Mardi dernier, Alexis Lafrenière s’est ajouté à une liste de 10 hockeyeurs issus de la Ligue de hockey junior majeur du Québec à être réclamés au tout 1er rang de la séance de sélection de la LNH en étant l’élu des Rangers de New York.

Six jours plus tard, l’ailier vedette de l’Océanic de Rimouski signait sa première entente professionnelle, et déjà, le directeur général Jeff Gorton était parfaitement à l’aise à l’idée d’affirmer que Lafrenière n’allait pas retourner dans le hockey junior malgré le contexte particulier lié à la COVID-19.

Gorton a plutôt indiqué que les Blueshirts allaient prendre Lafrenière sous leur aile pour le préparer à évoluer chez les pros à la reprise des activités, prévue pour le début du mois de janvier.

Le commissaire de la LHJMQ Gilles Courteau, qui était invité de Stéphane Leroux au balado Sur la glace mardi, n’a pas caché une certaine déception à l’idée que Lafrenière ne revienne pas jouer avec l’équipe du Bas-du-fleuve cet automne.

« Ils sont dans une situation où ils sont devant l’inconnu, a fait remarquer Courteau. C’est leur décision, mais personnellement, j’aurais aimé qu’Alexis Lafrenière se présente au camp d’entraînement de l’Océanic. Quand tu as l’opportunité d’être considéré comme le meilleur espoir dans le hockey au monde, je pense que les coéquipiers d’Alexis comme les joueurs qui se greffaient à l’équipe auraient mérité de l’avoir dans l’entourage de l’équipe. Qu’il puisse peaufiner son rôle de leader et démontrer au grand public ce qui de fait le joueur le plus en vue. (...) Il aurait pu vivre l’attente de la séance de sélection avec l’équipe. »

« Ç’aurait été une belle marque de reconnaissance de la part d’Alexis. Il aurait pu prendre un arrangement avec Serge Beausoleil de manière à être là pour certains entraînements et les matchs hors-concours. Je me serais attendu à ce qu’Alexis se présente à Rimouski pour les raisons évoquées. Malheureusement ça ne s’est pas passé comme ça et je dois respecter la décision d’Alexis même si je ne la partage pas. Il est vrai toutefois qu’il n’a pas été le seul à prendre cette décision. »

Le CH et la LHJMQ : qu'en pense le commissaire?

Courteau a aussi été amené sur un autre terrain glissant en étant questionné sur la tendance forte du Canadien à ignorer – que ce soit fait de façon volontaire ou non – les produits de la LHJMQ lors des séances de repêchage depuis maintenant plusieurs saisons.

« Le premier point important à clarifier est le fait qu’on a eu 19 joueurs sélectionnés par des équipes de la LNH. J’ai été aussi fier de voir Dawson Mercer ou Justin Barron être choisis en 1re ronde que je l’ai été de voir Mavrik Bourque ou Hendrix Lapierre l’être. »

Le Canadien continue de bouder la LHJMQ

« Je reviens toujours au point suivant : je ne peux pas dire que le Canadien aurait dû repêcher tel ou tel joueur de la LHJMQ au détriment de celui qu’ils ont repêché car je ne les connais pas. Je ne peux pas m’emporter sans les avoir vus jouer. Dans leur façon de se préparer, je ne sais pas s’ils peuvent  vraiment se dire ‘On doit arriver à la séance de sélection en regardant pour sélectionner un joueur de la LHJMQ pour éviter une tempête médiatique’. Je me répète, mais je préfère regarder les choses positivement et voir, par exemple, que les Capitals de Washington ont devancé de deux rangs leur rang de sélection pour réclamer Hendrix Lapierre. Il était le  joueur qu’ils visaient », a martelé le commissaire.

« Sur la façon de faire du Canadien, il y a quand même le constat assez frappant que depuis 2014, c’est la seule équipe à ne pas s’être tournée vers un joueur de la LHJMQ. C’est certain qu’il y a une déception. Je suis surtout déçu de voir que Donald Audette et Serge Boisvert doivent marteler leur point pour les joueurs qui ont retenu leur attention, et à la fin, quel est leur impact [sur la décision finale] de Trevor Timmins? », a toutefois concédé Gilles Courteau.