Joe Veleno n’est pas différent des autres.

De temps à autre, il l’admet, il jette un coup d’œil aux statistiques compilées par John Tavares et Connor McDavid à leurs débuts dans les rangs juniors.

S’il n’a pas à rougir de ses 13 buts et 30 passes amassés l’an dernier à sa première campagne dans la LHJMQ, la jeune vedette en devenir des Sea Dogs de Saint John fait néanmoins preuve d’un pragmatisme qui l’honore.

« Ils ont récolté un impressionnant total de points, ce que je n’ai pas encore fait », reconnaissait-il récemment lors d’un entretien avec le RDS.ca.

ContentId(3.1200531):Joe Veleno: « C'est plus facile pour moi cette année »
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Premier de l’histoire du circuit Courteau à jouir du statut de « joueur exceptionnel », Veleno sera éternellement comparé à ses prédécesseurs, particulièrement Tavares et McDavid, et il le sait très bien.

Ces deux prodiges sont les deux seuls autres attaquants à avoir obtenu la permission d’amorcer leur stage junior à l’âge de 15 ans dans la Ligue canadienne de hockey (LCH). À leur première année dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL), Tavares et McDavid ont respectivement engrangé 77 points (45 buts, 22 passes) et 66 points (25 buts, 41 passes).

« Ils sont d’un autre niveau, ils l’ont prouvé partout où ils sont passés, insiste Veleno. Je pense que j’ai encore beaucoup à prouver dans cette ligue en général et je travaille fort là-dessus. Ça s’en vient. »

Contrairement à Tavares et McDavid, c’est en douceur que Veleno a intégré les rangs de son équipe junior il y a un peu plus d’un an. Entouré de coéquipiers à la fois talentueux et expérimentés, le Montréalais n’avait donc pas à être le meilleur joueur des Sea Dogs pour assurer le succès de ceux-ci.

Joe Veleno

« Ça m’a soulagé d’une certaine pression », convient Veleno, avant d’approfondir sa pensée.

« C’était différent de ce à quoi j’étais habitué. Avant d’arriver dans le junior majeur, j’étais habituellement le meilleur joueur de mon équipe. En arrivant au sein d’une équipe qui comptait autant de joueurs plus vieux, je savais dès le départ que je n’allais pas obtenir autant de temps de glace qu’eux. C’est normal. »

Employé sur la troisième unité offensive du club néo-brunswickois pendant la majeure partie de la saison, Veleno a progressivement gagné du galon, bouclant l'année aux côtés de Mathieu Joseph et Matthew Highmore sur le premier trio.

Six mois plus tard, Veleno (1 but, 6 passes) occupe toujours cette position dans l’échiquier offensif de Danny Flynn et a amassé au moins un point dans six des huit matchs auxquels il a pris part avant d’être freiné par une blessure au bas du corps en première période face à l’Armada la semaine dernière.

Membre de la première unité d’attaque massive, Veleno se voit également obtenir du temps de jeu cette saison en désavantage numérique, une belle opportunité de démontrer qu’il est bien plus qu’une simple menace offensive.

« On est très optimiste qu’il passera à un autre niveau en tant que joueur de hockey, mais il faut se rappeler qu’il n’a encore que 16 ans », martelait l’entraîneur-chef des Sea Dogs Danny Flynn en début de campagne.

Son tour, s’il n’est pas encore venu, viendra avant longtemps.

« Ça s’en vient lentement. L’an dernier, j’ai attendu ma chance et j’ai trimé dur, ce que je fais toujours. Ce sera probablement la même chose l’an prochain. Je dois faire preuve de patience, on verra ce qui arrivera. »

En attendant, même s’il n’a plus l’étiquette officielle de recrue malgré ses 16 ans, Veleno agit comme s’il en était une. Il n’a peut-être plus à décharger l’autobus aussi souvent, recevoir son repas en dernier ou encore à descendre de l’autobus après chacun de ses coéquipiers, mais c'est tout comme.

« Je n’ai plus autant de tâches, mais j’aide encore parce que je n’ai que 16 ans et que j’ai le sentiment que je devrais faire quelque chose. »

Exceptionnel ou pas, il y a certaines choses auxquelles on ne peut échapper.