Nous en sommes à la dernière fin de semaine de l’interminable calendrier des matchs préparatoires dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Dans moins d’une semaine, jeudi à Saint John, se mettra en marche la 49e saison régulière de la LHJMQ. La question que je me suis fait poser le plus souvent cet été est la suivante : « Est-ce que l’arrivée du Rocket à Laval fera mal à l’Armada à Boisbriand? » La réponse est sans doute OUI, bien qu’on ne connaisse pas vraiment l’effet exact que la venue du hockey de la Ligue américaine à Laval aura sur la formation laurentienne.

L’Armada entreprend cette année sa septième saison dans le circuit Courteau, voilà une équipe qui connaît passablement de succès depuis qu’elle s’est implantée sur la couronne nord de Montréal. La troupe de Joël Bouchard a atteint la finale l’an dernier, mais a surtout remporté 232 victoires contre 176 revers en 408 matchs (38 victoires en moyenne par saison).

En six saisons dans le circuit québécois, l’Armada a remporté trois championnats de la section Ouest et a terminé au deuxième rang en deux occasions, ce qui est assez exceptionnel. Pourtant, malgré ses succès, l’Armada ne cesse de voir son assistance totale décroître depuis sa première campagne : en 2011-2012, 102 562 spectateurs avaient franchi les tourniquets du Centre d’Excellence Sports Rousseau lors de la saison inaugurale pour une moyenne plus que respectable de 3 016 partisans par match. Or, l’an dernier, l’assistance totale s’est chiffrée à 78 605 spectateurs pour les 34 matchs locaux pour une moyenne de 2 312 spectateurs par rencontre, ce qui nous donne une perte de 23 % au total en six ans. Disons que c’est un peu inquiétant.

Comme si ce n’était pas suffisant, le hockey de la Ligue américaine s’installe à compter du 6 octobre à la Place Bell, située à 17 kilomètres au sud de Boisbriand. Vérification faite : huit fois cette saison, il y aura un conflit d’horaire entre les deux équipes alors que l’Armada disputera un match à la maison en même temps que le club-école du Canadien à Laval. On ne semble pas très inquiets du côté des dirigeants de l’Armada, qui soutiennent que la vente de billets de saison est à peu près inchangée par rapport à l’an dernier. Il est toutefois évident qu’on a hâte de voir l’impact qu’aura l’arrivée du Rocket sur l’équipe junior. Déjà qu’au niveau de la radiodiffusion des matchs le Rocket aura préséance sur l’Armada, à la station 91,9 sports, qui détient les droits des deux équipes. L’an dernier l’Armada avait ses 34 matchs locaux à la radio, cette année il n’y en aura qu’une quinzaine. À suivre.