VICTORIAVILLE – Maxime Comtois n’a pas le lancer d’Alex Ovechkin, les mains de Patrick Kane ou encore le coup de patin de Connor McDavid.

Ce qui ne l’empêche pas, à 16 ans seulement, d’être l’un des meneurs offensifs des Tigres de Victoriaville cette saison.

« Je ne m’attendais pas à avoir un tel impact sur mon équipe », concède Comtois, deuxième meilleur pointeur du club des Bois-Francs avec 28 points (14 buts et 14 passes) en 25 rencontres. Seul Samuel Blais, un espoir des Blues de St Louis, le devance avec un dossier de 35 points.

« Je me dis que je peux faire la différence même si je n’ai que 16 ans. Je suis un gagnant et je veux aider l’équipe dès ma première année. Je pense que c’est ce que je suis en train de faire », estime Comtois.

Sélectionné au troisième échelon lors du plus récent repêchage de la LHJMQ, derrière Joe Veleno (Sea Dogs) et son bon ami Antoine Morand (Titan), l’athlète de 6 pi 1 po et 189 livres a en effet été d’une utilité insoupçonnée pour son entraîneur-chef Bruce Richardson.

Alors que les patients se sont succédé à l’infirmerie du Colisée Desjardins, Comtois s’est vu confier des responsabilités qui n’incombent habituellement pas à un attaquant recrue.

« Max, c’est un joueur en qui j’ai confiance, et ce peu importe la situation. Que ce soit en désavantage, sur une mise en jeu en zone défensive ou encore sur le jeu de puissance, il est capable », note Richardson.

En l’absence de Gabriel Gagné et Mathieu Ayotte, notamment, Comtois s’est ainsi hissé dans les hauteurs de la hiérarchie offensive de Richardson.

« Il a saisi son opportunité alors qu’il nous manquait en début d’année Ayotte et Gagné, deux gars de notre top-6. Gagné, c’est un marqueur de 40 buts dans le junior majeur (35 l’an dernier), alors qu’Ayotte amasse en moyenne un point par match. La porte s’est ouverte pour Max et il a livré la marchandise » confirme le pilote.

« On n’a pas joué une seule fois encore cette saison avec une formation complète, c’est un défi pour nous tous, observe Comtois. On est capable d’aller chercher des points, mais il s’agit pour l’instant de rester positif et de persévérer en attendant que les gars reviennent. »

D’ici là, Comtois continue d’engranger les minutes de jeu et les expériences.

« Il est débarqué ici mature. Il n’a peut-être que 16 ans, mais pour moi, ce n’est qu’un chiffre. Reste qu’il faut bien gérer son utilisation parce qu’il a joué beaucoup de hockey depuis l’an passé », signale Richardson.

Un congé? Pourquoi?

L’emploi du temps de Comtois a en effet été passablement occupé au fil des derniers mois. Après avoir participé à la Coupe Telus avec les Grenadiers de Châteauguay dans les rangs Midget AAA, le hockeyeur de Sainte-Martine a pris part au camp d’évaluation de l’équipe canadienne des moins de 17 ans à Calgary, répondu présent au camp d’entraînement des Tigres et brillé au Défi mondial des moins de 17 ans avant de rentrer à Victoriaville et reprendre là où il avait laissé.

Maxime Comtois célèbre avec ses coéquipiers« Si ce n’était que de lui, il ne prendrait jamais congé, indique Richardson. Si je lui dis qu’il doit le faire, il me demande pourquoi. Il ne veut pas mal paraître devant ses chums. »

« Notre prochain match devait avoir lieu deux jours plus tard quand je suis revenu (du Défi mondial des moins de 17 ans). Bruce m’a rencontré et voulait me donner congé, mais j’ai dit non, je ne voulais pas sortir de la formation. Je veux rester avec l’équipe et contribuer », insiste Comtois.

Renonçant à cette soirée de repos, Comtois a finalement affronté les Voltigeurs de Drummondville le 11 novembre dernier, inscrivant même un but dans un gain de 6-3.

Si Richardson s’est montré coopératif cette fois, il planifie néanmoins d’imposer d’ici peu une pause à son attaquant afin qu’il refasse le plein d’énergie. D’autant plus qu’Ayotte a récemment réintégré les rangs et que Gagné et Pascal Laberge se rapprochent d’un retour au jeu.

« Il va avoir besoin de repos si on veut qu’il soit capable de maintenir son rythme jusqu’à la fin du calendrier », justifie Richardson.

Répit ou pas, Comtois fait déjà tout le nécessaire pour garder la cadence, juge-t-il. « Je suis un gars assez discipliné à l’extérieur de la glace. J’ai un plan alimentaire que je respecte et je me couche tôt. »

« Il fait tout en son possible pour devenir un joueur de hockey. Que ce soit sa nutrition, son repos ou encore ce qu’il accomplit sur la patinoire, il est en mission », annonce Richardson.

« Quand on le regarde jouer, on constate que ce n’est pas un gars qui déploie une vitesse incroyable. Il n’a pas d’habiletés incroyables en possession de rondelle non plus ou un coup de patin extraordinaire, mais tout ce qu’il fait, il le fait bien. Il a ça ici, signale Richardson en posant un doigt sur ta tête. Quand tu as l’attitude et une vision, ça peut te mener loin. »

« C’est ça, Max Comtois », résume-t-il.