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« C'est dégueulasse » - François Legault

François Legault François Legault - PC
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QUÉBEC - Le premier ministre François Legault demande à la Ligue de hockey junior majeur du Québec de s'expliquer publiquement sur les initiations brutales et dégradantes mises au jour dans un récent jugement de la Cour supérieure de l'Ontario.

« C'est dégueulasse, c'est dégueulasse, a lancé le premier ministre en conférence de presse, mardi, à l'Assemblée nationale. La Ligue junior majeur du Québec, il est temps qu'ils s'expliquent. Je n'accepte pas qu'ils ne répondent pas à vos demandes d'entrevue. C'est très grave ce qui est arrivé à des jeunes », a-t-il laissé tomber, rageur, en quittant la salle de conférence.

Un peu plus tôt, sa ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, s'en est remise au mécanisme qu'elle a mis en place en novembre 2020 pour traiter des gestes inacceptables qui ont choqué le Canada entier.

Mme Charest a dit croire que l'officier indépendant des plaintes devrait être en mesure de traiter du dossier.

« Il y a des choses que j'ai mises en place depuis que je suis arrivée, notamment avec l'officier indépendant des plaintes. Je pense que c'est un pas dans la bonne direction parce que ça donne une voix aux victimes (?) pour qu'enfin, ces situations soient prises en charge », a-t-elle déclaré mardi lors d'une mêlée de presse à l'Assemblée nationale.

« Avec l'officier indépendant des plaintes, on a mis en place la politique d'intégrité, donc les fédérations doivent se doter d'une politique d'intégrité qui fait en sorte que l'environnement soit exempt d'abus, d'accablement, d'intimidation. »

Mme Charest, selon qui les dénonciations à elles seules « font beaucoup de chemin », n'a pas caché sa répugnance face aux gestes extrêmement troublants rapportés dans le jugement. « De voir l'indignation de tous et chacun, j'en ai encore le souffle coupé d'avoir lu ce qu'on a lu hier. »

Il ne fait aucun doute, selon la ministre, que « des situations comme on a vu hier (lundi), c'est de l'intimidation, des agressions qui, évidemment, ne doivent pas arriver. Les fédérations doivent se doter d'une politique pour que ça ne se reproduise pas. »

« C'est sûr qu'il faut que ça change. Je pense que de moins en moins on accepte. On entend des situations qui se sont passées quand même dans le passé et là elles refont surface et cette indignation populaire va contribuer, à mon avis, à un changement de culture », a-t-elle dit.

Québec solidaire demande pour sa part de convoquer les dirigeants de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) en commission parlementaire.

Un peu plus tôt,le député Vincent Marissal avait annoncé en point de presse avoir envoyé une lettre à la commission de la culture et des communications afin qu'elle se saisisse d'un mandat d'initiative.

Mme Charest n'a pas fermé la porte à cette idée, tout en rappelant que « ça appartient à la commission de prendre cette décision ».

D'anciens joueurs de hockey junior ont vécu des abus, des violences sexuelles et des actes de discrimination, selon ce que l'on a pu apprendre à la lecture du jugement du tribunal ontarien.

Ils ont été torturés, séquestrés de force, rasés, dénudés, drogués, intoxiqués, agressés physiquement et sexuellement, forcés de boire de l'urine, peut-on notamment lire dans le jugement.

À Québec, plusieurs élus, dégoûtés, se demandent à présent s'il ne faudrait pas interdire les initiations ou réduire le financement d'organisations récalcitrantes.

« Ils n'ont pas le choix de s'expliquer, a déclaré M. Marissal. Il faut casser cette sale culture du harcèlement, de l'agression, de la domination. »