QUÉBEC – Samuel Morin n’a pas l’habitude de passer par quatre chemins. Encore moins après une douloureuse élimination.

« On a joué un bon match sur… quatre », raisonnait le défenseur géant de l’Océanic de Rimouski dans les minutes qui ont suivi la défaite de 5 à 2 infligée par les Remparts de Québec lors du match de bris d’égalité de la Coupe Memorial, jeudi soir.

« Celui-là a été un peu moins pire, mais on a encore mal commencé le match », a renchéri Morin.

Cette vilaine habitude a en effet coûté très cher aux champions du circuit Courteau. Après une contre-performance de 4-3 d’entrée de jeu face aux Generals d’Oshawa lors de leur premier match de la compétition, les Rimouskois se sont ensuite placés en fâcheuse position en s’inclinant 7-3 devant les Rockets de Kelowna.

Alors contrainte de l’emporter dans un troisième match de suite sans lendemain face aux Remparts, la troupe de Serge Beausoleil a enfin saisi l’urgence de la situation et provoqué la tenue d’un match suicide dès le lendemain face à l’équipe hôte.

Mais à force de tenter le diable, l’Océanic a finalement été rattrapé par le destin.

« Il aurait fallu mieux amorcer le tournoi, mais en même temps, notre destinée était encore entre nos mains ce soir », a tenu à signaler Beausoleil.

Or, après avoir arraché la coupe du Président aux Remparts de Québec en première période de prolongation d’un septième et ultime match il y a moins de deux semaines, l’Océanic a peut-être simplement été à court d’énergie.

« Ce sont les effets de la finale qui s’est étirée, a concédé Beausoleil. On a vécu des émotions tellement grandes. le toit du Colisée (de Rimsouki) a sauté après le septième match. Ça, c’était le lundi. Le temps de retomber sur nos pieds et de se rendre compte que le calibre était très élevé, il fallait jouer du hockey de grande qualité. C’est beau de le dire, mais il faut le vivre. »

Une énorme pression

Malgré une vive déception, c’est toutefois une formation droite et fière qui s’est présentée devant les membres de médias avant de retraiter une dernière fois au vestiaire.

« On peut être fier de la saison qu’on a eue. On a été favori toute l’année, vous n’avez même pas idée comment la pression était lourde sur nos épaules. J’ai 19 ans, mais il y avait des gars de 16 et 17 ans à qui on a dit à leur première année dans la Ligue qu’ils devaient gagner sinon les partisans ne seront pas contents et les journalistes ne seront pas contents. On avait énormément de pression et on l’a gérée de manière incroyable », a estimé Morin.

« Je ne suis pas un gars de regrets. Je suis très fier de mes gars. Après la saison qu’on a connue, on peut quitter la tête haute », a noté Beausoleil, qui n’a pas manqué de souligner la précieuse contribution de ses trois joueurs de 20 ans tout au long de l’année, spécialement celle de son valeureux capitaine Alexis Loiseau.

« Autant (Charles-David) Beaudoin, que (Christopher) Clapperton et Loiseau, ce sont des gars qui ont été des compétiteurs tout au long des séries et de notre parcours. Je pense surtout à Alexis, que j’ai côtoyé pendant les quatre dernières années. Tous les matchs que j’ai coachés, il les a joués, c’est extraordinaire. »