui évolue en attaque pour les Saguenéens de Chicoutimi: réservé, discret et modeste.

« Il est très gêné, admet l'entraîneur-chef des Saguenéens Patrice Bosch à propos de son jeune prodige. Il ne fait pas de bruit dans le vestiaire. Il est tranquille. Il ne veut pas se retrouver à l'avant-plan. »

Le joueur de six pieds, quatre pouces et 202 livres a dû composer avec cette réalité depuis qu'il a été sélectionné au premier rang de la séance de repêchage de la LHJMQ en 2013 par les Screaming Eagles de Cap-Breton, une équipe à laquelle il n'a pu se rapporter pour des motifs académiques avant d'être échangé aux Saguenéens en septembre.

Et l'attention sur lui s'est décuplée depuis que les Services internationaux de recrutement ont indiqué dans leur plus récent rapport publié au début du mois que Roy pourrait être repêché tôt en première ronde de l'encan de la LNH en 2015. Il était le meilleur espoir de la LHJMQ, au 16e échelon, parmi un groupe de 30 espoirs provenant des quatre coins du monde.

« J'essaie juste de faire de mon mieux », assure Roy, qui s'est illustré avec Équipe Canada lors du tournoi Ivan Hlinka en août. Il a notamment amassé cinq points en cinq matchs. « Donc quand tu entends des choses comme ça, c'est toujours fantastique. »

Mais ses statistiques offensives en saison régulière ne sont pas à la hauteur des attentes, du moins pas pour un espoir aussi bien classé que Roy. Après une excellente saison recrue en 2013-14 au cours de laquelle il a amassé 16 buts et 25 passes en 63 matchs, Roy n'a obtenu que cinq points à ses 14 premiers duels de la campagne. La direction des Sags insiste cependant pour dire qu'il s'agit simplement d'une malchance.

« Il est dans une position précaire », souligne le directeur général Marc Fortier à propos de Roy, qui a joué de nombreuses minutes au cours des dernières semaines contre le meilleur trio adverse en l'absence du joueur de centre Laurent Dauphin, blessé. « Ne le jugez pas tout de suite, parce que je suis certain qu'au fur et à mesure que la saison se déroulera, il retrouvera ses marques. »