MONTRÉAL - Cette saison chez les Screaming Eagles de Cap-Breton, Marc-André Dumont trouve que ses joueurs sont plus faciles à diriger parce qu'ils ont tous le goût de connaître du succès. Et les joueurs, eux, ont tous le goût d'avoir du succès parce qu'ils trouvent qu'ils sont mieux dirigés.

Pour arriver à cet heureux cercle vicieux, il a toutefois fallu que Dumont y mette temps et travail à partir du moment où il est arrivé en poste comme directeur général et entraîneur-chef, le 4 décembre dernier.

Ça n'a pas produit des résultats immédiats puisque les Eagles ont conclu la saison 2012-13 avec une fiche de 14-46-3-5 qui leur a valu le dernier rang au classement général de la LHJMQ. L'effet escompté a toutefois commencé à se faire sentir cette saison.

C'est ainsi que Cap-Breton avait une fiche positive de 6-4-0-2 avant les matchs du week-end, ce qui lui permettait d'être troisième au sein d'une section des Maritimes si compétitive que chaque équipe souffle dans le cou de celle qui la précède au classement.

Pour y arriver, Dumont a procédé à une série d'échanges, de libérations, d'embauches et de sélections au repêchage qui lui ont permis de se débarrasser des joueurs qui ne concordaient pas avec sa philosophie et de retenir ou recruter ceux qui étaient prêts à y adhérer.

« Sur les 23 joueurs qu'il y avait dans l'équipe à mon arrivée, il en reste neuf », a indiqué Dumont à La Presse Canadienne.

Cela lui permet maintenant de compter sur des vétérans en fin de carrière junior qui veulent préparer la table pour la suite de leur carrière, plusieurs jeunes de 17 ans qui seront bientôt admissibles au repêchage de la LNH et même des recrues de 16 ans pleines de promesses.

« On a notamment des joueurs qui sont affamés après avoir passé toute leur carrière junior avec les Screaming Eagles, et qui ont connu trois années difficiles avant cette saison », a dit l'ancien pilote des Foreurs de Val-d'Or en faisant allusion à Kyle Farrell, Loic Leduc, William Carrier et le capitaine Stephen Woodworth.

« On a aussi des joueurs qui arrivent en fin de carrière junior et qui veulent signer des contrats professionnels, comme Justin Haché et Loic Leduc, a dit Dumont des joueurs repêchés respectivement par les Coyotes de Phoenix et les Islanders de New York en 2012. William Carrier a déjà signé son contrat, mais il veut se préparer à percer l'alignement des Blues de St Louis.

« Et on a nos 17 ans qui en sont à leur année de repêchage et qui veulent se dédier à connaître une bonne saison, comme Clark Bishop, Alex Bureau, Julien Pelletier et Maxim Lazarev.

« Avec nos deux 16 ans, Jason Bell et Bradley Lalonde, et notre joueur de 17 ans Timothé Simard, qui sera seulement admissible au repêchage suivant (en 2015), ça nous fait un noyau de jeunes qui est talentueux et très intéressant.

« On a par ailleurs réussi à convaincre Cameron Darcy de quitter la USHL et de venir jouer chez nous. Il est notre meilleur pointeur et nous a beaucoup aidé jusqu'ici », a dit Dumont de l'attaquant de 19 ans qui a six buts et 12 aides en 12 matchs.

« C'est sûr qu'on veut des victoires comme toutes les équipes dans notre ligue, mais vouloir gagner est encore plus important à nos yeux. Vouloir gagner, ça veut dire prendre les moyens, se développer, être meilleur qu'on l'a été la veille.

« Et jusqu'à présent, c'est une culture que je sens très présente chez les joueurs actuels. Nos 24 joueurs achètent ce principe-là. »

Comme l'a décrit Haché de son côté, c'est un peu le phénomène de la saucisse fraîche qu'on retrouve chez les Eagles. Autant Dumont est enchanté de l'attitude des joueurs, autant ceux-ci considèrent le travail de leur pilote comme un vent de fraîcheur par rapport à son prédécesseur.

« Tout est beaucoup plus structuré, a déclaré Haché. Il y a des directives à suivre pour tous les aspects du jeu. Les gars savent plus où se placer sur la glace et ça fait une grande différence.

« On sait dans quelle direction on s'en va et tout le monde pousse dans la même direction, a ajouté le défenseur. On est une équipe qui veut travailler plus fort que l'équipe adverse, à tous les matchs. On sait que c'est la seule façon qu'on peut avoir du succès. »