La direction du Phoenix de Sherbrooke a perdu patience, et avec un dossier de 12-15-5, elle a décidé de limoger mercredi le directeur général Patrick Charbonneau et l’entraîneur-chef Judes Vallée, qui étaient là depuis le lancement de l’équipe en 2012. 

Pourquoi en venir à une telle décision à mi-chemin de la quatrième saison? 

« Parce qu’on ne sentait pas que l’équipe progressait, en tout cas pas comme on l’aurait souhaité! » Ce sont les paroles du copropriétaire et nouveau directeur général de l’équipe, Jocelyn Thibault.

Les dirigeants de l’équipe ont compris et accepté qu’au cours des deux premières saisons on ne pouvait pas faire grand-chose avec une formation d’expansion, mais depuis le mois de novembre 2014, le dossier n’était pas très reluisant. Après un départ canon la saison dernière, lors de l’an trois de la franchise (13-5-0 après 18 matchs), l’équipe des Cantons-de-l’Est n’a jamais plus joué pour ,500 par la suite (23 gains dans les 50 derniers matchs). Une élimination en première ronde contre une équipe (les Islanders) qui avait perdu son gardien numéro un et un début de saison catastrophique cette année auront sonné le glas de Charbonneau et Vallée, deux gars qui avaient l’équipe à cœur et qui ne ménageaient pas les efforts pour retrouver le sentier de la victoire.

Pour assurer l’intérim derrière le banc, Jocelyn Thibault s’est tourné vers celui qui, selon lui, est le meilleur candidat pour assurer la suite des choses : Stéphane Julien. L’ancien défenseur des Draveurs de Trois-Rivières et des Faucons de Sherbrooke gravite autour de l’équipe depuis ses débuts et connaît bien les joueurs en place. Est-ce que Julien pourrait devenir un candidat à long terme?  Possible, mais peu probable si on se fie aux propos de Thibault, qui a mentionné amorcer la recherche d’un successeur.

Le Phoenix avait lancé un slogan sans équivoque cette année : « Ensemble vers la conquête ». Avec un tel slogan, on affiche un message clair et on met aussi une certaine pression sur les dirigeants et joueurs de la formation. Au début du mois de décembre, il y a deux choses qu’on peut affirmer. Premièrement, la conquête semble loin. Deuxièmement, si elle se fait, elle se fera sans les architectes de la première heure de l’équipe.

À la décharge de Vallée, qui a conservé un dossier de 85-151 en 236 matchs à la barre de l’équipe de sa ville natale, il n’a jamais pu compter sur une formation complète cette année. Daniel Audette a raté 14 matchs, Kay Schweri en a raté 15 et Jérémy Roy 12.  Il y a aussi le gardien Evan Fitzpatrick qui a connu un début de saison chancelant avant de se replacer. Il ne faut pas oublier qu’il n’a que 17 ans, ce n’est jamais évident d’aspirer aux grands honneurs avec un gardien aussi jeune.

Vallée et Charbonneau avaient encore un an et demi valide à leur entente, soit jusqu’à la fin de la saison 2016-2017. Jocelyn Thibault ne cache pas que sa venue au poste de DG a aussi à voir avec des considérations économiques. Les foules sont en baisse à Sherbrooke cette année comme à bien d’autres endroits de la LHJMQ et assumer des salaires pour des gens congédiés fait toujours mal à la rentabilité d’une équipe junior. Thibault, qui dit n’être nullement intéressé au poste d’entraîneur-chef, a toutefois assuré qu’il va tenter de suivre le plan établi et tenter d’être un acheteur modéré lors de la prochaine période des transactions qui s’ouvre dans une dizaine de jours. Le problème du nouveau DG est que sa banque de choix au repêchage est assez dégarnie pour l’encan de 2016, bref un beau casse-tête pour le DG recrue.