Pendant deux décennies, on ne se posait même pas la question quand arrivait un match no 7 dans une série de la LHJMQ. C’était la victoire assurée pour l’équipe à domicile. Les 18 premières fois où un match décisif fut nécessaire dans le circuit junior québécois, il a été gagné par l’équipe à la maison. En 1981, année record avec cinq matchs décisifs sur une possibilité de sept en séries, tous les matchs ont été l’affaire des clubs à la maison.

La loi de la moyenne a frappé pour la première fois il y a 25 ans, le 6 avril 1990, alors que le même soir, pour la première fois de l’histoire, deux clubs visiteurs sont sortis gagnants de matchs ultimes. Ce soir-là, les Olympiques de Hull dirigés par Alain Vigneault avaient gagné 2-1 en prolongation contre le Collège Français de Longueuil grâce à un but de Joe Suk. Le même soir, en Mauricie, le Laser de Saint-Hyacinthe, dirigé par mon collègue à RDS Norman Flynn, avait renversé les Draveurs de Trois-Rivières au compte de 5-2 grâce, notamment, aux 29 arrêts du gardien Martin Brodeur.

Entre 1990 et 2006, il est arrivé sept autres fois que les équipes visiteuses arrachent un match décisif sur une patinoire adverse, tant et si bien qu’après les éliminatoires du printemps 2006, 44 des 53 matchs décisifs avaient été gagnés par les équipes locales.

En 2007, la tendance a changé : trois clubs visiteurs ont gagné des matchs décisifs à l’étranger lors des deux premières rondes et, depuis ce temps, 11 des 17 derniers matchs no 7 ont été gagnés par les clubs visiteurs! Bien difficile d’expliquer le pourquoi de ce changement de cap. Est-ce que les équipes négligées peaufinent mieux la préparation de ces rencontres? Est-ce que la pression médiatique omniprésente sur les équipes locales, comme ce sera le cas pour les Remparts mardi soir, peut s'avérer un facteur, ou est-ce tout simplement le hasard? Votre réponse est aussi bonne que la mienne.

En 2012, trois matchs no 7 ont eu lieu le même soir en quarts de finale et les trois avaient été gagnés par les clubs visiteurs (Chicoutimi à Shawinigan, Rimouski à Boisbriand et Halifax à Québec)

Chose certaine, dans l’histoire de la LHJMQ, on peut affirmer que 50 des 70 matchs décisifs ont été gagnés par les équipes locales, mais sept des neuf derniers par les équipes visiteuses, dont trois l’an dernier par l’Armada à Rimouski en quarts de finale, de même que par les Foreurs en demi-finale et en finale contre Halifax et Baie-Comeau. L’entraîneur-chef des Foreurs, Mario Durocher, peut d’ailleurs se vanter d’être le seul coach de l’histoire de la LHJMQ à avoir gagné trois matchs numéro 7 sur les patinoires adverses. Outre ces deux succès avec les Foreurs de l’an dernier, il a aussi fait le coup avec les Tigres en demi-finale et à Shawinigan, en 2002.

Mardi soir, ce sont les deux équipes de la Nouvelle-Écosse (Cap-Breton à Québec et Halifax à Shawinigan) qui vont tenter de prolonger la séquence des clubs visiteurs. Bons 7es matchs!