SHERBROOKE – Les visées du Phoenix de Sherbrooke cette saison ne pourraient être plus claires.

« Ensemble pour la conquête. »

Ce slogan, dévoilé par l’organisation dès son bilan de fin de saison en avril dernier, n’est pas une création de l’entraîneur-chef Judes Vallée. Mais ça ne l’empêche pas d’y adhérer.

 « Une conquête, ça ne veut pas nécessairement dire Coupe Memorial, précisait-il récemment au terme d’un entraînement des siens. Ce qu’on veut, c’est conquérir ce que nous n’avons jamais conquis, c’est-à-dire finir encore plus haut dans le classement et performer davantage en séries. Ça, ce serait déjà une conquête. »

À sa quatrième année d’existence et après avoir assumé à la dure son statut d’équipe d’expansion, le Phoenix s’estime cependant fin prêt à rivaliser avec l’élite du circuit, et qui sait, peut-être même se faufiler jusqu’au sommet.

Judes Vallée« Pourquoi pas cette année? », soulève Vallée, dont l’équipe amorce sa saison ce soir en accueillant les Huskies de Rouyn-Noranda.

Après un long calvaire de deux ans freiné l’an dernier par une première saison gagnante, le Phoenix aspire en effet à des jours meilleurs. N’ayant signé que 37 victoires à ses deux premières campagnes, la troupe de Judes Vallée a pratiquement doublé ce total en 2014-2015 avec 36 gains. Si bien que le club des Cantons de l’Est s’approche enfin de l’objectif qu’il s’est fixé lorsqu’il a vu le jour.

« Le plan a toujours été d’être performant à notre quatrième ou cinquième saison et c’est toujours ce qu’on vise », note le capitaine Carl Neill, l’un des trois seuls joueurs du Phoenix avec Daniel Audette et Vincent Deslauriers à endosser l’uniforme de l’équipe depuis l’an 1.

Reste à voir s’ils sauront concrétiser ces aspirations dès cette année.

« La pression, c’est un privilège, rappelle Neill. Ce ne sont pas toutes les équipes qui auront une telle pression sur leurs épaules cette année. Ça signifie que nous comptons sur des joueurs de qualité matures et capables de performer dans un tel contexte. »

En tête de liste, il y a bien sûr Audette et Jérémy Roy. Les ambitions de la jeune concession ne reposent toutefois pas que sur leurs épaules. En plus d’un personnel de soutien qui a lui aussi mûri et montré son potentiel la saison dernière, le Phoenix mise sur deux nouvelles acquisitions qui pourraient s’avérer payantes.

Obtenus respectivement des Remparts et des Huskies sur le marché des transactions au cours de la saison morte, les attaquants Guillaume Gauthier et Julien Pelletier seront assurément d’une grande utilité au Phoenix .

« Ce sont de vrais marqueurs naturels, observe Audette, qui a notamment eu l’occasion d’évoluer aux côtés de Pelletier durant le calendrier préparatoire. Quand ils ont une chance de la mettre dedans, ils la mettent dedans. Ils ont démontré dans les matchs hors-concours qu’ils vont marquer en masse cette saison. »

À l’offensive sherbrookoise s’est aussi greffé le Tchèque Jan Dufek, 31e choix au total lors du dernier repêchage européen de la LCH. Le Suisse Kay Schweri, qui s’est révélé être un excellent fabricant de jeu l’an dernier avec 68 points (12 buts, 56 passes), complète le duo de joueurs européens du Phoenix.

« On aura beaucoup de vitesse et on sait qu’en possession de rondelle, on va faire preuve de beaucoup de créativité. On a une bonne attaque, mais c’est notre défense qui va faire notre force », signale Vallée.

Une question de fierté

Pire équipe du circuit avec 300 buts alloués il y a à peine deux ans, le Phoenix a retranché 55 buts à ce total peu enviable la saison dernière, se hissant au 13e échelon du circuit à ce chapitre. Menée par Roy, Alexis Vanier, Neill et Thomas Grégoire notamment, la défense du Phoenix est à présent identifiée comme l’une des meilleures de la LHJMQ, voire la meilleure.

« Si notre défense reste en santé, on va causer des maux de tête à bien du monde », entrevoit Vallée.

Ennuyé par les blessures, Roy n’a pris part qu’à 46 rencontres en 2013-2014. Acquis du Drakkar à la date limite des transactions la saison dernière, Alexis Vanier n’a quant à lui pas été en mesure de venir en aide au Phoenix dans le dernier doit de la saison ainsi qu’en séries en raison d’une blessure à l’épaule droite.

Complètement remis, Roy et Vanier seront à la disposition de Vallée cette saison, mais seulement à leur retour du camp d’entraînement des Sharks de San Jose. Neill, un choix des Canucks de Vancouver au dernier repêchage, manquera lui aussi à l’appel pour la même raison, tout comme Audette (Montréal) et Pelletier (Colombus).

Une fois ces derniers de retour et bien installés dans le vestiaire du Palais des Sports Léopold-Drolet, le stratège du Phoenix pourra enfin déterminer si oui ou non, sa troupe fait bel et bien partie de l’élite du circuit. D’ici là, la retenue est de mise pour Vallée.

« Je ne peux pas dire aujourd’hui ce qu’on aura à travailler cette saison parce qu’on n’a pas joué assez de matchs avec notre formation complète, mais il y a une affaire qui est sûre, on n’a plus de fierté qu’on en a déjà eue. On sent que les jeunes sont contents et heureux d’être ici. Ils veulent que ça marche, ce qui n’était pas nécessairement le cas lors des deux premières années. »

Ces deux saisons de misère, Neill les a vécues. Autant les mettre à profit...

« On a peut-être vécu une couple d’années difficiles et l’an passé ç’a mieux été, mais là, c’est le temps de gagner. »