Si quelquefois on réagit mal, en tant qu’amateurs de hockey, en voyant que les équipes de la LNH boudent les joueurs québécois, il se peut que la situation change au cours des prochaines années. Si souvent on fait le parallèle entre l’identité ou l’origine des dirigeants et la provenance des joueurs sélectionnés; il est permis de croire que plus de joueurs de la LHJMQ auront la chance d’être sélectionnés dans un avenir rapproché.

Au cours des dernières heures, la nouvelle formation de la LNH « sans nom » de Las Vegas a confirmé l’embauche du directeur du recrutement des Huskies de Rouyn-Noranda, Raphaël Pouliot, comme recruteur au Québec et pour l’est du Canada. Pouliot est un jeune de 25 ans qui a gravi les échelons rapidement après avoir joué dans la LHJMQ de 2009 à 2012. Son père Mario est l’entraîneur-chef du Titan d’Acadie-Bathurst. Pouliot est le deuxième Québécois cet été à obtenir un poste de recruteur dans la LNH après Patrick Charbonneau, qui lui a été embauché par les Maple Leafs de Toronto le 10 août dernier. Charbonneau venait d’obtenir le poste de DG adjoint avec l’Océanic après avoir été le directeur général du Phoenix de Sherbrooke pendant plus de trois ans.

L’an dernier, le vétéran recruteur Alain Bissonnette, qui a été l’architecte des Cataractes de Shawinigan pendant huit saisons à titre de dépisteur-chef, a aussi fait le saut avec les Bruins de Boston. Bissonnette, qui est derrière les sélections d’Anthony Beauvillier, Samuel Girard, Brandon Gignac et compagnie à Shawinigan, a finalement obtenu sa chance au niveau professionnel et il a vécu sa première saison dans la grande ligue en 2015-2016. L’an passé, les Maple Leafs avaient aussi embauché l’ex-entraîneur-chef de plusieurs équipes de la LHJMQ, Réal Paiement.

Le recruteur québécois ne peut évidemment pas tout changer au sein de la formation qui l’embauche, mais l’exemple de Jérome Mésonero est quand même probant. Embauché le 8 juillet 2014 par l’Avalanche du Colorado, l’ex-directeur général des Tigres de Victoriaville a été derrière les sélections de trois Québécois dès son premier repêchage : AJ. Greer, Nicolas Meloche et Jean-Christophe Beaudin. Mésonéro n’a pas eu la main aussi heureuse cette année, mais à sa décharge, il y avait moins de profondeur chez les joueurs de la LHJMQ nés en 1998 que chez ceux nés en 1997.

Une chose est certaine, plus il y aura de Québécois ou de francophones à la barre des équipes professionnelles ou dans des postes clés dans la direction des équipes, plus les chances de voir des joueurs issus de la LHJMQ être sélectionnés augmenteront. En ce sens, les promotions dans la Ligue américaine de hockey de Benoit Groulx avec Syracuse, Pascal Vincent et Eric Dubois avec le Moose du Manitoba et Eric Veilleux avec le Rampage de San Antonio se veulent aussi une bonne nouvelle pour les joueurs du circuit Courteau. Le vieil adage veut souvent qu’à talent égal on choisit le joueur qu’on connaît le plus!