LNH : les joueurs se respectent-ils?
Hockey lundi, 15 nov. 2010. 18:16 vendredi, 13 déc. 2024. 11:37
BROSSARD - Malgré les réprimandes et les suspensions, les joueurs de la LNH ne semblent pas vouloir se corriger. Chaque semaine semble apporter son lot d'accidents fâcheux sur la patinoire. L'épisode impliquant Andrei Markov et Eric Staal, samedi au Centre Bell, n'en est que le plus récent.
Et c'est parfois à se demander si cela n'est pas attribuable à un manque de respect entre joueurs. Bien qu'ils ne cherchent pas délibérément à blesser l'adversaire, on a l'impression, par moments, qu'ils se balancent des conséquences de leurs gestes.
Samedi, lorsque Staal s'est rendu vers le coin de la patinoire pour aller à la rencontre d'Andrei Markov, son premier réflexe a été de sortir le genou. Que le défenseur du Canadien se soit blessé lors de ce contact, lors de sa chute qui a suivi ou parce que son patin est resté dans la glace, peu importe : le résultat est le même.
Il arrive fréquemment de voir des joueurs sortir de la sorte le genou, ou encore le coude, parce qu'ils veulent à tout prix 'compléter' leur mise en échec aux dépens d'un opposant qui feinte pour les éviter.
Josh Gorges et Michael Cammalleri, du Canadien, reconnaissent que dans un monde idéal, il faudrait enrayer de tels gestes. Sauf que la réalité est bien plus complexe.
"C'est un sport rapide et les joueurs s'entraînent plus que jamais, a souligné Gorges, lundi, après le premier entraînement du Canadien depuis la blessure subie par Markov. Les joueurs sont plus gros, plus forts, plus rapides. Et on fabrique en plus de l'équipement pour les rendre plus rapides et plus forts."
"Bien de fois, il va y avoir un bâton ou un genou qui va te frôler et, de retour au banc, tu réalises que tu es venu tout près (de la catastrophe), a affirmé Cammalleri. Mais durant le jeu, tu n'as pas le temps de réagir."
Là où réside toute la complexité du dossier, c'est le fait que certains gestes sont prémédités, tandis que d'autres sont le résultat de réflexes quasi inconscients.
"Tout va tellement vite... C'est une question de fraction de seconde, a noté Gorges. Le gars feinte, tu bouges et tu réagis. Selon moi, les gestes dont il faut s'inquiéter, ce sont ceux avec la lame du patin et les coups à la tête.
"Quand tu pourrais t'arrêter mais que tu ne le fais pas, ce sont ces jeux-là qui sont préoccupants", a ajouté celui qui agit comme représentant des joueurs du CH auprès de l'Association des joueurs de la LNH. C'est à ce niveau-là qu'il faut essayer d'instaurer une certaine dose de respect. Quand c'est simplement une question de réaction... c'est ça le sport de contact, il faut vivre avec."
"C'est pourquoi on tente d'éliminer les coups à la tête, parce que c'est là une tentative directe de blesser quelqu'un", a renchéri Cammalleri.
"Ce sont les jeux qui viennent d'un angle mort, les jeux où tu n'est pas en position de te défendre qui ne sont pas acceptables, a par ailleurs dit Gorges. Les autres, il faut y être préparé."
Selon le défenseur du Canadien, le hockey est un sport robuste, comme le football, où les blessures sont inévitables.
"Les joueurs savent que lorsqu'ils se présentent sur la patinoire, ils vont se faire frapper, il y a des chances que ça arrive. On l'accepte", a-t-il déclaré.
"Tu essaies d'utiliser ton corps pour gagner du terrain ou bloquer un adversaire, et la plupart de ces gestes sont légaux et loyaux, mais parfois il y a quand même des blessures", a donné Cammalleri à titre d'exemple.
La faute à la règle de l'instigateur
Selon Gorges, c'est l'instauration de la règle de l'instigateur qui a mené à la situation actuelle. La donne a changé, estime-t-il, depuis qu'on a commencé à donner une mineure supplémentaire à tout joueur qui provoque un combat.
"Avant, si quelqu'un cherchait à arracher la tête d'un de tes joueurs, il devait en payer le prix. Il fallait qu'il accepte de se battre avec tout joueur qui venait à sa rencontre. De nos jours, tu n'es plus obligé.
"Il y a des suspensions et toutes ces choses-là. OK, on a besoin de ça... Mais je crois que parfois, ça fonctionne mieux quand les joueurs peuvent se faire justice eux-mêmes. Tu dois alors y penser deux fois avant de te lancer sur quelqu'un, sachant que si tu le fais, un adversaire va chercher à te rendre la pareille."
Sauf que Gorges ne s'attend pas à un retour dans le passé. Et, à l'instar de Cammalleri, il ne s'attend pas à ce que les incidents fâcheux disparaissent à tout jamais.
"Quand il y a intention de blesser quelqu'un, c'est ça que personne ne veut voir. Mais il y a aussi le fait que le hockey est un sport pour hommes, il y a un peu une attitude 'tue ou sois tué' sur la patinoire, a noté Cammalleri. Ç'a toujours fait partie de ce sport et ce sera toujours le cas."
"Il faut avoir du respect l'un pour l'autre, parce que c'est le gagne-pain de tous. On ne veut voir personne se blesser, a reconnu Gorges. Mais en même temps, c'est mon devoir de faire tout ce que je peux pour remporter le match. Et je ne peux pas faire ça en me disant que je ne dois pas frapper tel gars trop fort parce qu'il pourrait se blesser..."
Et c'est parfois à se demander si cela n'est pas attribuable à un manque de respect entre joueurs. Bien qu'ils ne cherchent pas délibérément à blesser l'adversaire, on a l'impression, par moments, qu'ils se balancent des conséquences de leurs gestes.
Samedi, lorsque Staal s'est rendu vers le coin de la patinoire pour aller à la rencontre d'Andrei Markov, son premier réflexe a été de sortir le genou. Que le défenseur du Canadien se soit blessé lors de ce contact, lors de sa chute qui a suivi ou parce que son patin est resté dans la glace, peu importe : le résultat est le même.
Il arrive fréquemment de voir des joueurs sortir de la sorte le genou, ou encore le coude, parce qu'ils veulent à tout prix 'compléter' leur mise en échec aux dépens d'un opposant qui feinte pour les éviter.
Josh Gorges et Michael Cammalleri, du Canadien, reconnaissent que dans un monde idéal, il faudrait enrayer de tels gestes. Sauf que la réalité est bien plus complexe.
"C'est un sport rapide et les joueurs s'entraînent plus que jamais, a souligné Gorges, lundi, après le premier entraînement du Canadien depuis la blessure subie par Markov. Les joueurs sont plus gros, plus forts, plus rapides. Et on fabrique en plus de l'équipement pour les rendre plus rapides et plus forts."
"Bien de fois, il va y avoir un bâton ou un genou qui va te frôler et, de retour au banc, tu réalises que tu es venu tout près (de la catastrophe), a affirmé Cammalleri. Mais durant le jeu, tu n'as pas le temps de réagir."
Là où réside toute la complexité du dossier, c'est le fait que certains gestes sont prémédités, tandis que d'autres sont le résultat de réflexes quasi inconscients.
"Tout va tellement vite... C'est une question de fraction de seconde, a noté Gorges. Le gars feinte, tu bouges et tu réagis. Selon moi, les gestes dont il faut s'inquiéter, ce sont ceux avec la lame du patin et les coups à la tête.
"Quand tu pourrais t'arrêter mais que tu ne le fais pas, ce sont ces jeux-là qui sont préoccupants", a ajouté celui qui agit comme représentant des joueurs du CH auprès de l'Association des joueurs de la LNH. C'est à ce niveau-là qu'il faut essayer d'instaurer une certaine dose de respect. Quand c'est simplement une question de réaction... c'est ça le sport de contact, il faut vivre avec."
"C'est pourquoi on tente d'éliminer les coups à la tête, parce que c'est là une tentative directe de blesser quelqu'un", a renchéri Cammalleri.
"Ce sont les jeux qui viennent d'un angle mort, les jeux où tu n'est pas en position de te défendre qui ne sont pas acceptables, a par ailleurs dit Gorges. Les autres, il faut y être préparé."
Selon le défenseur du Canadien, le hockey est un sport robuste, comme le football, où les blessures sont inévitables.
"Les joueurs savent que lorsqu'ils se présentent sur la patinoire, ils vont se faire frapper, il y a des chances que ça arrive. On l'accepte", a-t-il déclaré.
"Tu essaies d'utiliser ton corps pour gagner du terrain ou bloquer un adversaire, et la plupart de ces gestes sont légaux et loyaux, mais parfois il y a quand même des blessures", a donné Cammalleri à titre d'exemple.
La faute à la règle de l'instigateur
Selon Gorges, c'est l'instauration de la règle de l'instigateur qui a mené à la situation actuelle. La donne a changé, estime-t-il, depuis qu'on a commencé à donner une mineure supplémentaire à tout joueur qui provoque un combat.
"Avant, si quelqu'un cherchait à arracher la tête d'un de tes joueurs, il devait en payer le prix. Il fallait qu'il accepte de se battre avec tout joueur qui venait à sa rencontre. De nos jours, tu n'es plus obligé.
"Il y a des suspensions et toutes ces choses-là. OK, on a besoin de ça... Mais je crois que parfois, ça fonctionne mieux quand les joueurs peuvent se faire justice eux-mêmes. Tu dois alors y penser deux fois avant de te lancer sur quelqu'un, sachant que si tu le fais, un adversaire va chercher à te rendre la pareille."
Sauf que Gorges ne s'attend pas à un retour dans le passé. Et, à l'instar de Cammalleri, il ne s'attend pas à ce que les incidents fâcheux disparaissent à tout jamais.
"Quand il y a intention de blesser quelqu'un, c'est ça que personne ne veut voir. Mais il y a aussi le fait que le hockey est un sport pour hommes, il y a un peu une attitude 'tue ou sois tué' sur la patinoire, a noté Cammalleri. Ç'a toujours fait partie de ce sport et ce sera toujours le cas."
"Il faut avoir du respect l'un pour l'autre, parce que c'est le gagne-pain de tous. On ne veut voir personne se blesser, a reconnu Gorges. Mais en même temps, c'est mon devoir de faire tout ce que je peux pour remporter le match. Et je ne peux pas faire ça en me disant que je ne dois pas frapper tel gars trop fort parce qu'il pourrait se blesser..."