BOISBRIAND – Éliminer le Titan d’Acadie-Bathurst après avoir tiré de l’arrière 3-1 dans la série relevait de l’exploit, mais un défi autrement plus ardu attend maintenant l’Armada de Blainville-Boisbriand en demi-finale.

Vaincre les Islanders de Charlottetown.

À peine venait-il de féliciter ses ouailles pour leur improbable réussite mardi soir que déjà l’entraîneur-chef Joël Bouchard était confronté par les journalistes à l’historique des deux duels du calendrier régulier face au club de l’Île-du-Prince-Édouard.

Zéro victoire, zéro but marqué...

« À la limite, c’est parfait », préférait observer Bouchard au sujet de ces deux revers de 3-0 encaissés le 24 février et le 4 mars derniers. « Ce qui arrive en saison régulière, c’est le fun parce que ça sert de baromètre », a-t-il aussitôt ajouté.

Dans le premier de ces deux affrontements, disputé à Boisbriand, l’Armada a encaissé deux buts dès le premier vingt avant de voir ses efforts de remontée et ses 34 lancers être repoussés par son ancien gardien Mark Grametbauer.

« Ils ont marqué en début de match et après ça on a très bien joué. Ç’a été un de nos meilleurs matchs de l’année même si on n’a pas marqué », a souligné Bouchard.

« C’est un gros club, mais je pense que leur coach (Jim Hulton) a dit quand ils sont venus jouer ici qu’il pensait qu’on était le meilleur club qu’ils avaient affronté jusqu’à maintenant », a quant à lui rappelé l’attaquant Alex Barré-Boulet.

Lors du dernier match entre les deux équipes, à Charlottetown une semaine plus tard, l’étanche défense de l’Armada, la meilleure du circuit en saison régulière, a limité l’attaque la plus dévastatrice de la LHJMQ à un but jusqu’à ce que le redoutable Daniel Sprong ne marque deux fois en moins de quatre minutes en troisième période. Auteur de 23 arrêts, Grametbauer avait signé cet autre jeu blanc.

« Tant offensivement que défensivement, ils peuvent tout faire. Ils ont aussi un excellent jeu de puissance », a relevé le portier no 1 de l’Armada, Samuel Montembeault, qui n’a disputé que le deuxième duel face aux Islanders.

Cette fois, à moins que la malchance ne frappe, le portier de 20 ans ne devrait pas obtenir de soirées de repos au fil de cette série qui s’amorcera vendredi soir sur la patinoire des Islanders.

Après avoir dû déclarer forfait pour les matchs no 3 et 4 face au Titan en raison d’une blessure à une jambe, Montembeault a récupéré son filet lors de la cinquième rencontre, alors que les siens accusaient un retard de 1-3 dans la série.

C’est alors que l’Armada a entamé sa remontée, la 15e du genre dans l’histoire de la LHJMQ. Dans les trois matchs qui ont suivi, Montembeault n’a alloué qu’un but dans chacun de ceux-ci. Le genre de performance dont auront besoin ses coéquipiers face aux Islanders.

Réduite au silence contre ces derniers, l’unité offensive de l’Armada se devra quant à elle de maintenir la cadence qui lui a permis de renverser le Titan avec 16 buts marqués à ses trois derniers matchs.

Comme métronomes, l’Armada comptera évidemment sur les attaquants Barré-Boulet et Pierre-Luc Dubois, acquis à fort prix à la période des fêtes et réunis sur le premier trio.

En bonifiant sa fiche de 15 points au cours de la série contre le Titan seulement, Barré s’est hissé au sommet des meilleurs pointeurs du tournoi printanier (12 buts et 21 passes). Après un début de série plus discret au point de vue statistique, Dubois a quant à lui ajouté six points (2 buts, 4 passes) à son dossier à ses deux derniers matchs.

« Depuis que je suis tout jeune, mon père (Éric Dubois, entraîneur adjoint dans la Ligue américaine) m’a toujours dit que ce qui est important, c’est d’avoir des chances de marquer. Ça veut dire que tu es sur le bon chemin. La rondelle ne rentrait peut-être pas, mais ce n’est pas toujours moi qui décide ça. Là, ç’a viré de bord », a avancé l’espoir des Blue Jackets de Columbus.

Remplir la cabane

De leur côté, les Islanders n’ont toujours pas subi la défaite depuis le début des séries. Après avoir balayé le jeune Drakkar de Baie-Comeau au premier tour, ils ont réservé le même sort aux Screaming Eagles du Cap-Breton. Si bien qu’ils auront profité d’une semaine de congé complète lorsque l’Armada débarquera au EastLink Centre vendredi.

« Dans les séries, tout le monde joue des matchs intenses. Ça été le cas pour eux contre Baie-Comeau et le Cap-Breton. Ça peut être un avantage comme un désavantage. Nous, on est frais, on vient juste de jouer, alors qu’eux ça fait 10 jours (sic) qu’ils attendent de savoir contre qui ils vont jouer, a fait remarquer Dubois, confiant que ses coéquipiers et lui ont ce qu'il faut pour mener l'Armada à la première finale de son histoire.

« Demandez à n’importe quel joueur de n’importe quelle équipe si jouer contre l’Armada c’est le fun? Je pense qu’on va aller prouver ça à Charlottetown. »

Malgré la distance séparant ces deux équipes, la série se déroulera dans un format conventionnel (2-2-1-1-1). Ayant récolté quatre points de moins que les Islanders au terme de la saison régulière, l’Armada amorcera donc une première série sur la route ce printemps.

Le club des Basses-Laurentides renouera avec ses partisans mardi et mercredi prochains avec l’espoir de se produire devant une salle comble, ou du moins plus que les quelque 1811 spectateurs qui se sont déplacés au Centre d’excellence Sports Rousseau pour le match no 7 face au Titan.

« Je comprends que le Canadien jouait [au même moment le match no 4 de sa série face aux Rangers de New York], mais c’était un match no 7... On comprend le marché dans lequel on se retrouve. [...] Mais là, on est en demi-finale. Let’s go, on remplit la cabane! », a enjoint Bouchard, également copropriétaire de l’équipe.

L'invitation est lancée.