MONTRÉAL - L'Armada de Blainville-Boisbriand a remporté ses huit premiers matchs de la saison mais il n'est pas question, au sein de l'organisation, de se comparer aux équipes du passé qui ont réussi des exploits semblables.

On ne pense pas aux Cataractes de Shawinigan de 1996-97, le dernier club de la LHJMQ à avoir connu un aussi bon départ, ni aux Remparts de Québec de 1972-73, dont les 16 victoires pour amorcer la saison font encore figure de record de la LHJMQ à ce chapitre.

Et on ose encore moins songer aux Blackhawks de Chicago, qui ont réédité une marque de la LNH, au début de l'hiver dernier, en route vers la conquête de la coupe Stanley.

Car les membres de l'Armada savent que le travail ne fait que commencer.

«On oublie le passé au fur et à mesure et on ne regarde pas trop loin en avant. On reste toujours dans le moment présent, a expliqué le président et directeur-gérant de l'Armada Joël Bouchard, mardi, lors d'un entretien avec La Presse Canadienne. Le plus important pour nous, c'est l'entraînement d'aujourd'hui, ce n'est pas encore le prochain match (jeudi). On retient ce qui a été fait de bon en fin de semaine, on regarde ce qu'il faut améliorer et on recommence.»

«On n'a même pas de classement dans notre vestiaire, a noté l'entraîneur-chef Jean-François Houle. On veut que nos joueurs deviennent meilleurs à chaque jour, comme hockeyeurs et comme individus. Si ça nous fait gagner des matchs de hockey, tant mieux, mais c'est davantage la manière dont nos joueurs travaillent et agissent qui compte.»

«Tout le monde a une chaise dans l'équipe et tout le monde respecte le rôle qu'on lui a donné, a indiqué Christopher Clapperton, qui a commencé la semaine au premier rang des pointeurs de la LHJMQ avec six buts et 14 aides. Tout le monde travaille fort à l'entraînement et ça se transporte dans les matchs.»

Aussi simple que ça.

«On garde ça pas mal simple - steak, blé d'Inde et patates, a lancé Bouchard. Comme je le dis souvent, on n'est pas assez intelligent pour faire compliqué. C'est une blague, évidemment, mais dans le fond ce n'en est pas une.»

Cette simplicité dans l'approche de l'Armada est toutefois accompagnée d'exigences très claires.

«L'équipe n'est pas tellement dirigée en fonction de victoires ou de défaites, mais plus pour s'assurer que les joueurs respectent l'essence de l'organisation, a souligné Bouchard. Dans nos huit victoires, il y a eu quelques matchs où on n'était pas trop content. On a dit aux gars qu'on prenait les deux points et même si on méritait de gagner, ça ne rencontrait pas les standards de notre organisation.

«Mais ça, les gars le savaient déjà, car ils nous connaissent», a ajouté Bouchard, en faisant allusion au fait que la majorité de son équipe est composée de vétérans de deuxième ou troisième année, ainsi que d'espoirs qui faisaient déjà partie de l'organisation.

Après les mises en garde de Houle et Bouchard, les joueurs de l'Armada ont abordé les matchs des deux derniers week-ends avec plus de dynamisme. Et foi de Clapperton, ses coéquipiers ne se mettront pas à croire que tout deviendra facile.

«C'est bien de voir qu'on connaît autant de succès en début de saison, mais on en veut plus encore, a déclaré celui que les Panthers de la Floride ont repêché au cinquième tour en juin dernier. C'est sûr que les gars réalisent ce qui se passe, mais personne n'est prêt à s'asseoir là-dessus, tout le monde veut travailler.»

L'Armada subira un test important cette semaine, alors qu'il disputera trois matchs en quatre soirs dans les Maritimes - à Moncton jeudi, à Halifax vendredi puis à Cap-Breton dimanche. Mais déjà, mardi, les joueurs de Houle ne rechignaient pas devant le défi qui les attend.

«Déjà, à l'entraînement, tout le monde était prêt à ce que la semaine recommence, a affirmé Clapperton. On a juste hâte à jeudi pour prouver qu'on est capable d'en faire plus.

«C'est vrai que les autres équipes vont commencer à chercher plus sérieusement des failles dans notre système, a ajouté l'attaquant originaire de Cap-d'Espoir. Mais si on continue à travailler aussi fort, on ne sait pas jusqu'où ça peut mener.»