MONTRÉAL – Perdre son entraîneur-chef à deux semaines du camp d’entraînement, ça bouleverse les plans.

C’est dans ces circonstances que l’Armada de Blainville-Boisbriand se retrouvait le 24 juillet dernier, au lendemain du départ de Jean-François Houle pour la ECHL, où il a pris les commandes des Condors de Bakersfield.

À deux semaines d’avis, qui allait maintenant succéder au premier entraîneur-chef de l’histoire de l’Armada? Poser la question c’est y répondre.

Déjà actionnaire, président, directeur général et entraîneur adjoint, Joël Bouchard n’a eu d’autres choix que d’ajouter un autre titre à ces fonctions.

« J’étais pogné… Si j’engageais un nouvel entraîneur et que je restais, je me serais fait accuser d’avoir une marionnette et de tirer les ficelles. Et si je m’étais tassé, certains auraient sans doute cru que c’est parce que l’équipe est jeune et que ce ne sera pas facile cette année », suppose Bouchard.

N’empêche, cela ne fait pas de l’homme-orchestre un candidat de second plan ou une simple solution de rechange.

« Ce n’est pas comme si je débarquais de la passerelle », signale celui qui a supervisé les défenseurs du défunt Junior de Montréal et de l’Armada au fil des six dernières campagnes.

Joël Bouchard« Je me retrouve dans une situation différente, mais Jean-François et moi discutions beaucoup. On confrontait nos idées pour ensuite prendre les décisions conjointement », insiste Bouchard.

Dorénavant, c’est avec ses adjoints Jean-François Fortin et Daniel Jacob, récemment embauché, que Bouchard débattra au quotidien du développement et du futur de sa troupe. Fortin et Jacob auront de plus à assurer la relève lorsque l’emploi du temps du patron le forcera à s’absenter.

« C’est un travail d’équipe et c’est important de leur confier des responsabilités. Il s’agit maintenant de nous assurer que l’identité de l’Armada reste la même. »

Basée avant tout sur le jeu collectif et le travail, la philosophie de l’organisation sera plus que jamais au cœur des succès de l’Armada cette saison. À condition de la respecter.

Virage jeunesse

Après avoirébranlé l’ordre établi au cours des deux dernières saisons grâce à une formation certes talentueuse, mais surtout travaillante et déterminée, l’Armada tourne cette année la page sur le premier cycle de sa courte existence.

« On a une équipe très jeune en âge, mais aussi en expérience », observe Bouchard.
Avec cinq attaquants de retour cette année, trois revenants en défense et un gardien no 1 qui n’affiche que 14 matchs d’expérience à son dossier, l’Armada s’engage en effet dans un virage jeunesse.

« Je ne sais pas comment tout cela va se transposer sur la patinoire, mais ce que je recherche avant tout, c’est une progression. Il y a des jours où c’est plus difficile et je le sens, mais ça fait partie de l’apprentissage. C’est beaucoup demandé à de jeunes joueurs. Je comparerais cela à l’an 1 de l’Armada », note Bouchard.

Si certaines soirées de travail s’annoncent donc pour le moins ardues, le nouveau capitaine de la flotte, Daniel Walcott, se promet toutefois de monter la voie à la relève en incarnant l’identité de l’Armada.

« C’est sûr qu’on est vu comme une équipe de bas de classement, mais on n’y croit pas. En étant fidèle à notre philosophie d’équipe et en respectant notre système sans tenter de trop en faire, on peut encore causer des surprises », estime le choix de cinquième tour des Rangers de New York au dernier repêchage de la LNH.

« L’Armada, ce n’est pas une équipe qui va lâcher et qui n’est basée que sur le talent, insiste Walcott. On va travailler avec ce qu’on a. »

Visiblement, l’Armada reste l’Armada, peu importe l’entraîneur-chef.