BUFFALO – Humble et détendu, le gardien Samuel Montembeault a apprécié son expérience aux évaluations de la LNH en vue du repêchage de la fin juin, mais il ne représentait pas nécessairement le cas classique parmi la centaine d’espoirs qui ont défilé devant les dirigeants des 30 équipes.

Bien sûr, les gardiens présents au Harbor Center de Buffalo n’abordent pas le processus des exigeants tests de la même manière. Même s’ils veulent démontrer leurs aptitudes physiques, les meilleurs espoirs pour assurer la relève des Henrik Lundqvist, Ryan Miller, Roberto Luongo et compagnie ne subissaient pas autant de pression que les défenseurs et attaquants en compétition.

D’un naturel calme, le représentant de l’Armada de Blainville-Boisbriand a donc abordé ces épreuves avec le sourire.

« Je suis plutôt content, surtout que tu veux bien faire devant tout le monde. En fait, je pense que ça s’est mieux passé que j’aurais pu l’imaginer », a confié l’athlète de six pieds trois pouces et 173 livres qui n’avait jamais procédé aux tests VO2 Max et Wingate.

Après avoir traversé ce processus physique éreintant, Montembeault s’est assuré d’aller discuter et plaisanter avec les nombreux Québécois réunis dans le groupe suivant le sien sur le parquet.

Samuel MontembeaultÀ ce moment, il pouvait bien se permettre de se détendre puisqu’il avait complété ses tâches de la semaine. En effet, les évaluations physiques étaient effectuées à la suite des journées d’entrevues avec les organisations intéressées. De son côté, Montembeault a été sollicité par 18 formations qui pourraient opter pour un gardien tôt dans le repêchage.

Durant ces rencontres qui regroupent quelques intervenants ou plusieurs selon les équipes, Montembeault a pu répondre à de nombreuses questions sur l’excellente saison qui lui a permis de se hisser au troisième échelon chez les gardiens de l’Amérique du Nord derrière Mackenzie Blackwood et Callum Booth des Remparts de Québec.

Montembeault a effacé un départ plus laborieux pour s’avérer une forteresse devant le filet de l’Armada. Il a conclu le calendrier avec une étincelante fiche de 33-11-2-5, se classant deuxième pour la moyenne de buts alloués derrière Philippe Desrosiers.

« J’ai eu une très bonne année après le début qui a été plus difficile. J’ai démontré de la constance et j’ai travaillé fort avec mon entraîneur des gardiens (Maxime Vaillancourt) pour progresser sur différents aspects », a indiqué l’athlète qui retournera à Trois-Rivières sous peu.

À ce stade de leur carrière, les hockeyeurs qui cognent à la porte de la LNH doivent se concentrer sur les éléments à peaufiner dans leur répertoire. Loin de manquer d’atouts athlétiques, le numéro 33 a ciblé quelques points plus pressants.

« Je dirais surtout mon jeu autour du filet, on a toujours besoin de perfectionner ça, dont pour prendre de meilleures décisions. J’ai aussi tendance à demeurer trop creux dans mon demi-cercle et je veux travailler là-dessus », a-t-il expliqué.

Sa tendance à se camper près de sa ligne rouge n’est pas si étonnante quand il témoigne de son admiration pour Henrik Lunqdvist qui préfère ce style.

« C’est mon idole depuis plusieurs années, je le regarde très souvent jouer. C’est lui que j’admire parce qu’il est vraiment athlétique et qu’il lit très bien le jeu », a vanté le Québécois de 18 ans qui nomme le baseball comme l’une de ses autres passions.

Montembeault désire ainsi s’inspirer de Lundqvist pour poursuivre son développement avec les conseils de l’équipe qui le repêchera le 26 ou le 27 juin. Il devra toutefois surmonter plusieurs obstacles avant d’atteindre la LNH pour aspirer à une carrière semblable à celle de son idole.

« Je pense que je peux devenir un numéro un, je crois que je possède les outils », a noté celui qui avait participé à seulement 14 matchs dans la LHJMQ en 2013-14.

Pour l’instant, Montembeault est devancé par Booth dans les classements de la Centrale de recrutement de la LNH. Les deux gardiens appartiendront sous peu à l’une des 30 organisations et ils pourront démontrer si les prévisions étaient justes.

Avant la semaine des évaluations, nous avons sondé quelques recruteurs et ils étaient assez partagés entre ces deux cerbères de la LHJMQ, mais certains penchaient pour Montembeault.

Fidèle à sa personnalité, le joueur de l’Armada ne se soucie guère de cette petite confrontation. À vrai dire, il a surtout hâte d’arriver en Floride autour du 21 juin pour se préparer à vivre ce qui sera la plus belle journée de sa vie jusqu’à maintenant.