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RÉSULTATS

Une triste fin de chapitre pour Gilles Courteau

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Il y a de ces primeurs que l'on n'aime pas toujours obtenir... 15 h 50 en ce 5 mars 2023... Le commissaire Gilles Courteau remet de façon immédiate sa démission comme commissaire au Comité exécutif de la LHJMQ. Celui qui était aux commandes de la Ligue de hockey junior majeur du Québec depuis le 13 février 1986 tire sa révérence 16 mois avant ce qui devait être la fin de son mandat.

Rappelons-nous qu'en décembre dernier, celui qui est associé à la LHJMQ depuis le milieu des années 70 avait annoncé sa démission mais il devait rester pour épauler son successeur qui sera connu au cours des prochaines semaines (on dit que le processus est dans son étape finale).

Dans la foulée de la Commission sur les violences au hockey junior, des articles publiés par Radio-Canada sur des initiations dégradantes à connotation sexuelle survenues il y a 25 ans et aussi en raison de la pression de certains politiciens qui réclamaient sa tête, il est clair que l'homme de hockey de 65 ans a décidé que c'en était assez pour lui et le bien de sa famille qui, à l'époque où on vit, a aussi été éclaboussée.

Gilles Courteau a certes mal paru devant la Commission en admettant n'avoir pas lu l'affidavit au complet concernant le joueur Stephen Quirk des Alpines de Moncton, qui faisait partie du recours collectif intenté notamment par l'ancien joueur de la Ligue de l'Ontario Daniel Carcillo contre les dirigeants de la Ligue canadienne de hockey.

Il s'agit d'une triste fin de chapitre pour Gilles Courteau qui, en tant que commissaire du circuit, a une part de responsabilité dans ce qui a pu se passer au cours des dernières décennies, mais il ne peut être considéré comme l'unique bouc émissaire.  

Quand tu diriges une ligue qui a des tentacules dans quatre provinces (cinq à une certaine époque), tu ne peux contrôler depuis le bureau administratif de Boucherville tout ce qui se passe dans les vestiaires de chacune des équipes. Tu peux bien émettre des directives, encore faut-il que les dirigeants des équipes en place les fassent respecter, ce qui, à mon humble avis, est le cas de nos jours.

Malheureusement les squelettes du passé sont venus hanter celui qui a donné sa vie pour le hockey junior et à la fin j'espère que lorsqu'on parlera de Gilles Courteau, ce ne sera pas uniquement la fin de son règne qu'on retiendra.  

Si aujourd'hui les hockeyeurs juniors misent sur un meilleur soutien scolaire, un meilleur encadrement hors glace et qu'ils ont la chance de jouer pour des concessions beaucoup plus solides financièrement devant des foules beaucoup plus imposantes, c'est en grande partie grâce au travail du commissaire ces 37 dernières années.  

Si aujourd'hui la LHJMQ a une visibilité à l'extérieur des grands centres au Québec (des villes de l'Abitibi, de la Côte Nord et du Bas-St-Laurent notamment), c'est beaucoup grâce à la vision de Gilles Courteau. Et que dire de l'expansion dans les Maritimes : il était le seul à y croire au début des années 90 et aujourd'hui on imagine mal la LHJMQ sans ses six équipes de l'Atlantique.

Sous son règne, la LHJMQ est passée de 12 à 18 équipes. Son parcours n'a certes pas été parfait mais il serait regrettable qu'il ne soit jugé qu'en fonction des révélations des dernières semaines. Je sais toutefois que certains vont s'assurer de tout faire pour ternir son image... Ceux-là se reconnaissent.

Bonne retraite Monsieur le commissaire!