Messieurs les propriétaires, vous faites mal au produit!
LHJMQ vendredi, 21 févr. 2020. 14:55 vendredi, 13 déc. 2024. 14:08On s’attendait à une grosse annonce, hier, en marge de la réunion des propriétaires de la LHJMQ à Dorval. Certains médias, moins familiers avec le hockey junior, parlaient même d’annonce historique! On s’attendait à une nouvelle réglementation concernant les bagarres, mais ce ne fut pas le cas. Alors pour le côté historique de la chose, on repassera.
Sincèrement, je suis de ceux qui croient qu’on pourrait être plus sévères pour les joueurs qui laissent tomber les gants, par exemple ajouter une inconduite de 10 minutes à la punition majeure de 5 minutes. Mais encore là, est-ce que ça changerait quelque chose?
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Environ 70 % des joueurs du circuit n’ont pas laissé tomber les gants cette année et ne le feront probablement pas d’ici au 21 mars. D’ailleurs, pour la première fois de son histoire de 51 ans, il n’y a eu aucun combat dans plus de 80 % des matchs joués dans la LHJMQ cette année. Si les bagarres représentent vraiment un problème, le « problème » se résout de lui-même depuis la saison 2008-2009.
Certes, la LHJMQ aurait pu se faire un bon « capital politique » en annonçant des mesures plus coercitives, mais on a préféré attendre et continuer d’étudier le dossier.
Où les propriétaires sont vraiment passés dans le vide, selon moi, c’est en annonçant le statu quo d’un calendrier à 68 matchs au lieu d’une réduction à 64, qui aurait facilité l’agencement de l’horaire hockey-études pour les joueurs.
Au lieu de soustraire 4 matchs au calendrier, on a plutôt préféré rallonger le calendrier avec un début de saison plus hâtif (10 septembre) plutôt que le 21 comme cette saison. En agissant ainsi, on pense être en mesure d’éliminer quelques matchs les soirs de semaine.
Est-ce que les propriétaires ont la mémoire courte et ont déjà oublié pourquoi il y a quelques années on avait justement repoussé le début de la saison au 22 septembre plutôt qu’au 10?
Le 10 septembre, les camps de recrues battent leur plein dans la LNH. Quand la saison va se mettre en branle en septembre prochain, il va manquer entre 70 et 80 joueurs dans le circuit. Ces joueurs seront aux quatre coins de l’Amérique en train de réaliser leur rêve de participer à un camp pro.
Messieurs les propriétaires, vous faites mal à votre produit en amorçant la saison sans vos joueurs vedettes présents. Vous allez procéder à votre ouverture locale sans vos porte-étendard, c’est un véritable non-sens.
Messieurs les propriétaires, avez-vous aussi oublié que depuis quelques années, il fait encore très beau au début du mois de septembre et que l’amateur moyen n’a pas nécessairement le goût d’aller s’enfermer dans un aréna par un beau samedi ou dimanche après-midi de fin d’été, surtout si vos trois ou quatre meilleurs joueurs n’y sont pas!
On dit que certains propriétaires refusent de baisser le calendrier à 64 matchs par peur de perdre deux matchs locaux qui rapportent des milliers de dollars. C’est de la bouillie pour les chats!
Le jour ou le calendrier va baisser à 32 matchs locaux (cela va finir par se faire), je suis prêt à parier ma chemise que le prix des billets de saison ne diminuera pas ou très peu. Je parie aussi que les commanditaires vont payer le même prix pour les enseignes qu’ils achètent dans les arénas du circuit que ce soit pour 34 ou 32 matchs locaux.
Alors, vous allez perdre quoi au juste en baissant à 64 matchs? Quelques partisans qui se seraient présentés au guichet lors de ces matchs de soirs de semaine que vous souhaitez éliminer? N’oubliez pas qu’en supprimant deux matchs locaux, vous supprimez aussi deux matchs à l’étranger, ce qui représente des dépenses de moins en frais de déplacement.
Hier, certains observateurs croient que la LHJMQ et ses propriétaires ont raté une belle occasion de statuer sur les bagarres. Moi je trouve que les propriétaires ont raté une belle occasion de commencer la saison à la même date qu’en ce moment tout en soustrayant quatre matchs du calendrier, et en ce sens, je trouve que vous faites mal à votre produit en ne pensant qu’aux aspects financiers.