QUÉBEC - En recrutant le pdg d'Industrielle Alliance, l'administration du maire Régis Labeaume, à Québec, espère enfin trouver le financement privé nécessaire pour convaincre le gouvernement fédéral de se joindre au projet de construction de nouvel amphithéâtre.

Le maire assure que du "gros monde" ont approché la Ville, d'où le besoin de recruter un "négociateur de haut calibre".

"Yvon [Charest] est là pour négocier potentiellement du financement privé. Il ne négocie pas avec les gouvernements", a fait savoir Régis Labeaume lors d'un point de presse mercredi matin.

"Il discute avec ceux qui nous ont dit qu'ils étaient intéressés éventuellement à investir dans l'amphithéâtre", a précisé le maire. Ce dernier a toutefois reconnu que l'intérêt de ces investisseurs s'étend au retour d'une équipe de la LNH, mais "je m'en tiens à l'amphithéâtre pour l'instant".

Recruté vendredi dernier pour représenter la Ville, Yvon Charest, qui travaille bénévolement, devra avant tout évaluer le sérieux des investisseurs privés s'étant manifestés au lendemain de la Marche bleue et dont le maire refuse toujours de dévoiler l'identité. "Du monde qui disent 'oui, oui, on est intéressé à acheter le nom', c'est facile de le dire, mais quand vient le temps de faire le chèque, c'est moins évident. Alors c'est de vérifier le sérieux et, si c'est sérieux, d'aller plus loin."

Le maire a de nouveau justifié le recours à un "négociateur" en disant vouloir se garder une "petite distance" avec les investisseurs.

"Je comprends le président d'une entreprise de vouloir négocier avec le maire, mais le maire doit se protéger un peu parce qu'il représente un intérêt public", a-t-il expliqué.

"Je ne veux pas avoir à dire oui ou non à la table [de négociations]. Je ne veux pas être à la table", a renchéri le maire.

Le "négociateur" se devait toutefois d'être d'envergure, estime M. Labeaume. "Ça prenait quelqu'un de haut calibre pour s'asseoir avec des présidents d'organisations. [...] c'est quand même monsieur assurance au Québec", a illustré M. Labeaume.

Le maire dit avoir la plus grande des confiances envers Yvon Charest qu'il côtoie dans des activités caritatives, comme la campagne de financement de Centraide.

Comme l'ultimatum du maire au fédéral pour attacher le financement du nouvel amphithéâtre est toujours au 31 décembre, Yvon Charest a donc à peine plus d'un mois pour en arriver à une entente. Questionné à ce sujet, le maire a laissé tomber un "oui, ça va bien" avant de s'éclipser.