MONTRÉAL – Les Screaming Eagles du Cap-Breton ne sont peut-être pas encore arrivés à destination, mais ils s’en approchent assurément.

« On est sur la bonne voie. L’important c’est de développer cette équipe-là à l’aide d’une boussole et non d’un chronomètre. »

Depuis qu’il a hérité d’une équipe en déroute le 3 décembre 2012, le directeur général et entraîneur-chef Marc-André Dumont n’a en effet jamais perdu le nord. Pas question d’emprunter de raccourcis. Le chemin le plus long n’est pas le plus populaire, mais il est souvent le plus rentable.

C’est avec cette philosophie que Dumont a dès son arrivée entrepris de reconstruire la formation néo-écossaise. Une saison et demie et une quarantaine de transactions plus tard, les Screaming Eagles sont sur le point de renouer avec l’identité gagnante qui les caractérisait jadis.

« C’est une organisation très fière de ses équipes passées. Mais après cinq saisons consécutives d’au moins 40 victoires, les dernières années ont été difficiles », rappelle Dumont.

Après avoir conclu les campagnes 2010-2011 et 2011-2012 au 16e rang, les Screaming Eagles se sont retrouvés dans un cul-de-sac l’année suivante en terminant bons derniers.

« On n’avait pas eu le choix d’être patient après Noël lors de la saison 2012-2013, on avait cinq joueurs de 16 ans dans l’alignement. Je me rappelle même d’une fin de semaine où on a joué avec sept jeunes de 16 ans. Ça teste la patience d’un entraîneur et je peux en témoigner. »

Si Dumont préfère en rire aujourd’hui, c’est qu’il s’agissait à l’époque d’un passage obligé. Ce n’était pas en sacrifiant sa relève et ses jeunes espoirs que l’équipe allait se relever.

« Dans la position où on se retrouvait à l’automne 2012, c’était la voie à privilégier pour redonner une identité à cette équipe. Repêcher et développer des joueurs dans le moule dont on a besoin, c’était la direction à emprunter et on a l’intention de la suivre jusqu’au bout », martèle Dumont.

Un plan qui n’a pas tardé à rapporter. Dès sa première saison complète aux commandes, Dumont a vu ses troupiers faire un bon de neuf rangs au classement général l’an dernier après avoir fermé la marche 12 mois plus tôt.

« Quand tu finis 18e, c’est difficile d’avoir des attentes élevées l’année suivante. On avait simplement comme objectif d’atteindre le deuxième tiers du classement et c’est ce qu’on a fait avec un bond appréciable en avant », convient Dumont.

Il s’agit maintenant de se hisser au sein de l’élite du circuit Courteau.

Le moment est venu

Marc-André DumontDans l’espoir de faire un pas de plus dans leur marche vers le sommet, les Screaming Eagles tablent donc sur la progression de leur jeune, mais talentueuse relève.

« Pour la première fois, notre groupe de joueurs nés en 1996 a beaucoup de pression sur les épaules. C’est à eux, avec le support des 20 ans, de prendre charge du club. On n’a pas beaucoup de joueurs de 19 ans (trois), alors c’est vraiment à nos 18 ans, qui ont mangé leur pain noir à 16 ans, de montrer la voie », exige Dumont.

Cette équipe appartient donc aux Clark Bishop, Loïk Léveillé, Jonathan Deschamps, Duncan MacIntyre, Julien Pelletier, Timothé Simard, Maxim Lazarev et le nouveau venu Evgeny Svechnikov,fraîchement débarqué de Russie.

« On leur a montré le chemin l’an passé. C’est à eux maintenant de se retrousser les manches. Ils devront apprendre à composer avec une pression additionnelle au fil des prochains mois, mais il n’y a aucun doute dans mon esprit qu’on est en progression et qu’on doit faire mieux que l’an passé », note Dumont.

Pour ce faire, le DG a notamment fait l’acquisition de l’ancien gardien des Remparts de Québec, François Brassard, sans toutefois sacrifier l’avenir, bien sûr.

« Le plus important pour nous c’est de créer de la valeur à l’intérieur de notre alignement et de notre système. On avait cinq choix de repêchage dans les deux premières rondes en juin dernier et on a repêché cinq fois. Malgré cela, on est parvenu à se dénicher un gardien no 1 », se félicite-t-il.

N’empêche, avec trois choix de premier tour au prochain repêchage et deux autres en deuxième et troisième rondes, Dumont pourrait être tenté de transiger et tirer d’autres dividendes de la patience dont a fait preuve l’organisation depuis son embauche.

« Si à Noël, en juin, ou même la saison prochaine on établit que certains besoins doivent être comblés rapidement par le biais de transactions, ce sera plus facile de procéder. »

Mais d’ici là, pas question de bifurquer de la route.