MONTRÉAL – Les Knights de London ont échoué. Les Blades de Saskatoon ont fait encore pire. Les Cataractes de Shawinigan, eux, ont échappé de peu au cauchemar.

Les trois derniers hôtes du tournoi de la Coupe Memorial peuvent en témoigner, accueillir la crème du hockey junior canadien n’est pas un gage de succès. Ne comptez toutefois pas sur les Remparts de Québec pour tendre l’oreille et analyser en long et en large les échecs de leurs prédécesseurs.

« On peut surtout tirer la leçon qu’on va en entendre parler pendant toute la saison. Il y a beaucoup de choses qui vont s’écrire et se dire d’ici la fin mai. C’est à nous d’écrire notre propre histoire », martèle le directeur général et entraîneur-chef des Remparts, Philippe Boucher.

La mise en garde est par contre bien réelle. Être freiné dès la première ou la deuxième ronde, comme ce fut le cas pour les Blades, les Knights et les Cataractes dans leur circuit respectif compliquent drôlement la suite des choses. Mais ça, on y pensera dans six mois...

« Si on passe notre temps à regarder les récents parcours de London, Saskatoon et Shawinigan, on va passer à côté de ce qu’on a à faire, estime Boucher. Mes joueurs ne devraient pas se sentir concernés. On veut qu’ils se concentrent sur ce qui s’en vient et c’est le prochain match. »

Et ça commence vendredi soir, alors que les Remparts rendront visite au Phoenix de Sherbrooke.

À leur premier match de la campagne, les Remparts n’afficheront cependant pas complet. Aux Anthony Duclair, Adam Erne, Marc-Olivier Roy, Taylor Burke, Nikolas Brouillard et Cody Donaghey, qui ont tous quitté pour des camps d’entraînement de la LNH, s’ajoute Ryan Graves, qui soigne toujours une blessure à l’épaule.

« Il y avait une très belle chimie qui semblait s’installer entre les anciens et les nouveaux venus il y a une semaine ou deux, mais le départ de plusieurs pour des camps professionnels complique pour l’instant les choses », reconnaît Boucher.

Ce n’est donc qu’au retour de Duclair et compagnie que les Remparts pourront commencer à jeter les bases de ce qu’ils espèrent être une équipe championne.

Philippe Boucher

Déterminer les besoins

Une fois que la synergie s’opérera, Boucher et ses hommes auront ensuite un meilleur portrait de leur formation et de ses lacunes.

Déjà, le DG a injecté une dose d’expérience et de caractère à son alignement en faisant entre autres l’acquisition des vétérans Taylor Burke et Ryan Graves avant le début de la saison.

« Il importait pour nous de placer le plus de joueurs possible dans des rôles clés dès le début de l’année pour ensuite évaluer la situation et adresser nos besoins. »

Pour l’instant, l’attaque québécoise est bien nantie avec notamment Duclair, Roy, Burke et Erne. « Notre top-6 sera assez solide, à condition que la chimie s’installe », estime Boucher.

En revanche, la brigade défensive ne pourra quant à elle miser sur autant de profondeur au lancement des hostilités.

« On peut compter sur trois bons vétérans en Graves, Brouillard et Donaghey. Ils pourraient faire partie d’un top-4 n’importe où ailleurs dans le circuit. On aime aussi Simon Boudreau comme joueur de 19 ans. Est-ce qu’il va être dans notre top-4? Je ne sais pas. C’est un peu la même chose dans le cas d’Alexander McQuaid. On a des joueurs qui vont progresser, mais on est peut-être un peu plus mince sur le plan de la profondeur en défense », convient Boucher.

Devant le filet, les Remparts feront d’abord confiance au jeune portier de 17 ans Callum Booth, qui a 25 matchs à son dossier en saison régulière et un seul en séries éliminatoires.

« Ce ne serait pas la première fois qu’un jeune gardien de 16-17 ans mènerait son équipe jusqu’au bout. La maturité et les habilités physiques de Callum nous poussent à croire en lui. C’est sans compter qu’Éric Brassard est ici pour le défier et il aura une chance d’être no 1 », note Boucher.

Les performances de tout ce beau monde, jumelées à la venue hypothétique de l’attaquant russe de premier plan Vladislav Kamenev et du défenseur étoile américain Noah Hanifin – que les Remparts tâchent toujours d’enrôler –  détermineront la stratégie que privilégiera Boucher une fois la date limite des transactions venues.

Mais d’ici là, inutile de se faire du mauvais sang, insiste Boucher. Il reste encore 68 matchs à disputer et peut-être quatre rondes éliminatoires à franchir avant que la coupe Memorial ne s’installe à Québec pour au moins une semaine et demie.

« J’essaie de faire comprendre à nos joueurs l’importance de vivre pleinement cette aventure qu’est la Coupe Memorial en cette année. On leur demande de vivre cela pleinement et je compte faire la même chose. »