(RDS) - Au cours de la dernière période des transactions, les Saguenéens de Chicoutimi ont échangé celui qui avait été leur premier choix en 2003, Romy Élayoubi. Un espoir local, Élayoubi, qui n'est âgé que de 17 ans, a été cédé aux Voltigeurs de Drummondville avec lesquels il tente de redevenir l'espoir qu'il était au hockey mineur.

Il y a de ces joueurs qui, au hockey mineur, nous font bondir de nos sièges. Alors qu'il était dans les rangs pee-wee, Romy Élayoubi était de ceux là. Il s'est fait remarquer partout où il est passé et on disait de ce jeune homme de Chicoutimi, qui possédait à l'époque un gabarit supérieur aux autres jeunes, qu'il ne pouvait tout simplement pas rater son coup.

À l'âge de 14 ans, Élayoubi a même fait le saut directement dans les rangs midget AAA avec les Élites de Jonquière alors qu'il était encore d'âge bantam. Élayoubi en a profité pour enfiler 26 buts, un record pour un jeune de 14 ans, dans le circuit provincial.

Deux ans plus tard, le rêve se réalise et Élayoubi est sélectionné en première ronde par l'équipe de sa ville, les Saguenéens de Chicoutimi, avec lesquels on lui prédit un très bel avenir. Un an et demi plus tard, il n'a inscrit qu'une quinzaine de buts dans les rangs juniors et il s'aligne maintenant avec les Voltigeurs de Drummondville.

À Chicoutimi, j'avais de la pression de la part de tout le monde. Les joueurs qui ont le même style de jeu que moi jouaient bien. Donc il n'y avait pas de place pour moi au sein des deux premiers trios. La majorité des joueurs seront de retour l'année prochaine. Pour mon bien, il était préférable que je change d'équipe. À Chicoutimi il y avait 4000 personnes qui observaient tous mes gestes et dès que je faisais une erreur c'était la fin du monde", explique Élayoubi.

Que s'est-il passé avec ce jeune homme qui, à 14 ans, était le meilleur joueur de son âge de la province et qui, aujourd'hui, se retrouve sur le 4e trio des Voltigeurs? A-t-il perdu tous ses moyens? A-t-il frappé un mur? Où est-ce simplement une question de confiance? À titre comparatif, un de ses coéquipiers chez les Voltigeurs Dérick Brassard n'était pas assez bon pour jouer midget AAA à 14 ans. Et trois ans plus tard, il compte 50 points de plus qu'Élayoubi à sa fiche.

"Je m'attendais à bien performer dans le junior comme je l'ai toujours fait. Il faut que je rebâtisse ma confiance. Un joueur comme moi à besoin sa confiance pour ne pas manquer d'opportunités de marquer. Les entraîneurs m'aident à ce niveau là. Ils sont patients avec et ça va bien jusqu'à présent", ajoute Élayoubi.

"Il ne faut jamais oublier que le niveau de talent dans le hockey mineur est inférieur", précise Richard Martel, pilote des Sags.

La bonne nouvelle dans le cas d'Élayoubi, c'est qu'il est encore jeune. Sa venue avec les Voltigeurs pourrait lui être salutaire surtout au cours des deux prochaines saisons où il devrait évoluer sur les deux premiers trios de l'équipe.

"Il n'est pas trop tard. Je me dis qu'un joueur normalement commence sa carrière dans le junior à 17 ans et il ne joue pas beaucoup à sa première année. Je suis maintenant au même niveau des autres joueurs de mon âge. Je vais essayer de percer du mieux que je peux", souligne Élayoubi.

Même s'il ne l'admet qu'en partie, Élayoubi a peut-être pris les choses aisément depuis son saut dans les rangs juniors. Après tout, tout avait toujours été facile pour lui auparavant. Il n'en demeure pas moins que son histoire ajoute au proverbe qui dit que nul n'est prophète dans son pays.

"Si c'était à refaire peut-être que ça ne serait pas la meilleur des choses. Il y a plusieurs choses difficiles qui sont arrivées".

"Dans le meilleur intérêt d'un jeune joueur, lorsque les choses ne fonctionnent pas, il est préférable qu'il change d'air. En lui donnant une chance de s'épanouir ailleurs comme marqueur il faut lui donner une chance", ajoute Martel.

Une chose est certaine, le jeune homme est bien articulé et très intelligent, si le hockey ne s'avère pas la voie pour lui, il n'aura pas de difficulté à faire son chemin dans la vie.