Un retour attendu, une équipe abattue, le soulagement d'un premier but
LHJMQ mardi, 2 nov. 2021. 07:00 mercredi, 11 déc. 2024. 09:54Chaque mardi, le RDS.ca vous offre Le Carnet LHJMQ, un assemblage des faits marquants du week-end précédent dans le circuit Courteau.
Retour attendu, impact immédiat
Gordie Dwyer n’a pas posé la question. Ryan Francis ne lui en a pas laissé le temps. À peine libéré de son essai professionnel avec le Heat de Stockton dans la Ligue américaine, l’attaquant des Sea Dogs de Saint John était prêt à jouer.
Ne restait plus qu’à traverser le continent.
« C’est lui qui m’a appelé vendredi soir pour me dire qu’il était excité de revenir à Saint John et qu’il serait prêt pour dimanche », raconte Dwyer, nouvel entraîneur-chef des Sea Dogs. « Il voulait jouer tout de suite. »
De Stockton en Californie, Francis s’est alors rendu à San Francisco, d’où il s’est envolé samedi matin à destination du Nouveau-Brunswick. Arrivé tard en soirée, l’espoir des Flames de Calgary laçait ses patins moins de 18 heures plus tard en prévision de son premier match de la saison dans la LHJMQ, face aux Mooseheads de Halifax.
« Quand les gars reviennent des rangs professionnels, ça peut aller d’un bord comme de l’autre, rappelle Dwyer. [...] Il est arrivé ici et on l’a mis dans une position pour qu’il puisse avoir un impact. Il l’a eu. »
Aux côtés de Peter Reynolds et Charles Savoie sur la deuxième unité offensive des hôtes de la prochaine Coupe Memorial, Francis n’a pas raté sa rentrée au TD Station, marquant le but victorieux d’un puissant et lancer des poignets dans un gain de 4-3, en plus de mettre la table à un autre et d’être freiné en échappée.
Choix de 5e ronde des Flames en 2020, 153e au total, Francis était attendu depuis longtemps à Saint John, où lui était réservé un casier de joueur de 20 ans. Après avoir brillé au camp du gros club, l’attaquant néo-écossais a passé le dernier mois à Stockton, jouant quatre rencontres dans l’uniforme du Heat.
« Il revient tard, mais ça fait du bien de le revoir, ça c’est certain. C’est un gros morceau pour nous », répètera à plusieurs reprises Dwyer au cours de l’entretien.
En l’absence de Francis, qui avait amassé 10 buts et 19 passes en 17 matchs avec les Sea Dogs l’an dernier après avoir été acquis des Eagles du Cap-Breton, le premier trio du club aspirant aux grands honneurs a pris le relais. Entouré de Brady Burns et Josh Lawrence, William Dufour a été particulièrement brillant avec 10 buts.
« L’arrivée de Francis nous offre un peu plus de profondeur en attaque. On en avait besoin », affirme Dwyer, dont l’équipe a marqué 39 buts cette saison, 9e récolte dans le circuit Courteau, à égalité avec les Foreurs de Val-d’Or. Les Remparts de Québec arrivent premiers avec 51 réussites. « C’est certain que l’arrivée de Ryan, c’est un boost pour notre équipe », s’enchante Dwyer.
À 5 pi 9 po et 170 lb, Francis n’est pas le plus costaud, fait remarquer le pilote, mais ses habiletés offensives et son énergie compensent amplement, s’empresse-t-il de souligner.
« Il en a dedans. » (MF)
Le sourire de Tristan Luneau
C’est une tradition du hockey junior à laquelle Tristan Luneau n’avait toujours pas goûté. Le défenseur de 17 ans, qui est considéré comme le plus bel espoir du Québec en vue du prochain repêchage de la Ligue nationale, revient de son premier vrai gros « road trip » avec les Olympiques de Gatineau.
Cette boucle de 3600 kilomètres aura été un succès sur plusieurs fronts pour Luneau et son équipe. D’abord, elle y a trouvé son deuxième souffle en remportant trois des quatre matchs qu’elle avait à l’horaire. Sa seule défaite est survenue dans un duel serré contre les puissants Islanders de Charlottetown. Puis sur le plan personnel, le jeune quart-arrière a profité du dépaysement pour récolter ses premiers points de la saison.
Blanchi à ses six premiers matchs, Luneau a récolté une mention d’aide vendredi dans une victoire de 3-2 à Halifax, puis est revenu à la charge avec deux autres points 48 heures plus tard à Sydney, où son but a donné le ton à un gain de 5-2.
« Je mentirais si je disais que ça ne m’a pas donné un petit sourire de scorer et de m’afficher au pointage, a admis Luneau au réveil d’une sieste réparatrice lundi. Mais en même temps, ce n’est pas quelque chose sur quoi je me concentre. À la fin d’un match, ce n’est pas les buts et les passes que je regarde, mais plus l’ensemble de mon jeu. Est-ce que j’ai aidé mon équipe à gagner? Ou est-ce que j’ai marqué tout en donnant deux échappées et qu’on a marqué deux fois contre moi? J’essaie d’évaluer mes matchs selon les objectifs que je me suis donnés et les faiblesses sur lesquelles je travaille. Si l’effort est mis à la bonne place, dans le fond. »
Luneau, dont la maturité a été maintes fois vantée par les membres de son entourage, est sous les projecteurs depuis assez longtemps pour savoir que tout le monde ne suivra pas ses progrès à travers cette lentille. Avec l’étiquette de futur choix de première ronde dans la LNH viennent les attentes des recruteurs du dimanche et de gérants d’estrades du même acabit. Ceux-là ont la fascinante habileté à visualiser l’avenir d’un adolescent en scrutant des colonnes de chiffres sur des sites populaires.
Pour son âge, le garçon de Victoriaville démontre une impressionnante compréhension de cette réalité.
« C’est sûr que les points, ça fait tourner les têtes et ça fait parler beaucoup de gens. Mais je me dis que les bonnes personnes regardent les matchs en vrai, ils ne regardent pas juste les points et ne prennent pas de décision sur les points. Alors l’idée, c’est plus de se concentrer sur quel type de personne tu veux faire parler et quel type de personne tu vas écouter. Vas-tu écouter la personne qui regarde juste les sommaires et qui dit : "Ah! Luneau a un début de saison difficile" ou tu veux écouter la personne qui a regardé ces six parties-là et qui a vu une évolution dans chacune d’elles? »
Luneau, qui a raté trois matchs en début de saison alors qu’il se remettait d’une opération subie durant l’été, estime qu’il n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
« C’est sûr que je ne pense pas que je suis encore à 100%. J’ai encore une autre vitesse dans mon jeu, c’est certain. » (NL)
« L’alarme est plus que sonnée » chez le Titan
Le Titan d’Acadie-Bathurst avait joué ses dix premières parties de la saison à l’heure de l’Atlantique. Six matchs à domicile et quatre autres chez des rivaux des Maritimes. Le premier voyage dans la Belle Province, avec des arrêts prévus à Québec, Baie-Comeau et Chicoutimi, était considéré comme un agréable changement à la routine habituelle jumelé à un sacré bon test pour le caractère de l’équipe.
Mais au retour de ce périple de six jours, le journal de bord de l’entraîneur-chef Mario Durocher était alourdi par le poids de l’encre qui sert à documenter les défaites.
« La conclusion, c’est qu’on a encore beaucoup de travail à faire », grognait le pilote d’expérience en retournant notre appel lundi matin.
Trois matchs, trois défaites pour le Titan, qui a maintenant échappé six joutes consécutives après avoir récolté des points dans ses sept premières. Une semaine qui avait commencé par un revers honnête de 3-1 contre la meilleure équipe de la LHJMQ s’est soldée par deux matchs « désastreux » contre des clubs en reconstruction.
Sur la Côte-Nord, la formation néo-brunswickoise a accordé six buts à un adversaire qui n’avait toujours pas de victoire en temps réglementaire. « On a calculé 45 revirements », se lamente Durocher. Le lendemain, au Saguenay, elle a marqué quatre buts en première période pour finalement s’incliner 7-5. L’entraîneur s’attarde brièvement sur quelques décisions arbitrales « douteuses » qui n’ont pas été favorables à ses joueurs, mais ces derniers sont loin de mériter son absolution.
« Dans notre système de jeu, si tu ne gagnes pas tes batailles 1-contre-1, tu vas être dans le trouble. On a mis sur la glace un club avec des gros bonhommes, des gars pesants. On ne s’attend pas à ce que ces batailles nous fassent mal. Mais ça, c’est entre les deux oreilles. On pense que ça va être facile, on est là pour scorer des goals au lieu de jouer en équipe. »
Durocher note que la glissade a commencé avec l’absence du vétéran Bennett MacArthur, qui s’est blessé après avoir récolté huit points à ses quatre premiers matchs. Depuis, le stratège a l’impression que ses joueurs ont oublié que l’union fait la force.
« Notre priorité, c’est de marquer des buts et on se fout de notre défensive un peu. Ce n’est pas comme ça que tu gagnes des games de hockey », prêche-t-il.
L’état de santé de MacArthur est évalué sur une base quotidienne et selon le scénario le plus pessimiste, il serait de retour au jeu dans deux semaines. Le Titan peut aussi espérer un dénouement favorable dans le dossier d’Hendrix Lapierre, qui a pris part à cinq des neuf matchs des Capitals de Washington cette saison.
Mais pour Durocher, il y a des choses trop urgentes à corriger pour attendre l’arrivée des renforts.
« L’alarme, elle est plus que sonnée. Après notre début de saison, tout le monde me parlait de la coupe Memorial. On pense qu’on est bons, on s’est fait dire qu’on est bons, mais j’ai tout le temps dit que jusqu’aux Fêtes, on est toujours bien loin de la coupe aux lèvres. [...] Est-ce qu’on a perdu l’habitude de voyager, de jouer trois matchs en quatre jours? Est-ce qu’on a manqué de jus? J’ai de la misère à croire ça. Ce sont des excuses et c’est là qu’il faut mettre les points sur les "i". Les excuses, c’est pour les perdants. » (NL)
« Ça s’en vient » pour le Drakkar
L’entrevue dure depuis une dizaine de minutes quand Jean-François Grégoire échappe un rire qui en dit long.
La victoire de 6-4 arrachée par son équipage au Titan d’Acadie-Bathurst vendredi dernier, une première cette saison en temps réglementaire, a fait du bien au coach du Drakkar de Baie-Comeau.
« Je me suis levé de bonne humeur. »
Son équipe a beau peiner à se défaire du dernier rang du classement général dont elle a dû se contenter au terme de la dernière campagne, tout n’est pas noir dans le vestiaire du Centre Henry-Leonard.
« Ce n’est pas comme si c’était lourd et que tout le monde était découragé », dédramatise l’entraîneur-chef qui, comme tout bon leader d’une jeune formation en reconstruction, préfère pour l’instant focaliser sur le proverbial « processus ». En bon français : le positif.
« On travaille beaucoup la constance, notre gestion de la rondelle. Ça s’en vient. Il y a des réflexes qu’on commence à améliorer. Il faut continuer comme ça », prêche le pilote, tout en signalant que son équipe a amassé au moins un point dans trois de ses cinq derniers matchs.
« C’est sûr que je m’attendais à un p’tit peu mieux au niveau des résultats, mais en dehors des résultats, je dirais qu’on a laissé des points sur la table en début de saison pour différentes raisons, notamment la confiance. Il y a des matchs où on était en contrôle et on trouvait une façon de se sortir du match. Ça, ça nous a fait mal. Mais au-delà de ça, je vois une progression chez nos jeunes. »
Face au Titan, sa jeune équipe qui affiche une moyenne d’âge légèrement inférieure à 18 ans (17,91) a tenu le coup. Tirant de l’arrière 4-2 en milieu de deuxième période, le Drakkar a inscrit trois buts sans réplique et su conserver une mince priorité d’un but pendant plus de 13 minutes avant de sécuriser sa 2e victoire de la saison dans un filet désert.
« On est resté calme, décortique Grégoire. Pour une jeune équipe, c’est apprendre à gagner. On n’a pas trouvé de façon d’aller donner un point à l’adversaire cette fois-ci. »
Autre point encourageant, le Drakkar a non seulement dirigé 45 tirs, dont 20 en première période sur le filet ennemi, il l’a pris d’assaut, une habitude de travail que Grégoire tente d’inculquer à sa troupe.
« On met beaucoup d’emphase (sic) là-dessus, c’est la zone payante. Il faut que tu y ailles. Même si ce n’est pas dans ta nature, t’as pas le choix, c’est ça jouer au hockey. Quand tu n’as pas de buts ou de chances de marquer, ce n’est pas normal. Il faut que tu y ailles. »
Maintenant que le Drakkar a mis un frein à une série de huit revers, il tentera cette semaine de signer un premier gain sur les patinoires adverses cette saison.
« Nos meilleurs matchs ont été sur la route, estime Grégoire. En général, je ne sais pas si c’est parce qu’il y a moins de distractions ou si c’est parce que les gars sont tous ensemble dans l’autobus et à l’hôtel, mais c’est là qu’on a été le plus disciplinés. On semble moins transportés par nos émotions qui font en sorte que nos décisions ne sont pas toujours les meilleures. Il ne faut pas lâcher, on se rapproche [d’une victoire] sur la route. » (MF)
Aux quatre coins de la « Q »
-Selon The Athletic, les Huskies de Rouyn-Noranda auraient donné la permission aux autres clubs de la LHJMQ d’explorer la possibilité d’une transaction pour l’attaquant Danila Klimovich avec son agent et les Canucks de Vancouver. Après un excellent camp d’entraînement avec les Canucks, l’attaquant biélorusse a été cédé aux Canucks d’Abbotsford dans la Ligue américaine, où il amassé deux buts et une passe en sept matchs.
-L’attaquant franco-ontarien Philippe Daoust ne sera pas de retour comme joueur de 20 ans chez les Wildcats de Moncton. Le choix de sixième ronde des Sénateurs d’Ottawa en 2020 a signé un contrat pour le reste de la saison avec les Senators de Belleville dans la Ligue américaine.
-Performance mémorable d’Olivier Nadeau, des Cataractes de Shawinigan, qui a participé à sept des huit buts des siens dans une victoire contre l’Armada de Blainville-Boisbriand. L’espoir des Sabres de Buffalo a marqué quatre buts, dont deux en avantage numérique, et ajouté trois mentions d’aide. Il a 21 points en 12 matchs cette saison.
-Une tuile s’est toutefois abattue sur les Cataractes, qui ont perdu les services de leur capitaine Mavrik Bourque pour les deux prochains mois. L’espoir des Stars de Dallas s’est blessé dans le premier match du programme double contre l’Armada. Il a 12 points en huit matchs cette saison.
-Blessé à un pouce durant le calendrier préparatoire, l’attaquant suisse des Mooseheads de Halifax Attilio Biasca a joué son premier match de la saison jeudi face aux Wildcats. Le lendemain, dans une défaite de 3-2 contre les Olympiques, le joueur de 18 ans a inscrit son premier but de la saison.
-Une autre bonne fin de semaine pour l’espoir du Canadien Xavier Simoneau avec deux buts, dont un gagnant, et quatre passes en trois matchs. À l’inverse, le choix de deuxième tour du Canadien au dernier repêchage, Riley Kidney, a connu un rare week-end tranquille avec une mention d’aide en trois matchs. Il n’a pas inscrit de points à ses deux derniers matchs.
-La séquence de matchs avec au moins un point de William Dufour s’est arrêtée à neuf. L’attaquant des Sea Dogs de Saint John a été blanchi dimanche dans une victoire de 4-3 contre les Mooseheads. Il a récolté 17 points, dont dix buts, pendant cette période faste.
-Les plus longues séquences actives appartiennent désormais à Elliot Desnoyers (7-10-17) et Jérémie Poirier (4-8-12), visibles sur la feuille de pointage à chacun de leurs sept derniers matchs.
-L’attaquant des Eagles du Cap-Breton Ivan Ivan a marqué un but dans cinq matchs consécutifs. Le Tchèque a six buts et neuf points au cours de cette séquence.
-Les Huskies ont conclu une séquence de six matchs en dix jours avec une victoire de 5-1 à Victoriaville dimanche. Bilan : neuf points sur une possibilité de douze... La défaite aux griffes des Huskies était une première en quatre matchs pour les Tigres... Invaincus durant huit sorties consécutives entre les 8 et 27 octobre, les Remparts de Québec viennent de subir deux revers consécutifs.
-Le collègue Stéphane Leroux a publié lundi son premier état des forces de la saison. Une équipe surprise s’est glissée dans son top-5...
Dans vos oreilles
Stéphane s’est aussi entretenu avec le défenseur de l’Armada Miguël Tourigny dans le plus récent enregistrement du balado « Sur la glace ». Bonne écoute!
La citation de la semaine
« Avant de l’embarquer, je lui ai demandé s’il était calme et prêt à y aller. Il m’a répondu qu’il irait chercher le but. Il est parti et il est allé le chercher. »
-Patrick Roy, au Journal de Québec, au sujet de Nathan Gaucher, auteur de deux buts en désavantage numérique contre le Titan mercredi soir.
Le jeu de la semaine