Après des semaines de spéculations, la LHJMQ n'a pas voté sur l'abolition des bagarres dans son circuit.

C'est le président des Remparts de Québec Jacques Tanguay, qui a confirmé l'information à sa sortie de la rencontre.

Bagarres : « On a eu d'excellentes discussions »

Réunis dans un hôtel de Dorval, les 18 propriétaires des formations du circuit Courteau ne sont pas parvenus à s'entendre et surtout à procéder à un vote qui aurait pu changer la réglementation

Le vote sur cette épineuse question devrait avoir lieu au mois d'août.

Le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, a tout de même insisté sur le fait que les représentants devaient encore se réunir en juin et en août et qu'il n'y avait aucune obligation de statuer sur les bagarres lors de ces assemblées.

« Pour la première fois depuis longtemps, il y a eu beaucoup d'évolution concernant les bagarres, a exprimé Courteau. Comme cette décision n'allait pas changer le cours de notre saison, les discussions vont se poursuivre. Il s'agit d'un changement aux règles du jeu et l'adoption des nouveaux règlements se fait au mois d'août.  »

Si le vote avait eu lieu, la LHJMQ aurait eu besoin d'au moins 12 voix favorables sur 18 pour devenir le premier circuit de la Ligue canadienne de hockey à interdire les bagarres.

La division au sein des différents propriétaires est toutefois palpable. Depuis un bon bout de temps déjà, Jacques Tanguay a exprimé son désir de punir sévèrement les bagarres dans la LHJMQ, mais il semble faire partie de ceux qui doivent convaincre les plus réfractaires.

« Je suis déçu. Il y a des avancées, mais ils (certains représentants) ne sont pas prêts à prendre une décision, a-t-il laissé entendre à sa sortie de la réunion. Il y a 18 propriétaires qui représentent quatre provinces et nous avons tous des enjeux différents. Il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire et il faut continuer à donner les raisons pourquoi nous voulons interdire les bagarres. »

Depuis une douzaine d'années, le nombre de bagarres régresse chaque saison. Cette année, pour la première fois en 51 ans d'histoire, plus de 80 % des matchs disputés jusqu'ici l'ont été sans combat.

Saison nombre Matchs sans bagarre
2007-2008 573 56 %
2012-2013 398 59 %
2017-2018 223 70 %
2018-2019 180 74 %
2019-2020 120 80 %

 

Une réglementation concernant les bagarres pourrait maintenant être appliquée selon la situation; si deux joueurs décident de se battre, si un joueur est instigateur d'un combat ou si un joueur est agresseur envers un autre.

« Il y a plusieurs volets qui ont été étudiés dans ce dossier. Est-ce qu'on vise à augmenter la sévérité ou la conséquence suivant une bagarre ou est-ce que c'est plutôt une question d'expulsion? Il s'agissait d'éléments nouveaux à expliquer aux représentants », a mentionné Courteau.

Les inquiétudes entourant les commotions cérébrales ont aussi été soulevées.

« Nous n'avions pas eu l'occasion d'expliquer les conséquences des bagarres en ce qui a trait aux commotions cérébrales, a déclaré le commissaire. Par respect pour le dossier médical des joueurs qui subissent une commotion cérébrale, nous en partageons le moins possible, alors il y avait ces éléments-là à présenter. »

La sécurité des joueurs est revenue à plusieurs reprises lors de la rencontre des représentants, mais le président du Phoenix de Sherbrooke, Ronald Thibault, a cru bon de souligner que cette notion n'était pas la même aux yeux de tous.

« C'est un changement de culture important et il faut prendre le temps d'y arriver, a dit Thibault. Il y a différents points de vue et aussi bizarre que ça puisse paraître, tout est en fonction de la sécurité des joueurs. Il y a plusieurs façons de protéger les joueurs et c'est là que les opinions divergent. »

Si on n’a pas réussi à s'entendre sur la réglementation concernant les bagarres, on a par contre confirmé que le calendrier régulier demeurerait à 68 matchs l'an prochain à la différence que la saison s'amorcera dix jours plus tôt soit le 9 septembre. De cette façon on devrait éliminer encore plus les matchs présentés en semaine.

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